Legitimus, Darling (1906-1999)
Biographie
Bien que née en Martinique, Mathilda Paruta passe son enfance à Caracas au Venezuela.
Elle arrive à Paris à l'âge de seize ans, souhaitant devenir danseuse. Elle y rencontre Étienne Légitimus, fils du député Hégésippe Jean Légitimus ; elle devient sa compagne et ils auront cinq enfants.
Longtemps connue sous le nom de Miss Darling, elle choisit ensuite Darling Légitimus pour nom d'artiste. Elle danse dans la Revue nègre de Joséphine Baker et pose pour le peintre Picasso et le sculpteur Paul Belmondo (le père de Jean-Paul Belmondo).
Durant les années 1930, Darling est auteure, compositrice et interprète de chansons antillaises, de biguine et de mazurka. Elle se produit souvent entourée de nombreux musiciens réputés de l'époque, tel Pe En Kin Sosso et son orchestre.
Elle est présente au cinéma de 1933 à 1983 ; elle a été dirigée notamment par Raymond Rouleau dans Les Sorcières de Salem, avec Simone Signoret et Yves Montand, et par Henri-Georges Clouzot dans Le Salaire de la peur, ainsi que par Sacha Guitry, par Jean-Claude Brialy, par Bernardo Bertolucci, etc.
Dans les années 1950, elle joue au théâtre, dans des pièces de Jean Genet (Les Nègres) et d'Aimé Césaire.
Dans les années 1960, elle participe à plusieurs productions de l'ORTF, dont le téléfilm de Jean-Christophe Averty, Les Verts Pâturages.
En 1983, à l'âge de 76 ans, elle obtient la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la 40{{e}} Mostra de Venise grâce à son interprétation dans Rue Cases-Nègres, réalisé par la cinéaste martiniquaise Euzhan Palcy.
Elle a côtoyé tout au long de sa vie un grand nombre d’illustres comédiens dont Arletty, Fernandel, Marlon Brando et Pierre Brasseur.
En 1998, elle reçoit l'insigne du chevalier de l’ordre national de la Légion d'honneur.
Elle disparaît en 1999 sans avoir rejoué depuis Rue Cases-Nègres malgré les espoirs que laissait présager sa récompense obtenue à Venise. Ses cendres ont été déposées au columbarium du cimetière du Père-Lachaise (case 16411).
Lors de la cérémonie des Césars de l'an 2000, l'écrivaine Calixthe Beyala et le comédien antillais Luc Saint-Éloy, représentants du collectif Liberté, sont montés sur scène pour revendiquer une plus grande présence des minorités sur les écrans français, et ont rendu un hommage public à Darling Légitimus, que les organisateurs de la cérémonie avaient omis de citer parmi les comédiens disparus au cours de l'année précédente.