Un album parfait pour lautomne, ce Monde perdu de Daran. Deux ans à peine après le rock mordant de Lhomme dont les bras sont des branches, le Québécois dadoption nous entraîne dans la douceur dun tandem guitare-voix, avec un peu dharmonica ici et là. Bien que Daran ait rarement déçu, lauteur-compositeur-interprète surprend quand même ici avec Le monde perdu, un 8e album percutant malgré son refus de lartifice. Armé que de sa guitare, son harmonica et ses cordes vocales, lartiste français qui habite le Québec depuis un bail offre onze pièces aux mélodies lancinantes et aux verbes aussi justes quà la première personne. souligner, le passage du temps laisse, mine de rien, un grain fort appréciable sur la voix de Daran; un timbre toujours musclé, certes, mais également usé et vulnérable par moments (lémouvante Gentil en témoigne dailleurs). Cest ce qui ressort de ce huitième album, sobre et chaleureux : une simplicité travaillée. On y retrouve laméricanité de la chanson folk, alliée à une habile économie de mots (et toujours les bons). Les textes sont à nouveau signés par son complice Pierre-Yves Lebert. Miossec et Moran ajoutent aussi leur plume à lalbum.