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Arnoul, Françoise (1931-....)

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Biographie

Famille

Françoise a deux frères ; leur père est un militaire, le général Charles François Gautsch, auquel elle empruntera plus tard l’un de ses prénoms pour en faire son nom d’artiste.

Elle va, en quelque sorte, réaliser le rêve de comédienne de sa mère. En effet, celle-ci, après avoir suivi, dans sa jeunesse, les cours d’art dramatique du conservatoire de Lyon, avait débuté sur la scène du Théâtre des Célestins où elle a joué, sous le nom de Jeanine Henry, avec Charles Vanel. Elle avait abandonné sa carrière pour épouser le jeune polytechnicien Charles Gautsch et s'en tenir désormais aux strictes ambitions de sa belle-famille.

Formation

Elle dit un jour à sa petite fille : {{citation}} Françoise est donc inscrite aux cours de danse à Rabat, au Maroc, où son père est alors en poste au début de la Seconde Guerre mondiale.

Elle fait, vers sept ans, ses débuts sur les planches en « papillon » du Carnaval de Robert Schumann dans un ballet donné au profit de la Croix-Rouge. Le spectacle est aussi présenté dans les principales villes marocaines.

La fillette entre ensuite au lycée de Casablanca où la famille a déménagé. Françoise met à présent le tutu pour ses cours de danse. C’est aussi à partir de cette époque qu’elle découvre le cinéma, ses magazines et ses stars, Shirley Temple, Errol Flynn ou Gary Cooper.

À la fin de la guerre, en 1945, toute la famille rentre en France, alors que le père reste au Maroc, retenu par ses obligations professionnelles. Après un passage par Bagnères-de-Bigorre, la famille s’installe dans le {{XVIe}} arrondissement de Paris.

Françoise entre au lycée Molière et partage sa passion naissante pour la composition française avec ses deux nouvelles amies. L’une est Yvonne Roussel, la sœur de Michèle Morgan, et l’autre Danièle Heymann, future journaliste et fille du réalisateur Claude Heymann. Les trois amies, entre le lycée et les lectures de Cinémonde, organisent de petites représentations entre elles, le goût de la déclamation leur ayant été inculqué par leur professeur de français.

Un jour, Yvonne Roussel obtient deux places pour assister au Théâtre de l'Empire, dans la loge de sa sœur Michèle Morgan, à la projection du dernier film de celle-ci, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy (1946). Premier contact de Françoise avec une star.

Quelque temps plus tard, devant cette même salle de L’Empire, elle est abordée par le réalisateur Marc Allégret qui recherche deux jeunes filles pour son prochain film, Les lauriers sont coupés. Elle est reçue par le jeune assistant d’Allégret, Roger Vadim, qui lui annonce que l’autre jeune fille, une certaine Brigitte Bardot, est déjà engagée ; mais le film ne se fera pas.

Débuts dans le cinéma

Ayant peu de goût pour les études, Françoise quitte sa classe de seconde et déclare à sa mère : {{citation}} Sa mère l’inscrit aux cours dramatiques dispensés dans le {{9e}} arrondissement par l’une de ses connaissances, madame Bauer-Thérond. Ses camarades s’appellent Michel Drach, Roger Carel et Roger Hanin. Lors d’une audition au théâtre de la Potinière, elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard, qui compte déjà parmi ses jeunes acteurs Magali Noël et Renée Cosima.

Pressentie par Robert Dhéry qui auditionne pour la comédie théâtrale qu’il est en train de monter avec Bourvil en vedette, Le Bouillant Achille de Paul Nivoix (1948), le rôle est finalement confié à une autre débutante, Nicole Courcel. Françoise fait une première figuration en 1948 dans Rendez-vous de juillet de Jacques Becker où Nicole Courcel tient l'un des rôles principaux.

Apogée

Françoise Arnoul 1958 Elle va sur ses 18 ans et elle est engagée, après des essais concluants, par Willy Rozier qui lui confie son premier grand rôle dans L'Épave (1949). Elle est « Perrucha », une belle garce qui, avec quelques scènes déshabillées, lance le personnage de Françoise Arnoul.

Elle va incarner, à l’écran, des personnages peu conventionnels, souvent pervers. Françoise Arnoul, même si elle a quelquefois des rôles légers, comme dans Nous irons à Paris (1950) ou de midinette comme dans French Cancan (1954), joue souvent des personnages troubles et destructeurs : Le Fruit défendu (1952), La Rage au corps (1954), et la série des films d’Henri Decoin, La Chatte (1958-1960), où son visage félin d’espionne perdue séduit les spectateurs. Plus que Brigitte Bardot à laquelle {{Qui}}, {{Refnec}}. Elle dit à Vadim sur le plateau de Sait-on jamais... (1957) : « Si tu cherches Brigitte à travers moi, tu ne la trouveras pas. Elle n’est pas moi, je ne suis pas elle ! » Avec ce film et avec celui de Pierre Kast, La Morte-Saison des amours (1960), {{Refnec}}

Dans les années 1950, elle travaille sous la direction de Carlo Rim, Henri Decoin, Henri Verneuil, Pierre Billon, Georges Lacombe, Pierre Chenal et figure dans un Guitry (Si Paris nous était conté (la scène qu'elle a tournée pour son Napoléon a été coupée au montage).

