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Hallier, Jean-Edern (1936-1997)

Biographie

Borgne de naissance, Jean-Edern Hallier est le fils du général André Hallier (1892-1988), héros de la Première Guerre mondiale, puis attaché militaire en Hongrie, qui possédait un manoir familial à Edern dans le Finistère et de Marguerite Leleu (1903-1984), d'origine protestante alsacienne et juive selon lui.

Se situant à ses débuts dans la mouvance du nouveau roman, celui qui fut directeur de Tel Quel en 1960, en est exclu en 1963, à la suite d'une virée rocambolesque de Philippe Sollers, dans sa famille, en Suisse. En février 1973, il arrive finalement à être interviewé par Pierre de Boisdeffre et conclut en disant : « Croyez bien que ce livre est un livre d'humour ». Il partira également (voir lien {{n°}}) en décembre 1973 pour le Chili (Santiago) du temps de Pinochet avec des fonds rassemblés par Régis Debray ({{unité}}) pour la résistance chilienne et reviendra sans l'argent (seulement donné le tiers), mais ayant acheté {{nombre}} hectares dans le bassin amazonien{{refnec}}. L'année suivante, il publie Chagrin d'amour (1974) dont il fait la promotion dans Ouvrez les guillemets de Bernard Pivot, qui déclare : {{citation}}

Il crée les Éditions Hallier, avec François Coupry et François de Negroni et publie une trentaine de livres. Reprises en 1978 par Albin Michel, elles deviennent les Éditions Libres Hallier. Homme de média, Hallier a hébergé en 1977 la première radio pirate déclarée — « Radio Verte », de tendance écologiste — qui fera beaucoup parler d'elle en tant qu'écho d'un phénomène nouveau. Durant cette même époque, Dans la lignée des événements de Mai 68 (auxquels il avait pris part), il a également créé, l'année suivante (octobre 1969), le journal satirique L'Idiot international — patronné à ses débuts par Simone de Beauvoir qui, par la suite, prendra ses distances avec le journal —, ce qui vaudra plus tard à Hallier d'être accusé d'entretenir un réseau « rouge-brun ». Aux yeux de certains journalistes, le polémiste était d'autant plus suspect qu'il avait, depuis quelques années, entamé un dialogue avec Alain de Benoist, publiant notamment un de ses essais aux éditions Libres-Hallier (filiale des Éditions Albin Michel) : Les Idées à l'endroit (1979).

En 1979, il publie un pamphlet anti-giscardien, Lettre ouverte au colin froid, dénonçant notamment son libéralisme économique inspiré des États-Unis, ses louanges de la social-démocratie, le marketing politique ou encore l'anglicisation à outrance du français.

En 1982, l'écrivain est soupçonné d'avoir simulé son propre enlèvement et commandité un attentat contre l'appartement de Régis Debray. Les sources de ces faits rapportés sont nombreuses : récemment l'auteur de sa biographie{{refnec}} a confirmé le fait, ainsi que Gilles Ménage. En 1977, il aurait déjà commandité un mini-attentat chez Françoise Mallet-Joris, juré Goncourt, afin de protester contre les magouilles des prix littéraires : la seule conséquence de ce geste fut un feu de paillasson.

En juin 1991, National Hebdo affirme que Jean-Edern Hallier va rallier le Front national. Dans un entretien accordé au Monde, l'écrivain dément, mais ajoute : « Le Pen représente beaucoup de Français de la France profonde. Il faut réconcilier Doriot et Thorez », tout en se déclarant « de gauche ».

Critique littéraire, il est également animateur d'émissions littéraires (émission de télévision littéraire en France) sur Paris Première avec le Jean-Edern's Club, où il jetait fréquemment les livres par-dessus son épaule ou dans une poubelle, et sur M6, avec À l'ouest d'Edern.

Durant les dernières années de sa vie, Jean-Edern Hallier s'est adonné à la peinture. Il est l'auteur de nombreux portraits.

Il s'est aussi attaqué à l'homme d'affaires Bernard Tapie dans L'Idiot international en 1991 puis en publiant son casier judiciaire en 1993. D'autres nombreuses personnalités ont aussi été violemment attaquées à cette époque, cela jusqu'à son décès en 1997.

Écrivain pamphlétaire et habitué des coups d'éclats médiatiques, Jean-Edern Hallier s'est montré particulièrement féroce envers le pouvoir socialiste et François Mitterrand — dont il fut un temps proche — en menaçant de révéler l'existence de sa fille cachée, Mazarine Pingeot, son passé lié au Maréchal Pétain et son cancer, dans un pamphlet en 1984, L'Honneur perdu de François Mitterrand, qu'il ne parviendra à publier qu'en 1996, le président de la République étant parvenu, grâce au système des écoutes, à faire détruire le brûlot avant sa publication en 1984. Cette hostilité aurait eu pour origine des promesses non tenues (présidence d'une chaîne de télévision ou ambassade).

Le pamphlétaire, alors en villégiature à Deauville au Normandy Barrière, meurt le matin du {{Date}} peu avant 8 h du matin (9 h selon son acte de décès), alors qu'il circule à vélo (bien qu'à moitié {{Référence à confirmer}}), sans que personne n'ait été témoin de l'accident (ou trop tard){{,}}. Peu de temps après la découverte du corps, il a été constaté que le coffre-fort de sa chambre d'hôtel — qui contenait des photocopies de documents concernant François Mitterrand et Roland Dumas — avait été vidé. Son meuble de l'appartement parisien avenue de la Grande-Armée avait également fait l'objet d'une visite semblable. Il devait déjeuner quelques heures plus tard avec le journaliste Karl Zéro, qui fut d'ailleurs appelé pour l'identification du cadavre.

L'hypothèse de son assassinat a été plusieurs fois avancée, notamment par son frère, Laurent Hallier, dans une entrevue accordée à Christian Lançon pour le magazine Généreux en novembre 1998, ou par le même Christian Lançon et Dominique Lacout dans La Mise à mort de Jean-Edern Hallier. Cependant, les plaintes déposées contre X n'ont pas été jugées recevables.

Certains anciens amis de cet homme très décrié gardent le souvenir d'une sorte de clown génial, « fantôme de Don Quichotte, venu réenchanter un monde de comptables et de retraités ». Et qui, au-delà des frasques et des fulgurances, n'avait pas complètement perdu sa sensibilité.

Jean-Edern Hallier est le père de trois enfants : Béatrice Szapiro (née en 1958 de sa liaison avec Bernadette Szapiro, fille de l'écrivain belge Béatrix Beck), puis Ariane Hallier (née en 1967) avec Anna Devoto-Falck, héritière du Gruppo Falck et Frédéric-Charles Hallier (né en 1981) de sa troisième épouse, Marie-Christine Cappelle.