Maurois, André (1885-1967)
Biographie
Issu d'une famille de drapiers juifs alsaciens, ainsi que de la famille Javal, il est le fils d'Ernest Herzog et Alice Lévy ; et le petit-fils de Salomon Herzog (1818-1876) et Émilie Fraenckel (1828-1891), originaires de Ringendorf. Maurois a pour professeur au lycée de Rouen le philosophe Alain, à qui il sera redevable de son orientation esthétique. Il préfère en effet une carrière littéraire à la direction de l’usine familiale et s’illustre d’abord par des romans qui lui gagnent un public féminin : Climats, Les Roses de septembre. Il obtient un Prix d'Honneur au Concours général et passe sa licence de lettres. Ayant fait son service militaire, il va pendant une dizaine d’années s'occuper de l'entreprise paternelle.
Il rencontre Jane-Wanda de Szymkiewicz, dite « Jeanine » (1892-1923) à Genève en 1909, fille d’un comte polonais. Le couple a deux garçons et une fille, Michelle. Cette dernière sera elle-même écrivain et publiera, entre autres, une trilogie basée sur une multitude de courriers familiaux (« L’encre dans le sang » - « Les cendres brûlantes » et « Déchirez cette lettre ») qui retrace l'histoire du couple Caillavet et de leur fille Simone (1894-1968).
Interprète militaire et officier de liaison auprès du BEF (Corps Expéditionnaire Britannique) en France et en Flandres pendant la Première Guerre mondiale, Maurois écrit en 1918 Les Silences du colonel Bramble qui connaîtra un vif succès, tant en France que dans les pays anglo-saxons. Il y traduisit sous le titre Tu seras un homme, mon fils le célèbre poème If de Rudyard Kipling. Cet ouvrage sera suivi des Discours du docteur O'Grady. Les événements de cette guerre lui fournissent son pseudonyme « Maurois », nom d'un village du nord de la France.
Après la guerre, il a fait partie de la rédaction du journal des Croix-de-feu, Le Flambeau{{précision nécessaire}}.
À Paris, en 1924, il fait la connaissance de Simone de Caillavet, qui deviendra sa seconde épouse. Cette jeune femme est la petite-fille de Léontine Lippmann, épouse de Arman de Caillavet, égérie et maîtresse d'Anatole France, et la fille qu'ont eue Gaston Arman de Caillavet, auteur de pièces à succès, et Jeanne Pouquet. Elle écrira également deux ouvrages, dont Fleurs latines que préfacera son époux.
Maurois publie par la suite des biographies de Shelley, Byron, Victor Hugo, George Sand, Balzac, Disraeli, du général Lyautey et d'Alexander Fleming.
Revendiquant une « plume d'instituteur », il est également très apprécié dans le monde anglo-saxon pour ses Histoires d'Angleterre et des États-Unis. Il a en outre écrit une Histoire de France par laquelle il cherche à sensibiliser son lecteur au destin unique de la France.
Il écrit également pour la jeunesse, avec Le Pays des trente-six mille volontés, ou Patapoufs et Filifers, ce dernier dénonçant l'absurdité de la constitution des groupes humains autour de simples critères physiques (ici, la minceur et l'obésité). L'illustrateur de ce dernier album, Jean Bruller, deviendra plus tard l'écrivain Vercors.
Maurois est également l'auteur de plusieurs ouvrages de science-fiction comme Le Chapitre suivant et Le Peseur d'âmes.
Il est membre du Comité de direction de l'Association du Foyer de l’Abbaye de Royaumont.
Grâce aux relations de son épouse, le Maréchal Pétain soutiendra sa candidature à l'Académie française ; il y est élu le 23 juin 1938, au fauteuil 26 qu'occupait René Doumic. Voici ce qu'il en dit dans ses Mémoires: « Une réception à l’Académie est une des belles cérémonies françaises. Tout concourt à sa grandeur : l’ancienneté de l’édifice, l’étrangeté de sa forme, l’exiguïté de la salle, la qualité du public, l’appareil militaire, le vocabulaire traditionnel et parfois la qualité de l’éloquence. » Il restera titulaire du fauteuil 26 près de trente ans.
Exilé aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il admire Churchill et se méfie de Pétain. D'après Pierre Assouline, dans son ouvrage Gaston Gallimard, Maurois serait demeuré pendant la guerre actionnaire des éditions Bernard Grasset.
Par un décret du Président de la République du 27 juin 1947, il est autorisé à changer de patronyme de Herzog en André-Maurois. Son nom de plume devient ainsi son nom officiel.Il est, sous ce nom, membre du comité de rédaction de l'Echauguette la revue du diplomate et écrivain Jean-Marc Montguerre.
Il meurt à Neuilly-sur-Seine le {{date}} à l'âge de 82 ans.