À partir de 1955, elle connaît ses premiers vrais triomphes d'actrice face à Jean Gabin dans Des gens sans importance de Verneuil et French Cancan de Jean Renoir. Elle fait un caméo dans En effeuillant la marguerite de Marc Allégret (dont Brigitte Bardot, à la veille de son explosion mondiale, est la vedette) et trouve un de ses plus beaux rôles dans Sait-on jamais... de Roger Vadim, avec Robert Hossein en co-star, dont l'action se déroule à Venise, sous la neige, au son du Modern Jazz Quartet. Elle s'épanouit pareillement, entre Bernard Blier et Roger Hanin dans le diptyque La Chatte et La Chatte sort ses griffes, mis en scène par Decoin, et son imper noir entre dans la mythologie du cinéma de cette époque. Cette décennie brillante s'achève avec Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond, adaptation de Marcel Aymé par Jean Aurenche et Pierre Bost, où elle joue la maîtresse d'Alain Delon, star naissante.

Semi-confidentialité

La maturité lui a offert l’occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision. Dans les années 1960, elle tourne au cinéma plusieurs films de Pierre Kast, Lucky Jo de Michel Deville (1964), Le Dimanche de la vie de Jean Herman (1965) d'après Raymond Queneau (où elle retrouve Danielle Darrieux). Elle tourne ensuite un sketch de Julien Duvivier pour Le Diable et les Dix Commandements, où elle rivalise avec Micheline Presle auprès de Claude Dauphin et la vedette américaine Mel Ferrer, puis la production internationale Le congrès s'amuse, avec Curd Jürgens en tsar Alexandre {{Ier}} de Russie, Lilli Palmer et Paul Meurisse. Elle effectue aussi des caméos non crédités dans Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau et Compartiment tueurs du jeune Costa-Gavras. En 1970 elle retrouve Jean Renoir pour le sketch Le Roi d'Yvetot, avec Fernand Sardou et Jean Carmet, du très beau dernier Renoir, Le Petit Théâtre de Jean Renoir, diffusé à la télévision.

En 1974 Françoise Arnoul retrouve son vieux complice Daniel Gélin dans Dialogue d'exilés de Raoul Ruiz, puis elle interprète la mère d'Isabelle Adjani dans Violette et François de Jacques Rouffio (1977), et apparaît dans Dernière sortie avant Roissy de son compagnon Bernard Paul. En 1984 le thriller Ronde de nuit de Jean-Claude Missiaen (1984), où elle joue la journaliste, connaît le succès. Depuis, Guy Gilles, Jean Marbœuf, Brigitte Roüan et Claude Faraldo ont su mettre en valeur une comédienne exigeante et discrète. En 1992 elle incarne l'épouse de Charles Aznavour dans Les Années campagne de Philippe Leriche, et en 2011 elle tient l’un des premiers rôles de Beau rivage de Julien Donada.

À la télévision, sa carrière semble au diapason : après Carlo Rim et Michel Drach dans les années 1960, elle travaille avec Serge Moati, Guy Gilles, Pierre Kast, Bernard Queysanne, Pierre Tchernia, Jean Marbœuf, dans des adaptations littéraires notamment (Maupassant, Marcel Aymé de nouveau, Exbrayat, L'Herbe rouge avec Jean Sorel, Jean-Pierre Léaud et Jean-Claude Brialy d'après Vian, Un garçon de France d'après un roman de Pascal Sevran), voire des scénarios originaux d'Éric-Emmanuel Schmitt (Temps de chien) ou Jacques Dacqmine ; dans ce parcours sans réelle surprise, sinon relatives (ses rencontres avec Jany Holt et Gérard Klein), elle tient des emplois de mère comme dans L'Automate de Jean-François Claire (1981) et elle joue la vieille femme vengeresse de L'Étrange Histoire d'Émilie Albert de Claude Boissol (1988). Enfin les téléspectateurs l'aperçoivent de loin en loin dans Les Cinq Dernières Minutes et L'Instit (1998). En 2007 elle s'illustre dans Le Voyageur de la Toussaint, adaptation du roman éponyme de Georges Simenon.

Vie privée

Françoise Arnoul a connu l'organisateur événementiel Georges Cravenne (mort le {{Date}}) en 1954 sur le tournage de French Cancan. Ils se sont mariés en 1956 et ont divorcé en 1964.

Elle a rencontré le cinéaste Bernard Paul en 1964 sur le tournage de Compartiment tueurs de Costa-Gavras et a été sa compagne jusqu’à la mort du réalisateur en 1980. Pour lui, elle a mis sa carrière en sommeil afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. Ensemble et avec Marina Vlady, ils ont créé, en 1968, la société de production « Francina » qui leur a notamment permis de financer les trois longs métrages de Bernard Paul : Le Temps de vivre (1969), Beau Masque (1972) d’après le roman éponyme de Roger Vailland, Dernière sortie avant Roissy (1977), filmé à Sarcelles. Ces trois films, salués par la critique, n'ont connu qu'un faible succès en salles.