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Gramsci, Antonio (1891-1937)

Biographie

Fils de Francesco Gramsci (1860-1937) et de Giuseppina Marcias (1861-1932), Antonio est le quatrième de leurs sept enfants. Son père est le fils de Gennaro Gramsci ayant participé aux révoltes du Printemps des Peuples en Calabre. Ce-dernier est lui-même le fils de Nicola Gramsci, originaire de la communauté Arbëresh de Plataci et dont le père aurait été albanais. Francesco est condamné le {{Date}} à cinq ans de prison pour péculat, concussion et faux en écriture publique. Privée de ressources, la famille passe plusieurs années dans la misère. Antonio fréquente l'école primaire jusqu'à l'âge de douze ans ; il travaille ensuite à l'Office du cadastre pour subvenir aux besoins de sa famille, qui n'est pas en mesure de financer son inscription au collège.

Le 31 janvier 1904, son père sort de prison et, réhabilité, obtient un poste de secrétaire à l'Office du cadastre. Antonio peut alors s'inscrire au collège de la ville voisine de Santu Lussurgiu ; il obtient sa licenza ginnasiale (équivalent du BEPC) à Oristano, en 1908, puis entre au lycée de Cagliari, où il loge en compagnie de son frère Gennaro, qui travaille chez un glacier.

Gennaro part faire son service militaire à Turin, et rentre en Sardaigne converti au socialisme ; Antonio lit divers livres et revues socialistes, notamment les écrits de Gaetano Salvemini et de Benedetto Croce, mais aussi les romans populaires de Carolina Invernizio et d'Anton Giulio Barrili. À l'été 1910, après sa deuxième année de lycée, Antonio collabore au quotidien L'Unione Sarda, grâce à l'un de ses professeurs, qui était directeur de ce journal. L'année suivante, il obtient brillamment sa licenza liceale (équivalent du baccalauréat).

À Turin

En 1911, ayant obtenu une bourse, il entame des études de philologie à l'université de Turin. Il s'y lie notamment à Palmiro Togliatti, futur grand dirigeant du Parti communiste italien.. À l'époque, l'industrie automobile s'implante massivement dans la région, et les firmes Fiat et Lancia embauchent un grand nombre d'ouvriers venus des régions de toute l'Italie. De nombreux syndicats sont créés, et les conflits sociaux apparaissent très vite. Gramsci fréquente les cercles socialistes dans lesquels se regroupent les émigrants sardes ; au cours de l'été 1913, il adhère à la fédération de la jeunesse du Parti socialiste, puis au Parti socialiste italien l'année suivante. Dès 1914, il écrit dans des revues socialistes comme {{Lang}} ; s'intéressant à tous les aspects de la vie sociale et politique de Turin, il devient un journaliste réputé : à partir de 1916, il collabore à l’Avanti! (organe du PSI) où il tient une rubrique culturelle et politique.

À partir de 1915, il s’investit dans le combat politique au travers de la formation politique des jeunes ouvriers. Il prend part à l'insurrection ouvrière de Turin d'{{date}}, qui échoue faute d'organisation.

Il anime, à partir de 1919, le mouvement « conseilliste », qui préconise la création de conseils d'ouvriers dans les entreprises. La même année, il participe au lancement d'un nouveau journal, {{Lang}}, dans les colonnes duquel il expose la nécessité de fournir aux ouvriers une éducation politique et culturelle, de réorganiser la société italienne et de construire une nouvelle culture socialiste. Cette préparation passe aussi par une transformation du Parti socialiste. Il propose de mettre l'organisation sur le pied de guerre car une fois la marche vers la révolution enclenchée, soit le Parti socialiste prendra le pouvoir, soit le pouvoir capitaliste fera tout pour éliminer par la violence toute forme d'organisation de la classe ouvrière.

Comme Bordiga en 21 janvier 1921, il est parmi les plus fervents fondateurs du Parti communiste d'Italie (PCd'I), section italienne de la {{nobr}}. Bordiga en devient le principal animateur et premier chef du parti jusqu'en 1923. Gramsci devient le secrétaire général du Parti communiste italien en 1925, il en devient rapidement une de ses références intellectuelles avec Bordiga. Il est élu député de Turin de 1924 à 1926 et crée le quotidien L'Unità.

En prison

Il est arrêté par les fascistes le {{Date}} et condamné pour conspiration. À cette occasion, le procureur fasciste déclare : « Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans »{{refnec}}.

En captivité pendant onze années, il écrit ses Carnets de prison. Malade, il meurt quelques jours après être sorti de prison, dans la nuit du 26 au 27 avril 1937. À Turin, il participe à un groupe antifasciste animé par Francesco Rèpaci, où sont notamment présents aussi, Leonidas Rèpaci, Piero Gobetti, et bien d'autres intellectuels turinois. En 1947, il reçoit a titre posthume le prix Viareggio, décerné par son ami Leonida Rèpaci, président du jury, alors qu'il ne peut être normalement attribué qu'à une personne vivante.

Vingt ans plus tard, en 1957, le poète Pier Paolo Pasolini lui rend hommage en publiant à Milan, chez les éditions Garzanti : Les Cendres de Gramsci (Le Ceneri di Gramsci). Pasolini écrit (N.d.A.) : {{citation}}