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Charcot, Jean-Baptiste (1867-1936)

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Biographie

Né le {{Date de naissance}} à Neuilly-sur-Seine, il est le fils du médecin Jean-Martin Charcot. De 1876 à 1885, il fréquente l'École alsacienne, y pratique beaucoup le sport (boxe, rugby à {{XV}}, escrime). C'est en classe de {{5e}} qu'il fonde avec 15 camarades de classe les "Sans Noms", une société scolaire avec laquelle il organise en 1880 un des premiers voire le premier match scolaire de Rugby à XV en France.

C'est aussi a cette époque qu'il rédige les aventures d'un trois-mâts en Patagonie pour un petit journal illustré. L'été, il pratique la voile à Ouistreham.

De 1883 à 1887, il fait de nombreux voyages avec son père (Pays de Galles, Shetland, Hébrides, îles Féroé, en Islande, Jan Mayen, Pays-Bas, Espagne et Maroc, et gardera une véritable phobie des pays trop chauds). En 1888, il effectue son service militaire au 23e bataillon de chasseurs alpins en qualité de médecin auxiliaire.

En 1891, reçu au concours d'internat d'Études de médecine, il effectue, en qualité de médecin, un voyage en Russie avec son père.

En 1892, il achète son premier yacht (Daisy, un petit cotre qu'il rebaptise le Courlis), un sloop de {{Unité}} avec lequel il apprend à régater. En 1893, son père, Jean-Martin Charcot, meurt d'un œdème du poumon. Jean-Baptiste fait construire son premier Pourquoi Pas ?, un cotre de {{Unité}} ({{unité}}), par le chantier Bonnin à Lormont/Bordeaux. Cette même année, il est interne à l'hôpital de la Salpêtrière puis à l'hôpital Saint-Antoine.

En 1894, il effectue une croisière de deux semaines. L'année suivante, il soutient sa thèse de doctorat L'atrophie musculaire progressive et devient docteur en médecine à la faculté de Paris le 5 juin 1895. L'année de son doctorat en médecine, une infirmière de Hôpital de la Salpêtrière meurt en couches en lui donnant une fille, Marie-Louise surnommée Marion (1895-1927). Cette même année, il est également finaliste du championnat de France de rugby au poste de pilier droit avec l'Olympique, club qu'il a fondé avec des amis du Racing Club de France.

Le 18 novembre 1896, il épouse Jeanne Hugo, petite-fille de Victor Hugo, divorcée de son ami d'études Léon Daudet. Cette même année, il est champion de France de rugby 1896 toujours avec l'Olympique.

Il revend son bateau qu'il remplace par une goélette en bois de {{Unité/2}}, le Pourquoi Pas ? {{II}}. En 1897, il change de bateau, pour une goélette en fer de {{Unité/2}}, avec moteur à vapeur, le Pourquoi Pas ? {{III}}. En 1898, il remonte le Nil jusqu'à Assouan en compagnie du milliardaire Vanderbilt.

En 1899, séduit par les modifications et les améliorations apportées par le propriétaire intermédiaire, il rachète son ancienne goélette, le Pourquoi Pas ? {{II}}, et va croiser dans les eaux britanniques. Il est double médaillé d'argent aux Jeux olympiques d'été de 1900 dans l'épreuve de voile.

En 1901, il réalise des recherches nautiques, météorologiques et microbiologiques vers l'archipel des Shetland, les Hébrides et les îles Féroé.

En 1902, il est versé dans la marine de réserve. Il acquiert une goélette en fer de 214 tonneaux (la Rose-Marine), réalise une croisière avec son épouse à l'île Jan Mayen. Puis, il navigue vers l'Islande, franchit pour la première fois le cercle polaire arctique et approche des glaces.

Il a aussi acquis dans les années 1895-1900 un chalet en bois de style suisse dans la ville d'eau d'Aix-les-Bains en Savoie.

