Walk the walk (1995) : L'histoire de plusieurs voyages, celui de Raye, jeune fille qui quitte le domicile familial pour un ou d'autres pays d'Europe, celui de son père, Abel, ancien athlète et enfin celui de Nellie, sa femme, qui ne part pas mais voyage parmi les micro-organismes qu'elle étudie avec son microscope. / Doc's kingdom (1987) : L'histoire d'un médecin alcoolique d'origine américaine qui s'obstine à soigner des vivants en sursis dans un hôpital portugais. Il vit dans une sorte de bidonville à la fois apocalyptique et curieusement plaisant à la périphérie de Lisbonne. Son fils va venir des Etats-Unis rencontrer ce père qu'il croit mort. Robert Kramer est né à New York en 1939 ; il est mort à Rouen, en 1999. Entre les Etats-Unis et la France, son trajet a été multiple et incessant. Kramer a commencé à filmer au sein de groupes militants américains mais il a, dès son premier long-métrage, In the Country, mêlé le souci politique et documentaire à celui de la fiction et de l'introspection. Installé en France en 1979, il y produit et réalise le reste de son travail. L'action et la parole, l'individu et la communauté, l'utopie et la nostalgie vont guider ses rencontres et ses recherches à travers les Etats-Unis, le Vietnam, le Portugal ou l'Allemagne. Ces pays, il y revient au long de sa filmographie pour des oeuvres longues ou courtes, en pellicule ou en vidéo, selon l'urgence de ses questions et l'expérience qu'il veut en faire à travers les tournages. Toujours plus marquée par une réflexion sur l'histoire et la présence, physique ou vocale, du cinéaste qui devient son propre preneur d'images, l'oeuvre de Kramer invente et explore une forme unique de cinéma, entre essai filmé et mélancolie épique.