Clair, Jean (1940-....)
Biographie
D'un père agriculteur au passé socialiste et d'une mère fervente catholique, Jean Clair naît dans le {{6e}} arrondissement de Paris. Il fait toutes ses études à Paris : élève aux lycées Jacques-Decour, dont il est renvoyé pour avoir vilipendé un professeur de français, et Carnot, il devient lauréat Zellidja, et entre ensuite en hypokhâgne au lycée Henri-IV, qu'il quitte en cours d'année. Il prépare ensuite un doctorat ès lettres à la faculté des lettres et sciences humaines puis s'oriente vers la philosophie et l'histoire de l'art à la Sorbonne, où il est l'élève de l'historien de l'art André Chastel et du philosophe Jean Grenier, puis un doctorat de philosophie en art au Fogg Art Museum de l'université Harvard grâce à une bourse du financier Arthur Sachs ; dans le cadre de ses études, il passe une année aux Pays-Bas et une autre en Belgique. Lorsqu'éclate la guerre d'Algérie, il est un temps proche de l'Union des étudiants communistes.
Jean Clair s'introduit dans le monde littéraire, et devient le chroniqueur d’art de La Nouvelle Revue française, dirigée notamment par Marcel Arland, Georges Lambrichs et Jacques Réda. Le choix du pseudonyme « Clair », en 1962, annonce sa carrière d'écrivain dans laquelle il publia un roman, Les Chemins détournés. Ce texte exprime une nostalgie de ses séjours d’enfance et d’adolescence dans les fermes et dans les campagnes que ses parents avaient quittées avec lui pour partir dans les villes.
Pour son premier poste, il est affecté au musée de l'Orangerie, mais trouve ce milieu {{citation}}. Reçu au second concours de recrutement de conservateur des musées de France en 1966, il est conservateur assistant jusqu'en 1969, puis conservateur au musée national d'art moderne durant dix ans, et du cabinet d'art graphique du Centre Pompidou entre 1980 et 1989. Nommé conservateur général du Patrimoine en 1989, il dirige jusqu'en 2005 le musée Picasso de Paris. Il a également été commissaire d'un grand nombre d'expositions nationales telles que « Duchamp » (1977), « Les Réalismes » (1980), « Vienne » (1986), « L'âme au corps » (1993), « Balthus », « Szafran », « Mélancolie » (2005), « Crime et Châtiment » (2010) et a dirigé la Biennale de Venise du Centenaire.
Rédacteur en chef des Chroniques de l'art vivant de 1970 à 1975, il est professeur d'histoire de l'art à l'École du Louvre entre 1977 et 1980, et fonde les Cahiers du musée d'Art moderne qu'il dirige de 1978 à 1986. Il prend régulièrement part aux débats qui entourent l'art contemporain et la diffusion de l'art.
Dans plusieurs ouvrages, il dénonce la tournure de l'art contemporain qui aurait rompu avec la tradition artistique européenne.