Les tiroirs de Christophe Blain sont pleins. De carnets de notes, de scénarios inédits, de films, de bandes-son... et de toutes ces choses à venir - car l'inattendu se trouve souvent dans les interstices. Or, si l'auteur affectionne l'inattendu, aime surprendre et être surpris, il déteste les redites. Aussi prend-il le temps de déployer ses séries ("Isaac le pirate", commencée en 2001 ;"Gus", commencée en 2007), quitte à multiplier les années entre deux tomes, par besoin impérieux de se renouveler. Il retrouvera aussi bientôt "Blueberry" et, pourquoi pas, confesse-t-il, l'univers de "Donjon" qu'il a quitté il y a une quinzaine d'années. Entre temps, il y aura eu une pelletée de collaborations diverses sur supports variés, qui l'ont conduit des bureaux ministériels ("Quai d'Orsay") aux studios d'enregistrement ("La Fille") en passant par des pianos de cuisson ("En cuisine" avec Alain Passard). Il ouvre aujourd'hui les fenêtres pour contempler le monde en compagnie de Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste des questions énergétiques et du réchauffement climatique. Et offre savamment à tous ceux que la ''fin du monde" , effraie, ou au contraire indiffère, l'occasion de réfléchir à la prophétie inversée, à ce que signifie'' le monde sans fin".