Stewart, Rod (1945-....)
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Biographie
Enfance et débuts
Roderick David Stewart est né le 10 janvier 1945 à Londres durant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille est d'origine écossaise. Tout d'abord tenté par une carrière au Football Club de Brentford, il découvre la musique à 12 ans lorsque son père lui offre une guitare.
1960 - 1963
Issu de Highgate un quartier populaire du nord de Londres, Roderick tente une carrière de footballeur professionnel au club local de Brentford au tout début de l'année 1960, mais il est vite échaudé par son entraîneur qui le confine sur le banc des remplaçants. Après à peine quelques semaines, Rod renonce à sa carrière footballistique. À cette époque, fasciné par des ouvrages comme celui de l'auteur Jack Kerouac et plus particulièrement du roman de ce dernier Sur la route qui a lui-même inspiré Bob Dylan, Rod décide de mener une vie de beatnik. C'est le début d'une aventure européenne faite de galères en tout genre, que Stewart décrira précisément dans le titre de l'album Every Picture Tells a Story paru en 1971. Vagabond sur les quais de Seine à Paris, il est embarqué par la police parisienne, alors que durant l'été 1962 il fait la manche sur la plage de Saint-Tropez pour quelques francs par jour. Après un court séjour à Rome, Rod se retrouve en Espagne où il est emprisonné pour vagabondage puis expulsé vers la Grande-Bretagne. Sa sœur Mary Stewart, dira plus tard que son frère est revenu de ce séjour, méconnaissable, maigre et dans un état de « clochardisation ».
1964
Sermonné par son père qu'il respecte énormément, Rod, change littéralement d'attitude, revêt des tenues impeccables et se coiffe à la façon des Mods. Après avoir tenté quelques petits boulots à la semaine (fossoyeur, poseur de pylône, encadreur…), Rod parcourt les festivals jazz en spectateur. Il tente sa chance en studio et arrive, en réunissant quelques économies, à enregistrer plusieurs titres rhythm and blues qui passeront totalement inaperçus (Good Morning Little Schoolgirl…). Ces titres ne paraîtront que 12 ans plus tard, en 1976, sur le disque A Shot Of A Rhythm And Blues alors que Stewart est devenu célèbre.
1964-1966
C'est durant cet hiver 1964-65 que Rod sera découvert par l'artiste montant de l'époque Long John Baldry. En effet, un soir de 1963 Baldry découvre un jeune type assis sur le quai du métro londonien à la station Twickenham, qui joue un air de blues à l'harmonica. Long John Baldry reconnaissant un titre de Muddy Waters, est séduit. Rod Stewart devient ensuite, en compagnie de Julie Driscoll, le choriste de Steampacket où John Baldry est chanteur. On y retrouve également le futur très populaire organiste Brian Auger sur orgue Hammond. Ce nouveau combo ne dure à peine que quelques mois, le temps d'immortaliser en studio quelques titres (Up above my head, Baby take me…) et un nom ! Car Long John Baldry a pris l'habitude de présenter au public son jeune poulain comme Rod "The Mod" Stewart, un surnom qui lui collera longtemps à la peau. Baldry répondant à une interview en 1995 précisera que le surnom de « the mod » lui est venu à force de voir combien Stewart passait de temps à se laquer les cheveux pas encore en pétard à cette époque. Brian Auger voit d'un mauvais œil le petit nouveau et demande tout bonnement à Baldry de s'en séparer. Baldry s'exécute mais le groupe finit par éclater quelques semaines plus tard. Si aucun album n'a jamais vu le jour à cette époque, c'est tout simplement que chaque artiste avait un contrat avec une maison de disque différente (Stewart avec DECCA).
Après Steampacket, Rod tente de reconstituer sur ces cendres un autre gig avec Beryl Marsden au chant, Peter Green et Mick Fleetwood (futurs Fleetwood Mac) mais Shotgun Express comme ils se surnomment ne dure pas 6 mois et n'a finalement enregistré en studio que quelques reprises tout aussi obscures que les précédentes "I Could Feel The Whole World Turn Round" (Columbia DB 8025), en octobre 1966. Pendant ce temps Rod continue à enregistrer en solo ses propres "covers"((Bright Light big City, Shake, Little Missunderstood…). Tous ces singles sont des échecs commerciaux.
