Hvss, Rudolf (1900-1947)
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Biographie
Premières années : 1900-1918
Issu d'une famille profondément catholique, et assez aisée, Höß passe les six premières années de sa vie dans une région isolée voisine de Baden-Baden, à la limite de la Forêt-Noire{{,}}. À sept ans, Rudolf Höß, ses parents et ses trois sœurs{{,}} déménagent dans les environs de Mannheim, mais toujours en dehors de la ville. Son père, Franz Xaver Höß, qui a servi dans l'armée du Reich en Afrique orientale allemande, avant de se lancer dans des activités commerciales, s'y montre beaucoup plus présent qu'à Baden-Baden : il élève Rudolf dans une discipline toute militaire et destine son fils à une carrière ecclésiastique. Dans son autobiographie, Höß caractérise ses années d'enfance par trois éléments : une profonde piété, l'habitude de ne pas extérioriser ses sentiments et une soumission totale aux ordres de tous les adultes. De plus, Höß se définit comme un enfant très solitaire et {{Citation}}. Son enfance se déroule sans problèmes de santé, à part une rougeole qu'il a eue très tôt ; son parcours scolaire est limité et ses résultats vagues.
Le père de Rudolf Höß décède subitement en 1914, d'une crise cardiaque, peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale ; alors que les blessés évacués du front affluent à Mannheim, Rudolf obtient de sa mère l'autorisation d'entrer à la Croix-Rouge comme secouriste. En 1916, à l'insu de sa mère, il rejoint le régiment dans lequel avaient servi son père et son grand-père ; après une courte période de formation, il est envoyé au front en Turquie, en Palestine, puis en Irak. À 17 ans, il devient l'un des plus jeunes sous-officiers de l'armée allemande et est décoré de la croix de fer de {{1re}} classe. Sa mère décède en 1917, à trente-neuf ans, alors qu'il est au front.
Militant nationaliste et nazi
En 1919, après la Première Guerre mondiale, Höß s'engage dans le corps-franc Rossbach, fort de 3000 hommes, et combat contre les communistes dans la Ruhr, la Haute-Silésie et les pays baltes. De 1921 à 1923, il travaille comme apprenti agricole en Silésie et dans le Schleswig-Holstein. Il s'inscrit au parti nazi dès novembre 1922.
Le 31 mai 1923, Höß participe, notamment avec Martin Bormann, au meurtre du communiste Walter Kadow, soupçonné d'avoir livré aux troupes d'occupations françaises l'activiste nationaliste Albert Leo Schlageter, dont il avait fait la connaissance dans les corps-francs ; le 10 mars 1924, il est condamné à dix ans de prison, mais il est libéré dès 1928, à la suite d'une amnistie concernant les prisonniers politiques. À sa libération, Höß travaille dans des fermes et propriétés du Mecklembourg et du Brandebourg, comme inspecteur de domaine, et rejoint les Artamans, organisation dont est également membre Heinrich Himmler ; c'est à cette époque qu'il rencontre sa future femme, qu'il épouse en 1929, trois mois après leur première rencontre. En juin 1934, il renonce à l'agriculture et rejoint la SS, selon lui à la demande de Himmler, qui l'aurait remarqué à la suite de son initiative de créer un peloton de cavaliers SS.
Heinrich Himmler en visite au camp de Dachau (1936).
Au mois de novembre, il arrive à Dachau et commence sa carrière au sein du système concentrationnaire nazi. C'est à Dachau que Höß apprend la {{Citation}}, élaborée par Theodor Eicke et centrée sur la dureté à l'égard des détenus. Selon Laurence Rees, {{Citation}} C'est également à cette occasion qu'il {{Citation}} {{Citation}}, Höß est promu {{lang}}, premier adjoint du commandant du camp, puis il est nommé lieutenant et transféré à Sachsenhausen, en tant que chef de la garde.
En {{date}}, il est chargé par l'Inspection des camps de concentration de présider une commission chargée d'étudier la possibilité de créer un camp de concentration à Auschwitz : cette commission émet un avis favorable qui est transmis à Heinrich Himmler.
