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Furet, François (1927-1997)

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Biographie

Jeunesse et formation

Issu d'une famille bourgeoise, son père exerçant la profession de banquier, François Furet entreprit des études secondaires au lycée Janson-de-Sailly. Élève brillant, il commença des études à la faculté des lettres et à la faculté de droit de Paris mais, atteint de tuberculose, il dut cesser ses études en 1950. Jusqu'en 1954, il passa plusieurs mois en sanatorium dans les Alpes, puis en convalescence au centre de post cure de la Fondation de France, rue Quatrefages à Paris.

Carrière et militance

Furet fut, très tôt, un militant politique, membre du Parti communiste. En 1947, il publia dans La Nouvelle critique, avec Annie Kriegel et d'autres, un article dénonçant Ernest Labrousse comme le complice de Léon Blum, {{Citation}}, sous le pseudonyme de Jacques Blot.

Sous son impulsion très énergique, Quatrefages devint le centre d'une cellule des étudiants communistes recrutant tout ce que le Quartier latin produisit de plus brillant dans le genre, depuis les normaliens tels Emmanuel Le Roy Ladurie jusqu'aux étudiants étrangers, tel le docteur Vinh, futur ministre des plantations de la République socialiste du Viêt Nam.

Brillamment reçu en 1954 à l'agrégation d'histoire, dont le jury est présidé depuis 1950 par Fernand Braudel, professeur au Collège de France, François Furet est nommé professeur de lycée à Compiègne où il enseigne jusqu'en 1955, avant d'être muté à Fontainebleau. En 1956, il entre au CNRS comme attaché de recherche afin d'entreprendre des recherches sur la bourgeoisie parisienne au XVIII{{e}} siècle. Il publiera quelques-uns de ses résultats en collaboration avec Adeline Daumard, dans un Cahier des Annales (Structures et relations sociales à Paris au milieu du XVIII{{e}} siècle, Paris, A. Colin), sorti en 1961.

En 1959, il quitta le PC, puis participa à la fondation du PSU en 1960. Il fut aussi en parallèle journaliste à France-Observateur, le futur Nouvel Observateur.

En 1961, Furet entre comme chef de travaux à la sixième section de l'École pratique des hautes études. Maître de conférences en 1964, il est nommé directeur d'études en 1966.

Après mai 1968, il devient conseiller du ministre de l’Éducation nationale, Edgar Faure.

La sixième section de l'École pratique des hautes études étant devenue en 1975 École des hautes études en sciences sociales, il en est élu président en 1977 et succède alors à Jacques Le Goff ; il le restera jusqu'en 1985, date à laquelle il commence un enseignement régulier aux États-Unis, notamment à l'université de Chicago. Ces activités en Amérique du Nord lui valurent de recevoir un diplôme honoris causa de l'université Harvard.

Fin de vie

Fondateur, avec d'autres, de la fondation Saint-Simon, Furet a aussi présidé l'Institut Raymond-Aron, autant d'activités qui lui ont permis d'élargir son champ de recherches et de réflexions. La variété et le volume de ses travaux lui ont valu d'obtenir de nombreux prix : le prix Alexis-de-Tocqueville en 1991, le prix européen des Sciences sociales et le prix Hannah Arendt de la pensée politique en 1996.

Élu à l'Académie française, le {{date}}, au fauteuil 1 où il succède à Michel Debré (mort le 2 août 1996), il décéda peu après à Figeac à la suite d'une chute survenue lors d'un match de tennis. Sa disparition l'empêcha d'être officiellement reçu à l'Académie française où il fut remplacé un an plus tard par René Rémond. C'est ce dernier qui prononça l'éloge de ses deux prédécesseurs. François Furet repose au cimetière de Larroque-Toirac (Lot).

Hommages posthumes

  • Un collège d'Antony (Hauts-de-Seine) porte son nom depuis 2003.
  • Les amphithéâtres de l'École des hautes études en sciences sociales à Paris et de l'Institut d'études politiques de Lille portent son nom.