Védrine, Hubert (1947-....)
Biographie
Hubert Védrine est le fils de Jean Védrine, ami et collaborateur de François Mitterrand et le petit-fils du peintre verrier Francis Chigot. Il fait ses études à Sciences Po Paris avant d'intégrer l'ENA.
À sa sortie de l'ENA en 1974 (promotion Simone Weil), il est affecté au ministère de la Culture, puis à l'Environnement avant de rejoindre les Affaires étrangères. Parallèlement, il milite à « Échanges et Projets », alors présidé par Jacques Delors. Par ailleurs, il a été conseiller municipal de Saint-Léger-des-Vignes dans la Nièvre de 1977 à 1995.
François Mitterrand l’appelle à l’Élysée dès 1981. Durant le premier septennat, il est conseiller à la cellule diplomatique, puis rejoint le Conseil d'État lors de la première cohabitation. En 1988, il devient porte-parole de la présidence. En 1991, il est nommé secrétaire général de la présidence de la République, jusqu'au départ de François Mitterrand en {{date}}. Il réintègre ensuite le Conseil d’État avant de rejoindre le cabinet d’avocats Jeantet Associés. Il assure également des chroniques dans Le Point (rubrique « Étranger »), aux côtés de Claude Allègre (rubrique « Science »).
Le {{date}}, après la victoire de la gauche consécutive à la dissolution, il est nommé par le président Chirac, sur la proposition du Premier ministre Lionel Jospin, ministre des Affaires étrangères. Il le reste cinq ans jusqu'en {{date}}. Il l'est notamment pendant la Guerre du Kosovo en 1998-1999. Il copréside avec le ministre britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet où fut tenté, sans succès, de régler diplomatiquement la question du Kosovo. C'est durant cette période qu'il définit également la notion et l'utilisation du terme d'{{Citation}} pour qualifier les États-Unis. L'action d'Hubert Védrine au Quai d'Orsay fut appréciée aussi bien par la gauche que par la droite. Jacques Chirac écrira à ce propos dans ses Mémoires : {{Citation bloc}}
Hubert Védrine quitte ses fonctions ministérielles après l'échec de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002. En 2003, il crée une société de conseil géostratégique : Hubert Védrine Conseil. Depuis 2003, il préside l'Institut François-Mitterrand. Il est également membre du club Le Siècle.
En 2004, dans la perspective des élections régionales, il est pressenti pour être tête de liste en Limousin, proposé par le président sortant Robert Savy et François Hollande, mais finit par renoncer devant le faible soutien des socialistes locaux.
Depuis 2005, il est administrateur du groupe LVMH, qui appartient à Bernard Arnault. Hubert Védrine est aussi membre du conseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et depuis juin 2006 du Conseil d'orientation de l'Institut Aspen France.
Il a été nommé en 2005, par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, membre du Haut Conseil pour l'Alliance des Civilisations. Il a participé en 2007, aux côtés de Nicolas Hulot, Alain Juppé, et Edgar Morin au comité chargé de préparer la Conférence de Paris sur l'environnement visant à poser les bases d'une future Organisation des Nations unies pour l'Environnement. Il est pressenti pour être nommé ministre des Affaires étrangères par Nicolas Sarkozy.
Le {{Date}}, Nicolas Sarkozy lui confie la rédaction d'un rapport sur la France et la mondialisation qu'il lui remet en septembre.
Le {{Date}}, Hubert Védrine est aspergé de peinture rouge en pleine rue par un collectif altermondialiste qui exige qu'il soit traduit en justice {{Citation}}. Édouard Balladur, Alain Juppé et Hubert Védrine contestent et rejettent absolument cette présentation de la politique française menée au Rwanda avant 1994{{,}}. Après cette agression, Hubert Védrine porte plainte pour violences en réunion.
Il assure depuis mars 2008 un cours sur les Réalités Internationales à l'Institut d'études politiques de Paris.
Son épouse, Michèle Froment-Védrine, médecin et conseiller-maître à la Cour des comptes, a dirigé de 2002 à 2008 l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail).
En 2011, il siège au conseil consultatif de la banque d'affaires américaine {{Lien}}.
François Hollande, devenu président de la République, le charge d'un rapport sur l'OTAN qu'il remet le 14 novembre 2012{{,}}. Le 4 décembre 2013, il remet un rapport intitulé « Un partenariat pour l'avenir » (au sujet des relations économiques franco-africaines), commandé par le ministre de l'Économie Pierre Moscovici{{,}}.
Il est par ailleurs chroniqueur hebdomadaire dans Les Matins de France Culture, dans lesquels il anime la rubrique « Le monde selon Hubert Védrine ».
Controverses
Hubert Védrine est au cœur des discussions concernant la complicité de la France dans le Génocide des Tutsi au Rwanda. En tant que Secrétaire général de l'Élysée, il avait, de fait accès à tous les documents nécessaires pour comprendre l'évolution du régime de Juvénal Habyarimana entre 1990 et 1994, puis de la tournure des événements après l'attentat contre ce dernier le 7 avril 1994 et l'accomplissement du génocide par le gouvernement intérimaire. Étant donné l'état de santé de François Mitterrand à cette époque, Hubert Védrine est régulièrement mentionné par des spécialistes de la question{{,}} comme un des principaux responsables de la politique de l'Élysée vis-à-vis du Rwanda, d'autant qu'il a participé à tous les conseils restreints qui ont décidé des interventions militaires au Rwanda.
Il a eu plusieurs fois l'occasion de s'exprimer sur ce sujet, à commencer par la mission d'information parlementaire présidée par Paul Quilès, ou auprès des médias. Il défend avec ardeur l'idée que la France n'a pas participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Toutefois, au cours de son audition par la commission de la défense de l'Assemblée nationale le 16 avril 2014 (voir vidéo), Hubert Védrine a reconnu la livraison d'armes par la France au régime de Kigali d'avril à juillet 1994, pendant le génocide, alors qu'un embargo international avait été décrété le 17 mai 1994 par l’Organisation des Nations Unies.