Commandant du camp d'Auschwitz : 1940-1943
Création et extension du camp
Entrée d'Auschwitz {{I}} avec l'inscription {{lang}} (« le travail rend libre »). Richard Glücks, qui a succédé à Theodor Eicke en tant qu'inspecteur des camps de concentration, nomme Höß commandant du nouveau camp d'Auschwitz, dont la création a été décidée le {{date}}. Höß et une poignée de gardes SS y arrivent le {{date}}, suivis, le 20 mai, parmi les premiers internés, 30 criminels allemands de droit commun transférés de Sachsenhausen pour remplir la fonction de Kapo. Après un renforcement de la garde par 120 SS provenant notamment des camps de Buchenwald, Dachau et Flossenburg, 728 détenus politiques polonais arrivent au camp le {{date}}. Comme à Dachau et Sachsenhausen, Höß fait apposer sur le portail d'entrée du camp la devise {{Lang}} (le travail rend libre). Dès le 18 juin, Höß demande au responsable des constructions un rapport hebdomadaire sur l'état d'avancement des travaux visant à alimenter le camp en eau potable, à évacuer les eaux usées et à drainer les terres marécageuses.
Dès {{date}}, Oswald Pohl ordonne à Höß d'augmenter la capacité du camp en ajoutant un étage aux bâtiments existants, afin de développer le travail forcé dans les carrières de sable et de gravier voisines. En {{date}}, Höß a une entrevue avec Heinrich Himmler au cours de laquelle les deux hommes évoquent les projets de développement du camp, dans le cadre d'expérimentations agricoles. {{Citation}} {{Citation}}. Si les évadés, le plus souvent des Polonais, ne sont pas repris, Höß fait interner leur famille ou fait sélectionner dix détenus du bloc dont provient l'évadé pour les laisser mourir de faim dans les caves du bloc 11, la prison du camp, {{Citation}}. Promu {{Lang}} le {{date}}, Höß est rapidement débordé par les travaux d'agrandissement du camp principal ({{Lang}}) d'Auschwitz I ; il délègue donc à ses adjoints la construction du camp de Birkenau (Auschwitz II), initialement destiné à l'internement de prisonniers de guerre soviétiques.
Heinrich Himmler effectue sa première visite à Auschwitz le {{date}} ; lors de celle-ci, il donne l'ordre à Höß d'entamer des travaux permettant d'interner 30000 détenus et de construire une usine de caoutchouc synthétique, pour IG Farben, sur le site de Monowitz-Buna, aussi connu sous le nom d'Auschwitz III. {{Citation}} : lors d'un trajet en voiture avec le Reichsführer et Erich von dem Bach-Zelewski, il se plaint, sans résultat, du manque de matériaux de construction et de personnel. Après avoir tenté de pallier la pénurie de matériaux, {{Citation}}, Höß sollicite lors d'une réunion avec des représentants d'IG Farben, le {{date}}, le soutien de l'entreprise pour l'extension du camp. Les délégués de l'entreprise chimique acceptent d'étudier la possibilité d'aider le camp et passent un accord avec Höß sur les montants à verser à la SS pour l'exploitation de la main d'œuvre concentrationnaire et la fourniture de gravier.
Les gazages
Fin août ou début {{date}}, c'est en l'absence de Höß que son adjoint, Karl Fritzsch mène les premiers essais de gazage de prisonniers de guerre russes en utilisant du Zyklon B dans le sous-sol du block 11 ; à son retour, Höß assiste aux gazages suivants et se déclare {{Citation}} par cette nouvelle méthode d'extermination. Le sous-sol du bloc 11 se révélant peu adapté aux gazages, ceux-ci sont transférés de janvier à {{date}}, dans la morgue du crématoire d'Auschwitz I ; fin avril, il est décidé de les transférer à nouveau, cette fois vers Birkenau.
Fin mai, Höß choisit une petite maison fermière située à la lisière du bois de bouleaux de Birkenau (la « maisonnette rouge », ou bunker 1) comme nouveau lieu d'extermination : après quelques travaux, ce site permet de gazer trois à quatre cent personnes à la fois. {{Citation}}.
Début 1942, Höß est convoqué à Berlin où Himmler l'informe qu'Auschwitz a été choisi comme centre d'extermination des Juifs en raison de sa situation ferroviaire favorable et de la construction prochaine d'un crématoire permettant d'incinérer 1440 corps par jour : le meurtre de masse doit débuter le {{1er}} juillet. Les installations du bunker 1 ne permettant pas des tueries à grande échelle, Höß improvise une solution en installant dans une autre fermette (la « maisonnette blanche », ou bunker 2), quatre chambres à gaz, d'une capacité totale de 500 personnes, opérationnelles fin juin 1942. Confronté à des circonstances particulières, combinant une extrême urgence et une grande liberté, Höß innove, et met notamment en place la sélection des déportés voués à la mort immédiate, qui devient courante à partir de l'été 1942.
