Muller, Herta (1953-....)
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Biographie
Enfance et études
Herta Müller est née dans une famille de Souabes du Banat. Cette zone géographique est située au sud-ouest de la Roumanie et fut occupée par les Ottomans avant d'être colonisée et germanisée par l'Empire des Habsbourg au {{XVIIIe siècle}} et d'être finalement rattachée à l'État roumain à la suite du démantèlement de l'Autriche-Hongrie. La famille de Müller appartient à la minorité allemande de Roumanie vivant dans cette région. Son grand-père est un riche fermier et homme d'affaires exproprié par le régime communiste d'après-guerre. Comme de nombreux Roumains germanophones, sa mère est déportée en URSS en 1945 et y passe cinq années dans un camp de travaux forcés du Goulag. Son père, ancien soldat de la Waffen-SS, gagne sa vie comme chauffeur de camion.
Après ses études secondaires, Müller suit un cursus dans les lettres allemandes et roumaines à l'université de Timişoara.
Carrière professionnelle en Roumanie
À partir de 1976, elle travaille comme traductrice dans une usine de machines, mais est licenciée en 1979 après son refus de coopérer avec la Securitate, la police secrète roumaine. Son domicile est mis sur écoute. Elle gagne alors sa vie comme enseignante temporaire dans des centres d'études parmi lesquels le lycée germanophone Nikolaus Lenau de Timișoara et des écoles maternelles prodiguant des cours privés en allemand. Dans les années 1970, elle est proche de l'{{Lien}}, un groupe d'intellectuels roumains d'origine allemande, surveillé de près par la Securitate. Elle fait aussi partie du cénacle littéraire (Literaturkreis) Adam Müller-Guttenbrunn, affilié à l'Association des écrivains de Timișoara (Asociația Scriitorilor din Timișoara). Müller évoque la difficulté d'appartenir à une minorité linguistique et souligne le situation précaire des écrivains roumains de langue allemande : {{citation}}.
Son premier livre, Niederungen (Bas-fonds) est publié en 1982, mais est censuré, comme tous ses autres ouvrages parus en Roumanie avant la chute du régime communiste. Il est édité dans son intégralité en Allemagne de l'Ouest, deux ans plus tard, peu de temps après la publication de sa deuxième œuvre en Roumanie. La réaction des autorités communistes est sévère : Herta Müller se voit interdire le droit de faire paraître des livres sur le sol roumain.
Installation en Allemagne et succès international
Sous la pression de l'Union des écrivains ouest-allemands et du PEN club, les autorités autorisent Herta Müller et son mari, l'écrivain Richard Wagner, à partir vivre en République fédérale d'Allemagne en 1987. Les années suivantes, elle obtient plusieurs postes d'enseignante, comme écrivain « en résidence », dans des universités allemandes et étrangères.
Herta Müller est membre jusqu'à sa démission en 1997, du PEN club d'Allemagne. Depuis 1995, elle est membre de l'Académie allemande pour la langue et la littérature.
En 2005, elle est invitée comme professeur à la chaire « Heiner Müller » de l'université libre de Berlin, où elle vit aujourd'hui. Au cours de la même année, elle publie son premier livre écrit en roumain (le volume de poésie-collage Este sau nu este Ion, Iași : Polirom).
En 2009, son roman Atemschaukel publié grâce à une bourse de la Fondation Robert Bosch, est nommé pour le Prix du livre allemand, et atteint la finale des six meilleurs romans.
Le {{date}}, elle reçoit le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre {{Citation}}. Dix ans après Günter Grass et cinq ans après Elfriede Jelinek, elle devient le troisième auteur de langue allemande distingué à Stockholm sur une décennie.