Rourke, Mickey (1956-....)
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Biographie
Enfance et adolescence
Philip Andre Rourke {{Jr}} naît à Schenectady en 1952 dans une famille chrétienne d'origine française par sa mère, Annette, et irlandaise par son père, Philip Andre Rourke Senior. Le surnom Mickey lui aurait été donné dans son enfance par ses parents, qui trouvaient qu'il ressemblait à une souris. Il a un frère, Joey, et une sœur aînée, Patricia.
Rourke a 6 ans lorsque son père quitte le foyer. Sa mère rencontre Eugene Addis, un policier de Floride, le couple s'installe un an plus tard à Miami pour recomposer une famille de huit enfants.
Dans ses interviews, Rourke s'exprime régulièrement sur sa jeunesse, qu'il dit avoir passé dans les ghettos de Miami. Il déclare avoir été maltraité par son beau-père, sans jamais entrer dans les détails. Addis conteste ses propos en confiant à un journaliste du New York Times en 2008 que Rourke « n'a jamais dit la vérité dans sa vie ». Ses sœurs réagissent et défendent leur frère, remettant en cause les pratiques du journaliste qui n'a jamais essayé de les contacter.
Dans le cadre d'un projet scolaire, Il joue sa première de théâtre à la {{lang}}, qu'il intègre en 1969 et dont il sort diplômé en 1971. Néanmoins, Mickey Rourke est davantage attiré par le baseball et la boxe, sport qu'il commence dès ses 12 ans et qu'il pratiquera durant toute son adolescence. Il termine son parcours scolaire à la {{lang}}.
Formation et débuts au cinéma
En 1971, Mickey Rourke revient à New York à 19 ans où il devient tour à tour videur de boîte de nuit, gardien de parking et vendeur ambulant, tout en suivant les cours d'art dramatique du Lee Strasberg Theatre Institute. Rourke dit de lui-même qu'il a été un élève timide et réservé, mais très à l'aise dans l'improvisation. Sa professeure Sandra Seacat le convainc de partir pour Los Angeles, de crainte qu'il ne reste un éternel étudiant.
Après quelques petits rôles à la télévision, il fait ses débuts au cinéma en 1979 en apparaissant dans 1941 de Steven Spielberg, et dans La Porte du paradis ({{lang}}, 1980), l'un des plus gros échecs commerciaux de l'histoire du cinéma où il rencontre le jeune Christopher Walken et Michael Cimino. Dans La Fièvre au corps ({{lang}}, 1981) de Lawrence Kasdan, il se fait remarquer pour son rôle de Teddy Lewis, un ami de Ned Racine (William Hurt) aux allures de rebelle. Il est ensuite l'un des jeunes copains de la bande de Steve Guttenberg et Kevin Bacon dans le succès critique Diner ({{lang}}, 1982) de Barry Levinson, à la suite duquel il remporte le NSFC Award du meilleur acteur dans un rôle secondaire.
Il est rapidement contacté pour interpréter Jack Cates, l'un des deux personnages principaux du buddy movie 48 heures ({{lang}}, 1982) de Walter Hill, mais il refuse le rôle, récupéré par Nick Nolte.
La naissance d'une vedette
Mickey Rourke se distingue une nouvelle fois dans Rusty James ({{lang}}, 1983) de Francis Ford Coppola dans le rôle secondaire du grand frère sensible et protecteur de Matt Dillon. Il convoite ensuite l'argent de Gene Hackman dans Eureka ({{lang}}, 1983), puis il obtient son premier rôle principal dans le Pape de Greenwich Village ({{lang}}, 1984), en partageant la tête d'affiche avec Eric Roberts. La genèse du film est chaotique, initialement conçu pour associer Robert De Niro et Al Pacino dans le rôle des deux cousins sous la direction de Michael Cimino. Finalement confié à Stuart Rosenberg, le film reçoit un bon accueil critique mais passe relativement inaperçu à sa sortie auprès du public.
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Rourke refuse à nouveau un rôle principal dans un "buddy movie", Le Flic de Beverly Hills ({{lang}}, 1984) , qui devient avec Eddie Murphy l'un des plus gros succès commerciaux de la décennie en fin d'année.
C'est Michael Cimino qui lui confie son premier rôle principal de grande ampleur, dans L'Année du dragon ({{lang}}), en 1985. Rourke campe un anti-héros Stanley White, un capitaine de police polonais déterminé à éliminer John Lone, le patron du crime de Chinatown à New York. Le film est pourtant vivement contesté aux États-Unis, ses détracteurs dénoncent la représentation négative du peuple chinois et le caractère ouvertement raciste de son personnage central. Nominé aux Razzie Awards 1986 sans remettre en cause la performance de Rourke, le film est par ailleurs sélectionné à la {{11e}} cérémonie des César du cinéma.
