Roubaud, Jacques (1932-....)
Biographie
Jacques Roubaud passe son enfance à Carcassonne puis à Paris après la Seconde Guerre mondiale ; il se dit un élève moyen. Reconnu très tôt par Louis Aragon, il publie un premier recueil de poésies en 1944 sous le titre Poésies juvéniles, puis un second en 1952 intitulé Voyage du soir.
Véritablement fasciné par les formes fixes des poèmes comme le sonnet (il dit en avoir lu plus de cent cinquante mille), le renga et la sextine (L'OuLiPo qualifie de « n-ine » ou encore « quenine » les généralisations de la sextine à des nombres autres que 6), il apprend depuis tout jeune des milliers de vers et des centaines de poèmes par cœur. En 1961, il se consacre exclusivement à la composition de sonnets, entamant dès lors une démarche expérimentale dans la plupart de ses travaux littéraires – la série des « pseudo-romans » autour du personnage de « la Belle Hortense », de même que ses nombreux livres de poèmes pour enfants, ou la majeure partie de ses contes, pour enfants ou adultes, ne relèvent cependant pas à proprement parler, ou seulement à la marge, de cette démarche.
Étudiant en hypokhâgne, l'expérience ne lui plaît pas. Il y met fin à la suite d'un commentaire d'un poème des Chimères de Gérard de Nerval. Il dit détester les concours et les examens. Aux études de lettres, il préfère les mathématiques (vouant une grande admiration à l'œuvre du groupe Bourbaki), qu'il enseigne à partir de 1958, {{Citation}}, comme assistant-délégué puis maître-assistant à l'université de Rennes, où il obtiendra dans cette discipline un doctorat d'État en 1967. Il sera professeur de mathématiques à l'université Paris X de 1970 à 1991{{,}}. En 1990, il obtiendra toutefois également un doctorat d'État en littérature française sous la direction d'Yves Bonnefoy (« La forme du sonnet français de Marot à Malherbe. Recherche de seconde rhétorique »). Les mathématiques ont une grande influence sur son activité littéraire, poétique (comme dans ∈) ou de fiction (voir la série des Hortense basée sur la sextine - 6 volumes prévus dont 3 publiés).
En décembre 1965, il fait partie des six poètes pour lesquels Louis Aragon organise une soirée baptisée « Six poètes et une musique de maintenant » au célèbre théâtre parisien, le Théâtre Récamier.
En 1966, Jacques Roubaud devient membre de l'Ouvroir de littérature potentielle (OuLiPo), pour lequel il est coopté par Raymond Queneau. Il devient l'inventeur de nombreuses contraintes telles que le « baobab » et le « haïku oulipien généralisé ». Il est le cofondateur, avec Paul Braffort, de l'Atelier de littérature assistée par les mathématiques et les ordinateurs (ALAMO) en 1981. Jacques Roubaud obtient le prix France Culture en 1986. En 1989, il publie Le Grand Incendie de Londres, début d'un cycle en prose qu'il appelle son « projet ».
Jacques Roubaud a été directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) jusqu'en 2001. Il a travaillé avec de nombreux artistes en collaboration, avec Nathalie Heinich, Christian Boltanski, et le compositeur français François Sarhan pour lequel il écrit la Grande Kyrielle du Sentiment des choses en 2002.
Il a présidé le cipM de 1992 à 1997.