Pourrat, Henri (1887-1959)
Biographie
Après le collège d'Ambert et le lycée Henri-IV à Paris, Henri Pourrat se destine à l'agronomie et est admis en 1905 à l'Institut national agronomique de Paris. Toutefois, étant atteint par la tuberculose, il doit se résigner à quitter l'air vicié de la capitale pour retrouver le climat, jugé plus sain pour ses bronches, de la vallée de la Dore et des monts du Livradois et du Forez, qu'il arpentera au cours d'innombrables randonnées pédestres pendant les cinquante années qui suivent.
Il vit dans une maison au Vernet-la-Varenne. Les loisirs forcés, consacrés à la lecture et à la marche, développent en lui le besoin d'écrire, jusque-là relégué au second plan. Son œuvre va être abondante (une centaine d'ouvrages) et variée (poèmes, romans, biographies, recueils de contes).
À partir de 1916, son frère Paul et lui-même se lient d'une longue amitié avec le jeune Alexandre Vialatte (1901–1971), Ambertois d'adoption à partir de 1915 et définitivement installé dans la petite sous-préfecture en 1948.
Déjà, en 1926, l'université de Dublin lui confère le titre de docteur honoris causa.
La critique distingue notamment le monumental Les Vaillances, farces et aventures de Gaspard des montagnes, récompensé par le prix du Figaro (1921, pour le {{1er}} tome) et par le grand prix du roman de l'Académie française (1931, pour l'ensemble).
Pendant l'entre-deux-guerres, il donne quelques articles à la rédaction du journal des Croix-de-feu, Le Flambeau.
Le prix Goncourt lui est décerné, en 1941, pour Vent de Mars.
Il obtient la même année le prix Muteau de l’Académie française pour son livre à caractère historique L’Homme à la bêche.
Le 14 octobre 1940, sur l'invitation de Pourrat, chantre du retour à la terre, le maréchal Philippe Pétain, chef de l'État français, vient « à la rencontre du peuple travailleur » à Ambert, proche de Vichy, en visite le moulin à papier, le plus ancien du Livradois, et y passe commande d'une rame de papier filigrané à son emblème. C'est à cette occasion qu'Henri Pourrat publie Le Paysan français, et Le Chef français, articles dédiés au maréchal et à sa politique de « retour à la terre ». Partisan de la Corporation paysanne mise en place par le gouvernement de Vichy, Pourrat écrit :
- « Qu'on n'impose pas aux paysans le chauffage central (sur ses bienfaits, on peut rester en doute), ni même l'eau au robinet. »
Un radiateur, disait-il, ne pourrait remplir le même rôle de rassemblement social que l'âtre dans la maison du paysan. Pourrat défend les sabots, l'eau boueuse préférable à l'eau stérilisée pour les animaux de ferme, etc. Par la suite, Henri Pourrat s'éloigne de la Révolution nationale car il n'apprécie pas, et il le dira dans sa correspondance, la tournure politicienne prise par les évènements.
Fondateur de l'association La Feuille blanche, Pourrat crée dans le moulin Richard-de-Bas un Musée du papier, et tente d'y fixer un village des arts graphiques. Le musée est inauguré le 3 juillet 1943 en présence de Georges-Henri Rivière, directeur du Musée national des Arts et traditions populaires.
Il connaît une amitié avec le sculpteur Philippe Kaeppelin, avec qui il aura une longue correspondance, et qui illustrera par ses œuvres certains de ses ouvrages, comme Histoire fidèle de la bête en Gévaudan.
Il collabore occasionnellement au Courrier français.
La dernière décennie de sa vie est entièrement consacrée à ce qu'il considère comme son œuvre maîtresse, Le Trésor des contes, auquel il attachait une grande importance.
Postérité
L'Association des Amis d'Henri Pourrat défend l'œuvre de l'écrivain. En 1979, à l'occasion du {{20e}} anniversaire de sa mort, FR3 Auvergne Radio a réalisé une série de dix émissions pour la collection Histoire d'en parler, présentée par Christian Lassalas.
Son œuvre a inspiré la sculptrice Esther Barugel.