Himmler se rend à nouveau à Auschwitz le {{date}} et assiste, silencieux, à l'extermination de Juifs déportés des Pays-Bas. Dans la soirée, il participe à un dîner organisé en son honneur ; selon Höß, Himmler {{Citation}} Quelques jours plus tard, Himmler donne l'ordre à Höß d'extraire tous les cadavres des fosses communes, de les brûler et de disperser leurs cendres, afin de rendre impossible toute estimation du nombre des victimes ; il lui ordonne également de porter la capacité du camp à 200000 personnes. Satisfait du travail de Höß, il lui accorde une nouvelle promotion au grade d'{{lang}}.
En juillet et {{date}}, le complexe d'Auschwitz est frappé par une grave épidémie de typhus, que Höß cherche à dissimuler à sa hiérarchie ; les fours crématoires ne suffisent pas pour incinérer les milliers de victimes de la maladie, qui sont enterrées dans des fosses communes dans le {{Lang}}, ce qui contamine la nappe phréatique. Höß ordonne que les corps soient déterrés et incinérés à ciel ouvert ; comme les SS d'Auschwitz n'ont pas d'expérience sur ce point, le 16 septembre, il se rend à Łódź avec deux de ses adjoints afin de visiter une « installation spéciale » ({{Lang}}) d'incinération à l'air libre, dirigée par Paul Blobel. La technique utilisée par Blobel est adaptée à Auschwitz : sous la garde de 20 à 30 SS, 300 détenus juifs déterrent et brûlent 50000 cadavres, entre le 21 septembre et fin novembre.
Dans la nuit du 13 au {{date}}, la chambre à gaz aménagée dans la salle dénommée morgue (Leichenkeller) au sous-sol du crématoire II de Birkenau entre en fonctionnement : 1492 Juifs considérés comme inaptes au travail et déportés du ghetto de Cracovie y sont gazés en une seule fois, au moyen de six kilos de Zyklon B.
Vie quotidienne de Höß
De 1940 à 1943, Höß mène à Auschwitz, avec sa famille, une vie normale, dans une certaine aisance. À sa table, on sert des mets raffinés, de vins fins, des cigares et du café. Il y dispose d'une maison de dix pièces, sans compter les salles de bains et les cuisines, et de deux domestiques, des internées en raison de leur appartenance aux Témoins de Jéhovah. Passionné de chevaux, il dispose d'écuries privées, mieux aménagées que les baraques des détenus, où sont abrités de superbes demi-sang provenant du Schleswig-Holstein. Ses relations avec son épouse paraissent sans problème et il semble avoir été heureux en ménage au cours des quatre années passées à Auschwitz ; tout au plus déclare-t-il à Gustave Gilbert, qu'après avoir révélé à son épouse la nature exacte de ses activités, ils n'ont plus que rarement de « désirs charnels ». Au grand chagrin de sa femme, bonne cuisinière et qui n'a jamais été membre du parti nazi, il ne prête que peu d'attention à la nourriture. L'éducation des cinq enfants du couple repose essentiellement sur l'épouse de Höß. Il n'y a, pour lui, pas de contradiction fondamentale entre sa fonction à Auschwitz et le bonheur familial, mais il vit cette période en se sentant épuisé par le travail, frustré par des demi-succès, l'épuisement, l'incompétence du personnel et les ennuis du service.
Administration centrale des camps de concentration et retour à Auschwitz : 1943-1945
Dans le courant du dernier trimestre 1943, une enquête interne de la SS met au jour une corruption généralisée à Auschwitz, dans laquelle Höß semble impliqué ; il est également soupçonné d'avoir eu pour maîtresse une prisonnière politique d'origine autrichienne. Malgré sa volonté de conserver ses fonctions et le soutien que lui apporte Martin Bormann, Höß est écarté de son poste sur ordre de Himmler : ce renvoi est présenté comme une promotion et Höß est muté à l'Office central SS pour l'économie et l'administration{{,}}. Peu avant son départ, Höß fait installer un bordel à Auschwitz, réservé à des détenus triés sur le volet, dont les Juifs sont exclus.