Mickey Rourke accède à la notoriété internationale avec 9 semaines 1/2 ({{lang}}, 1986) d'Adrian Lyne, dans le rôle du petit ami énigmatique de Kim Basinger. Le succès de ce film à l'érotisme soft et accessible vient essentiellement du couple sexy qu'il forme avec la jeune actrice. Rourke acquiert une image de sex-symbol auprès du grand public, mais la reconnaissance à la fois critique et commerciale dans un même film tarde pourtant à venir : très rentable à l'étranger, le film cumule seulement 7 millions de dollars de recettes aux États-Unis pour un budget de 17 millions de dollars et postule au titre de pire scénario de l'année aux Razzie Awards 1987.
Très sollicité en cette période, il refuse d'incarner Connor MacLeod dans {{lang}} ({{lang}}, 1986), Maverick dans {{lang}} ({{lang}}, 1986) et un rôle dans le blockbuster {{lang}} ({{lang}}, 1986). En août 1986, le tournage du film Les Incorruptibles ({{lang}}) démarre avec Kevin Costner et sans Rourke, qui a décliné le rôle d'Elliott Ness.
La confirmation en 1987
À l'affiche de trois films en 1987, Mickey Rourke assoit son statut de star du cinéma américain, dans le thriller fantastique {{lang}} : Aux portes de l'enfer ({{lang}}, 1987) de Alan Parker, où il incarne Harold Angel, un détective privé au passé inquiétant. Confronté à Robert De Niro, l'acteur de 34 ans est considéré comme parvenu au sommet de son art par les observateurs. Le journaliste Matthew Hammond analyse : {{citation}}{{trad}}{{,}}.
Le film est une nouvelle fois soumis à controverse aux États-Unis, initialement classé X (interdit aux moins de 17 ans) à cause du caractère sanglant de la scène de sexe entre Rourke et la jeune Lisa Bonet, à peine débarquée du Cosby Show. La séquence est finalement censurée au cinéma pour recevoir la mention « Rated R » de la MPAA. Malgré un nombre d'entrées relativement mesuré aux États-Unis, le film attire plus de {{unité}} dans les salles françaises et accroît la côte de popularité de Rourke dans l'Hexagone.
Dans le making-of du film, Alan Parker dit notamment admirer {{Citation}}, ainsi que sa faculté à {{Citation}}. Il évoque également son caractère fantasque, en avouant {{Citation}}. Mickey Rourke, lui, avoue que travailler avec De Niro l'a quelque peu réconcilié avec son métier, dont il commençait à {{Citation}}.
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Il interprète Henry Chinaski, un pilier de bar, poète maudit et écrivain de génie dans {{lang}} ({{lang}}, 1987) de Barbet Schroeder, avec Faye Dunaway. Rourke est nommé aux Independent Spirit Awards 1988 pour son travail de composition calqué sur la gestuelle de l'écrivain Charles Bukowski, qui est aussi l'auteur du scénario. Le film fait partie de la liste des nominés à la Palme d'or du Festival de Cannes 1987, sans toutefois obtenir de récompense.
Dans L'Irlandais ({{lang}}, 1987), il incarne un anti-héros terroriste et solitaire aux côtés de Bob Hoskins et de Liam Neeson. Le traitement de ce film déplaît à Rourke, qui pensait initialement tourner dans un film engagé. Il traite le producteur Samuel Goldwyn {{Jr}} de {{Citation}} et de {{Citation}} en conférence de presse du Festival de Cannes 1987, pour avoir selon lui dénaturé le message pro-IRA du film et avoir essayé d'en faire {{Citation}}.
Le déclin progressif par la rébellion
Dustin Hoffman lui fait parvenir le scénario de {{lang}} ({{lang}}, 1988) pour jouer le rôle de Charlie Babbitt, qu'il ne lit même pas au profit d'un combat de boxe et en lui préférant l'écriture de {{lang}} ({{lang}}, 1988), son premier script. Il sollicite Eric Clapton pour la musique du film et s'associe à l'écran avec Debra Feuer et Christopher Walken autour du thème de la boxe, mais le résultat final rate sa cible. En plus de perdre beaucoup d'argent, cet échec critique et commercial finit d'établir la rupture entre l'industrie de Hollywood et l'acteur, qui enchaîne dès lors les camouflets.
