Le mémoire de Laurent Bégeault égrène les vicissitudes économiques de notre port sardinier liées à la présence ou à la disparition momentanée de la ressource, la ‘'grode'' autrement dit la sardine. Il observe l'empirisme des évolutions de la construction navale, souligne les influences bretonnes et décrit précisément l'évolution des choix des embarcations et de leur gréement. Il emploie là un vocabulaire précis pour décrire l'efficacité des allures, celui de la voile qu'il pratique depuis son enfance. Il ne s'est pas contenté d'illustrer son ouvrage avec la collection des cartes postales familiale, il a pris un soin particulier à les décrypter pour les légender. En s'appuyant sur l'immatriculation des bateaux, il les identifie précisément et va même au-delà, en donnant vie et noms aux passagers ; les équipages, le propriétaire. En 1985, le jeune collégien a mené une enquête dans les familles, photos en main pour donner nom aux hommes et aux embarcations. Sur les images il peut comparer un changement de stratégie parmi les pêcheurs. L'acquisition d'une Concarnoise ou d'un Quimperlé au gréement plus efficace permettra d'arriver en tête sur les lieux de pêche et de décharger le premier sur le quai de la conserverie. À la loupe il détecte qu'un équipage est en train de triller la sardine ou qu'un autre s'est mal engagé dans l'entrée du port. Notre collégien fait prendre conscience de la difficulté à conduire les bateaux de travail afin d'en tirer les meilleurs rendements en fonction des aléas de la ressource. Il met en scène une communauté de femmes et d'homme, présents et présentes tout au long du processus, de la pêche à la conservation de la sardine. Le lycée du Pays de Saint Gilles est sur le point d'ouvrir. Il y a là pour les futurs lycéens un défi à relever pour écrire les épisodes suivants de cette histoire au titre toujours d'actualité : Saint Gilles Croix de Vie, un port Sardinier.