1967 - 1969 Jeff Beck Group
Mais en ce début d'année 67, d'autres cieux, d'autres auspices s'annoncent avec une rencontre qui marquera à jamais l'histoire du rock : celle de Rod avec Jeff Beck, le guitariste issu des Yardbirds, qui lui mettra le pied à l'étrier. Le Jeff Beck group est créé avec, outre Rod au chant et Jeff Beck à la guitare, Ron Wood à la basse, Mickey Waller à la batterie et Nicky Hopkins au piano. Deux excellents albums seront enregistrés et une tournée américaine triomphale sera lancée durant les deux années suivantes. Le premier album Truth comporte la reprise des Yardbirds "Shapes Of Thing". Également "Ain't Supertisious" de Howlin' Wolf et You Shook Me de Willie Dixon. Egalement, le "Beck's Bolero". Dans la première composition de Stewart, il est aidé de Beck sous le pseudonyme Jeffrey Rod sur Let Me Love You ,Ol Man River . En 1967, Rod enregistre un single avec P P Arnold, la nouvelle protégée du manager des Rolling Stones, Andrew Loog Oldham, la chanson intitulée Come home baby avec Ron Wood, Keith Richards, Nicky Hopkins, Keith Emerson et The Georgie Fame Brass Section, le tout produit par Mick Jagger sur les disques Immediate. On retrouve cette pièce sur la compilation Immediate pleasure disponible depuis 2002.
Alors que le groupe est déjà séparé à la suite de violentes disputes verbales (Mickey Waller et Nicky Hopkins sont mêmes virés puis réintégrés avant d'être à nouveau congédiés), sort en 1969 Beck Ola. Cet album est la référence pour de nombreux artistes puisqu'il est le pionnier du son Heavy et Hard Rock. Rod est qualifié sur la pochette d'« extraordinaire » par Beck lui-même, pourtant très avare de compliments. On y trouve notamment deux reprises d'Elvis Presley complètement corrigées sauce Jeff Beck (All Shook Up et Jailhouse Rock). Même si le groupe obtient un bon succès vis-à-vis du public et des critiques rock, l'ambiance au sein du groupe ne fait qu'empirer. Las de cette ambiance délétère, Stewart quitte le groupe après que [[Ron Wood], son nouveau meilleur ami (et pour longtemps) ] se soit fait virer à son tour.
1969 The Faces
Les deux comparses ne traînent pas longtemps seuls puisqu'ils rejoignent les orphelins du groupe de Steve Marriott, les Small Faces. En effet, totalement échaudé par les humeurs de Beck, Ron Wood viré du JBG, se retrouve à jammer avec Kenneth Jones et Ian McLagan et introduit quelques semaines plus tard Rod Stewart à leurs sessions. Durant quelques semaines, ils forment les prémices de ce qui deviendra les Faces sous le nom des QUIET MELONS dans lequel se retrouvent Ron Wood et son frère Art, Ian McLagan, Kim Gardner et Ronnie Lane. Finalement Art Wood décide de ne pas donner suite au gig et les autres comparses scellent leur destin dans un pub de Hampstead à Londres. Ils forment les Faces avec Ronnie Lane à la basse et au chant, Ian McLagan aux claviers, Kenny Jones à la batterie, Ronnie Wood tenant cette fois-ci la guitare.
C'est aussi cette année-là, que Rod Stewart enregistre pour le compte d'un groupe australien du nom de Python Lee Jackson plusieurs titres afin de donner une référence voix au chanteur de ce groupe. Le résultat est si époustouflant que le groupe décide de garder les enregistrements tels quels. Seuls trois titres seront publiés dont In A Broken Dream. Ce titre prendra toute sa dimension après la starisation de Stewart en 1971. À noter que Rod réenregistrera ce titre en 1993 aux côtés de David Gilmour et John Paul Jones.