Mickey Rourke s'engage dans le projet de Walter Hill pour tourner Johnny Belle Gueule ({{lang}}, 1989), puis il apparaît dans L'Orchidée sauvage ({{lang}}, 1990). Divorcé de Debra Feuer, il rencontre sur le tournage, l'actrice-mannequin Carré Otis qui devient son épouse en 1992. Le film est raillé par la critique pour sa faiblesse d'ensemble et ses scènes de sexe jugées trop explicites, dont certaines d'entre elles ont été coupées pour éviter au film d'être classé pornographique. Rourke est nominé aux Razzie Awards 1990 au titre de pire acteur de l'année pour ses prestations dans L'Orchidée Sauvage et dans La maison des otages ({{lang}}), sa quatrième collaboration avec Michael Cimino.
Dans Harley Davidson et l'homme aux santiags ({{lang}}, 1991), Rourke a pour partenaire Don Johnson, héros de Miami Vice : Deux flics à Miami. Nouveau revers pour l'acteur, qui avoue plus tard n'avoir fait ce film que pour l'argent ({{Monnaie}}). Cette même année, il est considéré pour prendre le rôle de Jack Crawford dans Le Silence des agneaux, finalement attribué à Scott Glenn. Il est opposé à Willem Dafoe par un rôle de gangster dans le thriller Sables Mortels ({{lang}}, 1992) de Roger Donaldson, mal reçu par la critique.
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La carrière de l'acteur devient aussi dissolue que sa vie privée. Ses déclarations provocatrices et son comportement agressif marquent son profond rejet du monde du cinéma dont il ne supporte plus les règles et la mentalité. Entre excès de drogue et d'alcool, on peut citer Tupac Shakur, John Gotti, au procès duquel il assiste et Christophe Rocancourt parmi ses relations du moment. Sa réputation se dégrade encore plus lorsque Carré Otis porte plainte contre lui pour violences conjugales en juillet 1994.
Entre les studios et les rings de boxe
Pendant cette période, Mickey Rourke incarne des repris de justice, des marginaux dans des films d'action sur les thèmes de la vengeance ou du délit, commercialisés directement sur le marché vidéo, comme{{lang}} avec Dermot Mulroney et de {{lang}} avec Stephen Baldwin. Se tenant à l'écart des productions importantes, il décline {{lang}} ({{lang}}, 1993) et le rôle de Butch Coolidge dans {{lang}} ({{lang}}, 1994) pour écrire, sous le pseudonyme « Sir Eddy Cook », les scénarios de {{lang}} ({{lang}}, 1994) et de {{lang}} ({{lang}}, 1996), dans lequel il forme un trio de gangsters avec le jeune Adrien Brody et John Enos {{III}} face à son ami Tupac Shakur, assassiné un mois avant la sortie du film. {{lang}} sort également en 1996, sa deuxième collaboration à l'écran avec Carré Otis avec laquelle il s'est réconcilié.
De Sables Mortels à {{lang}}, le visage de Rourke apparaît de plus en plus abîmé, conséquences de la reprise de la boxe. Trop âgé pour espérer se maintenir au plus haut niveau et, atteint de pertes de mémoire, il arrête sa carrière de boxeur en 1995 au bout de huit combats. Il recourt à plusieurs interventions maxillo-faciales afin de réparer ses nombreuses blessures, dont deux traumatismes crâniens, une pommette fracturée et la langue sectionnée.
Nouvelle apparence et seconds rôles
Mickey Rourke apparaît à l'écran avec le visage opéré, les traits grossis et le corps épaissi dans {{lang}} ({{lang}}, 1997) face à Jean-Claude Van Damme, première incursion de Tsui Hark sur les plateaux américains. Rourke apparait dans un registre inédit de méchant dans un pur film de combat, tandis que le timbre de sa voix, à l'origine doux et clair, est devenu grave.
Coppola fait appel à lui pour tenir un rôle dans L'Idéaliste ({{lang}}, 1997). Pour la première fois depuis des années, il joue dans un film bien accepté par la critique, en tant que personnage secondaire qui intervient dans le parcours de Matt Damon. {{lang}} ({{lang}}, 1997), la suite de 9 semaines 1/2, passe cependant inaperçue.
L'année de son divorce avec Carré Otis, il joue dans Buffalo '66 ({{lang}}, 1998), la production indépendante de Vincent Gallo classé {{36e}} meilleur film indépendant jamais réalisé par le magazine américain Empire. Il se démarque en tournant quatre scènes dans le rôle d'un prisonnier travesti pour {{lang}} ({{lang}}, 2000) le premier film de Steve Buscemi, puis il est dirigé par Sean Penn pour {{lang}} ({{lang}}, 2001), dans lequel il échange quelques répliques avec Jack Nicholson.