En {{Date}}, il rejoint les bureaux de l'Office central SS pour l'économie et l'administration à Oranienburg, laissant sa famille à Auschwitz. Dépendant directement de Richard Glücks, il devient chef du Bureau I (section politique) de l'office central de Berlin. Ses fonctions consistent en l'inspection des camps de concentration, à l'exception de ceux situés en Russie et en Ukraine ; dans ce cadre, Höß est chargé de {{Citation}}. Fin 1943, Höß obtient six semaines de congé pour surmenage et épuisement, qu'il passe seul dans un chalet de montagne, sa femme étant au terme de sa grossesse de leur dernier enfant. Juifs hongrois sur la rampe de sélection au printemps-été 1944. Rappelé, le {{date}}, à Auschwitz pour organiser l'extermination de Juifs déportés de Hongrie, Höß reprend le commandement de tout le complexe concentrationnaire et entend remédier au manque d'efficacité et « de vraie dureté » d'Arthur Liebehenschel, qui lui avait succédé en {{date}}. Dès le lendemain de son retour au camp, il ordonne d'accélérer les préparatifs en vue de l'arrivée des Juifs hongrois : la voie ferrée principale est prolongée de deux kilomètres pour arriver directement à la rampe de sélection, située à cent mètres des crématoires 2 et 3. Afin de pouvoir éliminer des centaines de milliers de corps, Höß donne l'ordre de réparer immédiatement le crématoire 5 et de creuser des fosses pour y brûler les cadavres. Il porte le rythme des gazages à un niveau jamais atteint : en huit semaines, 320000 Juifs sont assassinés, avec des pointes de 10000 tués par jour. En plein massacre, Oswald Pohl effectue, le {{date}}, une visite d'inspection à Auschwitz : lors de celle-ci, Höß lui demande l'autorisation de liquider le camp des tsiganes, {{Citation}} : l'opération a lieu dans la soirée du 2 août. Son action dans l'assassinat des Juifs hongrois vaut à Höß d'être décoré de la croix du Mérite de guerre de {{1re}} et de {{2e}} classe ; il regagne Berlin le {{date}}.
Fin 1944, Höß est affecté à Bergen-Belsen, où il tente, sans résultat, de mettre fin à une épidémie de typhus. Selon Jean-Claude Pressac, en {{Date}}, il essaie sans succès de régulariser les évacuations des camps d'Auschwitz et de Gross-Rosen et d'en atténuer la mortelle brutalité ; il est ensuite chargé des évacuations des camps de Sachsenhausen et de Ravensbrück durant lesquelles il aurait demandé à la Croix-Rouge de ravitailler les détenus, tout en refusant l'accès aux camps{{,}}.
Mi mars 1945, sur ordre de Himmler, Höss effectue une tournée d'inspection de plusieurs camps de concentration notamment avec Oswald Pohl et Enno Lolling, pour « passer au crible les règlements en vigueur, l'hygiène, l'organisation de travail, etc. » En 1946, il affirme qu'il aurait également été chargé par Himmler de vérifier « que tout soit fait pour maintenir en vie et en bonne santé les détenus juifs [survivants] ».
Arrestation, procès et exécution
Höß au procès de Nuremberg. Lors de la capitulation de l'Allemagne, Höß se trouve à Flensburg, où sont également présents Richard Glücks et Heinrich Himmler. Arrêté par les troupes britanniques, Höß, revêtu d'un uniforme de la Kriegsmarine, n'est pas identifié et on le relâche. Après la libération du camp de Bergen-Belsen et l'interrogatoire de survivants, les Britanniques prennent conscience de l'importance d'Auschwitz et du rôle de Höß : les services de renseignement militaire recherchent la famille de Höß, la localisent et la mettent sous surveillance. Hedwig Höß est arrêtée le {{date}} et menacée d'une déportation en Sibérie avec ses enfants : elle révèle que son mari vit dans une ferme près de Flensburg ; à la suite de cette information, Höß est capturé le {{date}}{{,}}. Sévèrement battu lors de son arrestation, Höß est emmené à Heide où il fait à nouveau l'objet de mauvais traitements et est notamment empêché de dormir pendant trois jours ; si la confession de huit pages qu'il rédige le 14 mars a pu être influencée par ces sévices, elle n'est pas démentie par Höß par la suite.
