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Tabarly, Éric (1931-1998)

Biographie

Transat anglaise]], en 1964. Éric Tabarly découvre la voile à l'âge de trois ans à bord dAnnie, le bateau familial. En 1938, son père Guy Tabarly achète un voilier ancien construit en 1898 et dessiné par William Fife. Il le rebaptise Pen Duick, signifiant littéralement petite tête noire (pen = tête ; du = noir ; ick = diminutif, petit), c'est-à-dire mésange noire en breton.

En 1952, Éric Tabarly s'engage dans la Marine nationale. Il est admis à Saint-Mandrier-sur-Mer comme pilote dans l'aéronautique navale et vole sur Stampe SV-4 pour ses débuts (à la base de Khouribga au Maroc). Il effectue ensuite sa spécialisation multimoteurs à Agadir (Maroc) sur Beechcraft SNB/JRB et Avro Lancaster. Il sert ensuite à la BAN Tan-Son-Nhut (Indochine française) dans la flottille 28F qui met en œuvre des PB4Y Privateer de patrouille maritime. Il effectue environ {{unité}} de vol, en particulier au cours de la guerre d'Indochine. Après avoir suivi le CPEOM (cours préparatoire des élèves officiers de marine), il est admis en 1958, à sa deuxième tentative, à l'École des Élèves Officiers de Marine (EOM), dont la scolarité se confond avec celle de l'École navale et où il se distingue entre autres par ses capacités sportives.

En 1952, son père envisage de revendre le Pen Duick, qui ne naviguait plus depuis 1947 et était en très mauvais état, mais devant l'intérêt de son fils, il lui laisse le bateau. Il commence à le remettre en état en 1956, mais il s'avère irréparable ; il a alors l'idée d'utiliser la coque comme moule, et reconstruit en 1958 la coque en stratifié polyester au chantier Costantini. En 1959 Pen Duick navigue à nouveau. Eric Tabarly engage alors son bateau dans des courses anglaises du RORC en 1960, 1961 et en 1962 avec de nouvelles voiles.
Après sa sortie de l'École d'Application des enseignes de vaisseau à bord du croiseur-école Jeanne d'Arc, il embarque à Cherbourg en juin 1962 comme officier en second du dragueur de mines Castor (de la classe Sirius). En 1963, à Lorient, il prend le commandement de l'engin de débarquement d'infanterie et de chars, EDIC 9092.

Souhaitant participer à la course transatlantique en solitaire (Ostar) de 1964, il est mis, sur sa demande, en détachement spécial par la Marine nationale, ce qui lui permet de naviguer librement tout en restant officier d'active. Il s'entraîne sur le Tarann Margilic V de {{unité}} des frères Constantini et se rend compte qu'il pourra maîtriser un bateau plus grand... et plus rapide. Avec l'aide des architectes Gilles et Marc Costantini, il conçoit spécialement le Pen Duick II, ketch de {{unité}}, avec lequel il remportera la course en franchissant le premier la ligne d'arrivée à Newport le 18 juin 1964, devant Francis Chichester qui avait remporté l'édition précédente de 1960. À la suite de cet exploit qui fait redécouvrir la course au large à la France, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur par Charles de Gaulle.

En 1964, encore auréolé de sa victoire dans la transat en solitaire, Éric Tabarly est entré comme élève au cours d'officier fusilier (Commando marine) à l'École des fusiliers marins de Lorient. Il détiendra pendant de nombreuses années les chronos records des différents parcours et marches commandos.

Pour continuer la course au large, Tabarly fait construire un monocoque plus grand, le Pen Duick III en 1966. Avec de nombreuses victoires, ce sera l'unité la plus titrée de la série des Pen Duick.

À la suite de la victoire du trimaran Toria dans la Two-Handed Round Britain Race en 1966, Tabarly essaye ce bateau pendant un convoyage à presque 10 nœuds de moyenne avec son architecte (Derek Kelsall). « Du jour où il a navigué sur un multicoque, en 1966, il a été persuadé que ce serait l'avenir de la course en mer », explique Gérard Petipas : il se lance à son tour dans le multicoque et fait construire Pen Duick IV pour la transat 1968. Fini tardivement, le bateau ne sera pas au point et Tabarly devra abandonner. Journal de navigation de Pen Duick V (Transpacifique de 1969).

Pour courir la Transpacifique 1968, Tabarly fait construire spécialement le Pen Duick V, avec des caractéristiques de bateaux légers et planants que l'on retrouvera plus tard sur les voiliers du Globe Challenge.

Il remporte une deuxième fois la transat en 1976, à bord de Pen Duick VI, un voilier pourtant conçu pour être manœuvré par une quinzaine d'équipiers, malgré la rupture en début de course de son pilote automatique et des conditions météo très difficiles. À la suite de ce doublé, et après avoir gagné devant Alain Colas et son Club Méditerranée de {{unité}}, il descend triomphalement l'avenue des Champs-Élysées. Cette même année, une émission des Dossiers de l'écran lui a été consacrée, au lendemain de sa seconde Ostar. Toujours en 1976, un sondage réalisé par le quotidien sportif L'Équipe auprès de ses lecteurs le classe en tête des sportifs les plus populaires devant Eddy Merckx, Niki Lauda et Johan Cruijff.

Le 5 juin 1990, il est admis à l'Académie de marine dans la section Marine marchande et plaisance.

En 1997, il remporte la Transat Jacques Vabre avec Yves Parlier sur le monocoque Aquitaine Innovations.

Il disparaît en mer d'Irlande, au large du pays de Galles, dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, alors qu'il convoyait en équipage Pen Duick pour un rassemblement de voiliers construits sur plans Fife en Écosse. Il aurait été projeté en mer par le pic de la voile aurique du bateau au cours d'une manœuvre de réduction de voilure. Le 20 juillet 1998, son corps fut retrouvé aux environs de Waterford (Irlande) par des pêcheurs.

Vie privée

Jacqueline Tabarly à bord de Pen Duick dans le vieux port de Cannes lors des régates royales de septembre 2009 En 1984, Éric Tabarly épouse Jacqueline Chatrol ; ils ont eu une fille, Marie Tabarly, née le {{date}}.