Les expéditions en Antarctique

Pourquoi Pas ? {{IV}}]]. Pourquoi Pas ? {{IV}}]] en 1908-10.

En 1903, il fait construire à Saint-Malo un trois-mâts goélette de {{Unité}}, le Français. Pour suivre de plus près les travaux, il s'installe à proximité de Saint-Servan dans une demeure dominant la Rance, La Passagère. Il monte la première expédition française en Antarctique qui hiverne sous le vent de l'île Wandel. Le {{Date}}, l'expédition quitte la péninsule Antarctique après un hivernage sans encombre. Il s'agit du premier hivernage d'une expédition scientifique dans les Pôles. Les objectifs scientifiques sont dépassés : {{Unité/2}} de côtes découvertes et relevées, trois cartes marines détaillées, 75 caisses d'observations, de notes, de mesures et de collections destinées au Muséum national d'histoire naturelle. Le bateau est revendu à la marine argentine. Dès son retour en France, Charcot divorce et s'installe chez sa sœur Jeanne, avec sa fille Marion. {{Article détaillé}} Pourquoi Pas ? {{IV}}]] ({{date}}) Le 24 janvier 1907, il se remarie avec Élisabeth Marcelle Marguerite (Meg) Cléry (fille d'un célèbre avocat parisien Léon Cléry), peintre qui l'accompagnera souvent dans ses voyages. Monique, sa deuxième fille et la première du couple, naît le 8 décembre 1907. Il lance une nouvelle expédition antarctique et débute la construction d'un nouveau Pourquoi Pas ? {{IV}}, bateau d'exploration polaire de {{unité}} gréé en trois-mâts barque, équipé d'un moteur et comportant trois laboratoires et une bibliothèque.

En août de 1908, Charcot part hiverner à l'île Petermann pour sa deuxième expédition polaire. De retour en juin 1910 après un deuxième hivernage, l'expédition est riche en expériences scientifiques : des mesures océanographiques (salinité, sondage), des relevés de météorologie, une étude des marées, une étude du magnétisme, des collections de zoologie et de botanique confiées au Muséum et à l'Institut Océanographique de Monaco. Il rapporte aussi des découvertes géographiques comme le tracé de la Terre Alexandre et une nouvelle terre, la Terre de Charcot. Résultats de l'expédition considérables qui comprennent aussi le relevé cartographique de {{unité}} de côtes. Mais Charcot, victime du scorbut, revient considérablement affaibli. {{Article détaillé}}

En 1911, naissance de Martine (1911-1979), troisième fille de Jean-Baptiste Charcot. Il effectue cette année-là une courte campagne océanographique en Manche. En décembre 1911, il participe, avec le lieutenant de vaisseau Nicolas Benoît, à la création des Éclaireurs de France l'un des deux premiers mouvements de scoutisme en France (aujourd'hui Éclaireuses éclaireurs de France) dont il est le premier président. En 1912 le Pourquoi Pas ? IV devient le premier navire-école de la marine. De 1913 à 1936, il est président du Yacht club de France.

Ses missions en tant que militaire

De 1914 à 1918, durant la guerre, il est d'abord mobilisé dans la marine, avec le grade de médecin de la marine de première classe, et affecté à l'hôpital maritime de Cherbourg. En juillet 1915, il obtient de l'Amirauté britannique le commandement d'un navire spécialement étudié et construit par les Britanniques pour la chasse aux sous-marins. En 1916, il réussit à convaincre la marine militaire française de construire à Nantes trois navires-leurres pour la lutte anti-sous-marine, avec des équipages déguisés en marins de commerce. Affecté au commandement du premier des trois sorti du chantier, il bourlingue pendant deux ans le long des côtes bretonnes et normandes. Charcot termine la guerre avec les Croix de Guerre britannique puis française et une citation à l'ordre de l'Armée pour ses actes de courage.

