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Dalio, Marcel (1899-1983)

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Biographie

Débuts

Marcel Blauschild naît au 33 rue de la Bûcherie dans le 5{{e}} arrondissement de Paris du mariage d'Isidore Blauschild, maroquinier, et Sarah Cerf, femme de ménage. Après un passage au Conservatoire d'art dramatique, il fait ses débuts dans les années 1920 au cabaret et dans les revues de music-hall, très en vogue à l'époque. Au début des années 1930, son personnage commence à intéresser le cinéma. Son visage expressif devient célèbre après qu'il apparaît dans de grands films comme Pépé le Moko (1936) de Julien Duvivier, et dans des chefs-d’œuvre de Jean Renoir, La Grande Illusion (1937) et La Règle du jeu (1939). Il épouse en 1936 l'actrice d'origine roumaine Jany Holt dont il divorce en 1939 pour épouser l’actrice Madeleine Lebeau.

Hollywood

Sa carrière française prometteuse est cependant interrompue lorsque l’Allemagne envahit la Pologne le {{1er}} septembre 1939. D’origine juive, Marcel Dalio et sa femme s’enfuient au Portugal. À Lisbonne, ils achètent deux visas pour le Chili à un fonctionnaire corrompu. Arrivés à Mexico, les visas se révèlent des faux grossiers qui ne font pas illusion. Marcel et Madeleine risquant la déportation, ils en appellent au droit d’asile politique. Le Canada leur délivre des visas temporaires et ils gagnent Montréal. Pendant ce temps, l’Allemagne a envahi la France où s'est installé le régime de Vichy, et la propagande antisémite tire de quelques photos publicitaires de Dalio une série d’affiches où il incarne « un Juif typique »{{,}}. Réalisé en 1938, le film Entrée des artistes ressort sur les écrans en juillet 1944 après qu'on a pris soin de retourner avec un acteur non-juif, Alfred Pasquali, toutes les scènes où Dalio apparaissait, tout en gardant sa voix sur la bande-son.

Bientôt, Dalio et Madeleine sont invités par des amis à Hollywood. Ils entament alors une carrière dans le cinéma américain : ils apparaissent tous deux dans Casablanca (1942) de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Marcel Dalio y joue Émile, un croupier {{Incise}} et Madeleine Lebeau Yvonne, l’amoureuse abandonnée par Humphrey Bogart. Le couple divorce l’année suivante.

Retour en France

Dalio tourne encore dans Le Port de l'angoisse (1944) d'Howard Hawks, avant de rentrer en France à la Libération. Toute sa famille a disparu dans les camps et on ne lui offre plus au cinéma, comme il le dira lui-même, que des rôles de « fou, de demi-fou, ou de quart de fou ». Ainsi, il est le maquereau de Dédée d'Anvers (1947) d'Yves Allégret ou bien un tueur fou, injuriant tout le monde, dans Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte.

Hollywood cependant le rappelle régulièrement pour lui confier des rôles secondaires de Français : on le voit dans La Veuve joyeuse de Curtis Bernhardt (1952), dans Les Neiges du Kilimandjaro d’Henry King (1952), ou Les hommes préfèrent les blondes d’Howard Hawks (1953). Il renoue avec la comédie dans Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury (1973), film dans lequel il interprète le rôle-titre ou dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976). Il apparaît également à la même époque dans un certain nombre de films érotiques (voire pornographiques) : il compose ainsi un personnage décalé dans La Bête de Walerian Borowczyk (1975).

Il est au festival de Cannes 1977 avec La Communion solennelle, le deuxième film de René Féret. Il obtient son dernier grand rôle au cinéma dans l'unique film réalisé par le comédien Paul Barge Le Paradis des riches en 1977.

Parallèlement, Marcel Dalio mène une riche carrière théâtrale dès les années 1920, et interprète notamment Les Tricheurs de Steve Passeur, Les Temps difficiles d'Édouard Bourdet, Tartuffe de Molière, La Cerisaie d'Anton Tchekhov et Par-dessus bord de Michel Vinaver. On le voit aussi à la télévision où il joue notamment Fagin dans Oliver Twist (1962) de Jean-Paul Carrère, Les Compagnons d'Eleusis (1974) de Claude Grinberg et La Famille Cigale (1977) de Jean Pignol.

Jean Rochefort lui consacre en 1974 un court-métrage, T'es fou Marcel.... Il publie lui-même un livre de souvenirs recueillis par Jean-Pierre de Lucovich, Mes années folles, en 1976 aux éditions Jean-Claude Lattès.

Dalio est retrouvé mort dans son appartement du {{16e}} arrondissement le 19 novembre 1983, son décès ayant sans doute eu lieu entre le 15 et le 18. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux, dans la {{106e}} division.

Vie privée

Marcel Dalio s'est marié trois fois :

  • le 8 février 1936 à Neuilly-sur-Seine avec Jany Holt ; divorce prononcé le 10 juillet 1939 à Paris ;
  • le 30 octobre 1939 à Antony avec Madeleine Lebeau ; divorce prononcé le 29 juillet 1943 à Los Angeles ;
  • le 7 janvier 1981 à Los Angeles avec Madeleine Prime.