Lors du procès de Nuremberg, Höß comparaît comme témoin lors de l'examen du chef d'accusation de crime contre l'humanité ; contrairement à Otto Ohlendorf et Dieter Wisliceny, appelés à la barre par l'accusation, il est cité par la défense, en l'espèce à la demande de l'avocat d'Ernst Kaltenbrunner, qui entend démontrer que celui-ci n'a pas eu de rôle dans la « solution finale ». Höß témoigne le {{date}} et confirme le contenu de sa déclaration sous serment du 14 mars et de celle faite à Nuremberg le 5 avril. Il insiste sur le fait que ses ordres émanaient directement de Heinrich Himmler et qu'il s'agissait d'une « affaire d'État » ; il estime le nombre des victimes assassinées à Auschwitz de 2500000 à 3000000 de personnes (aujourd'hui, les estimations tablent sur 1,1 million dont 900000 juifs). Le témoignage de Höß atterre les principaux accusés : Hermann Göring et Karl Dönitz estiment qu'un Prussien ne se laisserait jamais aller à faire des choses pareilles ; pour Hans Frank, {{Citation}} ; quant à Alfred Rosenberg, il pense qu'on lui a joué « un mauvais tour » en le mettant dans une position très difficile pour défendre sa philosophie. Pour Arthur Seyss-Inquart, le témoignage de Höß démontre que s'{{Citation}}.
{{Citation}}.
Remis aux autorités polonaises, Höß comparaît devant le Tribunal suprême de Pologne du 11 mars au {{date}}. Lors de son procès, il est {{Citation}}. Pour se défendre, il met sur le même pied l'extermination des Juifs à Auschwitz et les bombardements alliés des villes allemandes ; il tente de justifier ses actes par la nécessité d'obéir aux ordres. Sur ce point, Laurence Rees souligne que Höß ne s'est pas contenté de suivre aveuglément les ordres, mais qu'il a fait preuve d'une grande ingéniosité pour augmenter les capacités d'extermination à Auschwitz ; il relève également que lorsque Rudolf Höß n'était pas d'accord avec Himmler, il ne manquait pas de lui faire savoir : {{Citation}} Höß lors de son exécution. Condamné à mort, il est exécuté par pendaison le {{date}}{{,}}, près du crématorium du camp d'Auschwitz I et de la maison qu'il a occupée avec sa famille durant toutes les années où il dirigeait le camp. Selon Laurence Rees, son exécution est reportée d'un jour en raison de la présence d'une foule de plusieurs milliers de personnes, pour la plupart d'anciens détenus, qui fait craindre des incidents aux autorités polonaises ; il est pendu devant une poignée de témoins et monte sur le gibet sans un mot.
En {{date}}, le Tribunal suprême de Pologne juge quarante officiers et gardiens du camp : 23 d'entre eux sont condamnés à mort dont Arthur Liebehenschel et Hans Aumeier.
Le procès de Höß est notamment suivi, près de vingt ans plus tard, par le « procès d'Auschwitz », qui se tient à Francfort de {{date}} à {{Date}} : sur les 22 accusés, 17 sont condamnés, dont seulement 6 à la peine maximale, la prison à vie ; près de 85 % des SS qui servirent à Auschwitz et survécurent à la guerre n'ont jamais été condamnés.
Aspects psychologiques
Lors du procès de Nuremberg, l'un des psychiatres américains, Leon Goldensohn, a de fréquents entretiens avec Höß et cherche à établir le profil psychologique de celui-ci. Lorsque Goldensohn pose à Höß une question directe sur son éventuel sentiment de culpabilité, il reçoit comme réponse : {{Citation}}, et {{Citation}}. Höß poursuit en ajoutant qu'{{Citation}}. Quand le psychiatre cherche à savoir si Höß se voit comme un dur et un sadique, il répond qu'il est {{Citation}} et qu'il n'a jamais {{Citation}} Il ajoute qu'il n'a {{Citation}}
Ribbentrop]].
Un autre membre de l'équipe américaine, le psychologue Gustave Gilbert, s'est également entretenu avec Höß durant le procès. Lors de l'un des entretiens de Gilbert avec Höß, celui-ci se décrit comme un homme {{Citation}}. Lorsque Gilbert veut savoir combien de déportés ont été tués à Auschwitz et comment il a procédé à leur extermination, Höß lui expose la façon de les gazer, {{Citation}}. À la question sur l'ordre d'extermination donné par Himmler, Höß répond {{Citation}}, et que {{Citation}}. Gilbert en est finalement arrivé à la conclusion que Höß {{Citation}}.
Pour Primo Levi, Höß est {{Citation}}.
Dans les dernières pages de son autobiographie, Höß réaffirme son attachement à la doctrine philosophique du national-socialisme, « seule appropriée à la nature du peuple allemand » et à la SS, « capable de ramener graduellement le peuple allemand tout entier à une vie conforme à sa nature ». Il termine son ouvrage en s'estimant incompris : {{Citation}}.