Mickey Rourke alterne ainsi les apparitions spéciales dans des films de qualité et les rôles dans des productions moins réussies, à l'image de {{lang}} ({{lang}}, 2000) qui ne convainc pas la critique (53 critiques négatives sur les 60 critiques collectées par {{lang}}) et marche moyennement. Le film réalisé par Stephen T. Kay lui permet surtout de redresser sa situation financière, grâce à l'appuis de Sylvester Stallone qui y joue le premier rôle.
Sans emploi, ruiné, il doit vendre sa collection de motocyclettes et son manoir de Los Angeles afin de rembourser ses créanciers, puis il est interné momentanément lorsque ses amis s'inquiètent de ses tendances suicidaires. Il se retrouve par ailleurs démuni de plus de 30 millions de dollars sans qu'il ne sache comment. Tandis que {{lang}} ({{lang}}, 2002) est un échec, son rôle de Billy Chambers dans le succès Il était une fois au Mexique... Desperado 2 ({{lang}}, 2003) de Robert Rodriguez lui offre une visibilité nouvelle, pour ensuite jouer dans le rentable {{lang}} (2004) avec Denzel Washington. Le 16 octobre 2004, son frère Joey Rourke, avec lequel il avait tourné dans {{lang}} et {{lang}}, décède d'un cancer.
Retour en grâce et {{lang}}
Mickey Rourke est l'une des têtes d'affiche du très ambitieux {{lang}} ({{lang}}, 2005) de Frank Miller et Robert Rodriguez, qui remporte un franc succès critique et financier. Récompensé par de nombreux prix dont le Saturn Award du meilleur acteur pour son rôle de Marv, il incarne à nouveau des personnages principaux comme dans Domino ({{lang}}, 2005) avec Keira Knightley. Il redevient un acteur rentable pour l'industrie cinématographique, grâce à certains réalisateurs à la mode tels que Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, attristés de ne le voir jouer que de petits rôles et qu'il soit considéré comme un {{lang}}. Le rôle d'anti-héros en marge du système devient sa marque de fabrique.
{{lang}} ({{lang}}, 2008) de Darren Aronofsky est le premier film reconnu unanimement par l'opinion internationale dans lequel Mickey Rourke tient le rôle principal. Salué dans le monde entier, Rourke est la vedette de la {{65e}} Mostra de Venise, le 6 septembre 2008, sans recevoir le prix ultime déjà donné au film. Le président du jury, Wim Wenders, déclare qu'il y assure {{Citation}} dans la peau de Randy « {{lang}} », un catcheur fatigué et touchant. Sur Rotten Tomatoes, le film recueille 98% de critiques positives, pour une moyenne de 8,4/10 sur la base de 219 critiques collectées.
Contesté autrefois pour ses choix de carrière et ses attitudes, il obtient à 56 ans le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique le 11 janvier 2009, puis il glane à Londres le British Academy Film Award du meilleur acteur le 8 février 2009. Il concourt pour la première fois à l'Oscar du meilleur acteur finalement attribué à Sean Penn, le 22 février 2009.
Les années 2010
L'estime de la profession retrouvée, il s'engage pour Expendables : Unité spéciale ({{lang}}, 2010) de Sylvester Stallone et surtout Iron Man 2 ({{lang}}, 2010) avec, entre autres, Robert Downey {{Jr}} et Scarlett Johansson, qui rapporte plus de {{unité}} de dollars au box-office US. Il enchaîne également les apparitions dans des films d'action de qualité variable : {{lang}}, 13 avec {{lang}} et {{lang}} avec Megan Fox et Bill Murray, souvent par souci financier.
Le 31 octobre 2011, il intègre {{lang}} en devenant le {{Ordinal}} à laisser ses empreintes de mains et de pas devant le Grauman's Chinese Theatre. Cette même année, il rencontre Gareth Thomas et annonce sa volonté de l'incarner dans le film biographique que compte produire l'ancien rugbyman, malgré une différence d'âge de près de 23 ans entre les deux hommes. En mars 2012, Thomas annonce dans {{lang}} que Tom Hardy est désormais pressenti, en expliquant que les effets spéciaux envisagés n'auraient pas été assez réalistes sur Rourke et que le programme d'entraînement était trop intensif.
En 2013, il est le narrateur de {{lang}}, un film biographique sur l'ancien champion du monde des poids légers, et {{lang}}, un film sur le bodybuilding.