Jean-Baptiste Charcot

De 1918 à 1925, Charcot, obtient, dans la réserve, successivement les grades d'enseigne de vaisseau, de lieutenant de vaisseau puis de capitaine de corvette avant d'être promu capitaine de frégate en 1923. Durant cette période, il effectue avec son navire le Pourquoi Pas ? IV des missions scientifiques dans le golfe de Gascogne, en Manche, dans l'Atlantique nord, en Méditerranée et aux îles Féroé, principalement pour des études de lithologie et de géologie sous-marine au moyen de dragages, dont Charcot a mis au point du matériel et des méthodes.

Chef des missions polaires

À partir de 1925, atteint par la limite d'âge, il ne peut plus commander le Pourquoi pas ?, mais reste à bord en qualité de chef des missions. Il va effectuer de multiples navigations vers les glaces de l'Arctique. En 1926, il est élu membre libre de l'Académie des sciences et se voit confier une mission à la Terre de Jameson. Il explore la côte orientale du Groenland et rapporte une abondante récolte de fossiles et de nombreux échantillons d'insectes et de flore locaux.

En 1928, le Pourquoi Pas ? IV et le croiseur Strasbourg (ex Allemand KMS Regensburg) vont à la recherche du gros hydravion français, un « Latham 47 », disparu avec aux commandes le grand explorateur norvégien Roald Amundsen, lui-même à la recherche du général italien Nobile, parti survoler le pôle Nord à bord du dirigeable Italia dont on est sans nouvelles. Les recherches seront vaines. En 1929, Charcot est reçu à l'Académie de marine.

Vue générale des obsèques du commandant Charcot et de ses compagnons à la Place du Parvis Notre Dame, Paris, 1936. Faire-part des funérailles du commandant Charcot.

À partir de 1930, il prépare l'Année polaire internationale. De 1931 à 1933, il s'occupe de la définition de la mission, de l'implantation et de l'organisation de la station du Scoresby Sund avec le concours de scientifiques, des autorités danoises locales et de la main d'œuvre du pays. En 1934, il est nommé grand officier de la Légion d'honneur. L'été 1934, il installe au Groenland la mission ethnographique dirigée par Paul-Émile Victor, qui séjourne pendant un an à Angmagsalik pour vivre au milieu d'une population d'eskimo. En septembre de cette même année, il co-fonde, avec le Muséum national d'histoire naturelle, l'Aquarium et musée de la mer de Dinard. En 1935, il revient chercher Victor et ses trois compagnons (Gessain, Pérez et Matter), puis va poursuivre l'établissement de la cartographie de ces régions. Le 16 septembre, un véritable cyclone ravage les côtes de l'Islande et le bateau parvient à se réfugier dans un petit port.

En septembre 1936, de retour du Groenland, où il est allé livrer du matériel scientifique à la mission de Paul-Émile Victor qui vient de traverser l'inlandsis en 50 jours, après avoir rempli une mission de sondage, le Pourquoi Pas ? IV fait une escale à Reykjavik le 3 septembre pour réparer la chaudière du bateau. Ils repartent le 15 septembre pour Saint-Malo, mais le bateau est pris le 16 septembre dans une violente tempête cyclonique et coule corps et biens sur les récifs d'Álftanes vers {{heure}}. Le bilan est de 23 morts, 17 disparus et un seul survivant : le maître timonier Eugène Gonidec, originaire de Douarnenez et surnommé Pingouin. Il racontera que le commandant Charcot, comprenant la destruction inévitable du Pourquoi Pas ? IV sur les récifs, libéra de sa cage une mouette (Rita) qui était la mascotte du bord. Le docteur Charcot, avec à ses côtés le commandant, officier des équipages de {{1re}} classe Le Conniat et le maître principal pilote de la flotte Floury, restèrent à bord et coulèrent avec le navire, selon les plus pures traditions de la marine.

Jean-Baptiste Charcot, mort en mer, mais dont le corps est retrouvé, est enterré à Paris au cimetière de Montmartre, le 12 octobre 1936 après des funérailles nationales qui se déroulèrent à la cathédrale Notre-Dame de Paris.