Chamfort, Alain (1949-....)
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Biographie
La jeunesse
La famille Le Govic habite Clichy dans un petit 2 pièces d'un premier étage sur cour. Pendant l'été 1952, elle déménage à Eaubonne dans le Val-d'Oise. Dès son plus jeune âge, Alain apprend le piano qui deviendra son instrument de prédilection. Il prend des cours avec un professeur dans une des salles du Casino de la Ville d'Enghien. Il passe plusieurs concours en 1957, 1958 et 1959 et remporte le concours Nérini au cours duquel ses prestations sont enregistrées sur un disque monoface pour la famille.
Adolescent, il renonce à entrer au Conservatoire national supérieur de musique et de danse, alors qu'il s'y est préparé. Il fonde assez rapidement son premier groupe avec un ami, Les Dreamer's. Avec un troisième musicien, ils jouent principalement les standards de jazz d'Art Blakey, Jazz Messengers, Erroll Garner, John Coltrane, Art Tatum...
Les débuts
Alain Chamfort finit par quitter le groupe pour se joindre au groupe Les Shaker's avec qui il gagne un concours. Devenu Les Murator's le groupe joue le répertoire des Beatles, tous les dimanches après-midi à Argenteuil, à La Porte St Germain dans une salle louée devant tous leurs fans pendant plusieurs années. L'une de ces fans, la chanteuse Séverine, en devient l'organiste des deux groupes. Le groupe finit par se séparer. Alain rejoint alors les Mod's et en devient le leader et pour la première fois, se met au chant. Les Mod's signent chez Vogue et enregistrent un 45 tours dont la chanson principale J'veux partir est composée par Alain. Ils sortent ensuite un deuxième 45 tours sans succès. La chance vient aux Mod's grâce à Jacques Dutronc qui leur propose de l'accompagner sur sa chanson Et moi, et moi, et moi pour quelques émissions de télé du moment. Dutronc finit par reprendre ses anciens musiciens mais propose à Alain de rester, ainsi qu'à un autre membre des Mod's', Jean-Pierre Alarcen.
Alain Chamfort enregistre plusieurs titres avec Dutronc, comme On nous cache tout, on nous dit rien, La Fille du Père Noël, Les Play-boys, J'aime les filles (où Alain joue les introductions au piano), Les Cactus... Alain quitte Dutronc pour enregistrer quelques titres seul, et sous le nom Alain Legovic (son vrai nom étant Alain Le Govic), en signant avec Dick Rivers qu'il a rencontré lors des événements de mai 68.
Au retour d'un séjour à Londres, il enregistre un nouveau 45 tour avec Étienne Roda-Gil, le parolier de Julien Clerc à l'époque. De 1968 à 1970, Alain enregistre cinq 45 tours qui ne rencontrent pas de succès. L'un des derniers disques ne sera pas commercialisé, un autre ne paraitra qu'en Allemagne.
Les premiers succès et un difficile changement de cap
Claude François lui propose de travailler avec lui, c'est la période Flèche. Tout d'abord, il est compositeur avec Michel Pelay pour certains artistes et choristes puis grâce à une proposition de Claude François, enregistre un disque, d'abord une maquette avec Alain et Pelay qui chantent ensemble, puis d'un commun accord, il est décidé qu'Alain chantera seul.
Claude François trouve le nom Alain Le Govic trop marqué régionalement et cherche un pseudonyme dans le dictionnaire. Les deux artistes se mettent d'accord sur Chamfort. Alain connaît ses premiers succès dès son premier 45 tours, Dans les ruisseaux en 1972. Puis il enchaîne les succès commerciaux : Signe de vie, signe d'amour, L'Amour en France, Adieu mon bébé chanteur et les tournées.
Il reprendra en 1975 la chanson de Barry Manilow Could It Be Magic sans grand succès. C'est la regrettée Donna Summer qui fera décoller cette chanson l'année d'après.
Ensuite, les rapports avec Claude François se détériorant, Alain quitte le label Flèche et continue sa carrière seul. Il emmène avec lui Gérard Louvin qui devient, jusqu'en 1982, le gérant de la société de production de Chamfort (ACO Music) et le manager d'Alain, et Michel Pelay.
En 1976, il signe chez CBS Records avec une liberté totale dans le choix artistique. La même année, il se consacre à l'enregistrement de son premier album (l'album publié chez Flèche n'est qu'une compilation des 45 tours). En 1977, il fait les chœurs pour l'album de Véronique Sanson : Hollywood. À l'automne 1976 l'album Mariage à l'essai sort dans les bacs. Ce disque est un changement radical de style, après les six années passées avec Claude François qui avait fait de lui un chanteur à minettes mais le succès se fait attendre.
Le renouveau : Gainsbourg, Manureva et les autres
En 1977, Chamfort décide avec l'accord de sa maison de disques d'enregistrer son prochain album dans un studio de Los Angeles dont les musiciens l'ont fasciné par la qualité de leur jeu, leur perfectionnisme et leur sérieux, lors de l'enregistrement de l'album de Véronique Sanson. Durant l'été 1977, il part avec les compositeurs Michel Pelay et Jean-Noël Chaléat à Los Angeles et choisit les musiciens dont Jeff, Steve et Mike Porcaro, qui formeront plus tard le groupe Toto. Les percussions et cordes ont été d'abord enregistrés à Londres. Pour les textes, il fait appel à Serge Gainsbourg.
Le second album, Rock'n rose sort en septembre et ne connaît qu'un succès mitigé malgré les titres Joujou à la casse et Baby Lou. Après avoir publié un 45 tours en 1978, enregistré à Londres et collaboré avec son complice Jean-Noël Chaléat pour le maxi single instrumental Araxis Space Ship, il repart à Los Angeles pour préparer son troisième album Poses. Il compose la musique avec Jean-Noël Chaléat, les textes sont de nouveau écrits par Serge Gainsbourg, notamment ce qui sera son plus grand tube, Manureva, classé {{2e}} en France durant tout le mois de janvier 1980 et {{19e}} en Espagne au cours de l'été de la même année. Cette chanson demeure à ce jour la plus célèbre de son répertoire. À l'origine, elle doit s'appeler Adieu California mais Chamfort n'est pas convaincu par la première version écrite par Gainsbourg. C'est à l'occasion d'un dîner que ce dernier entend parler du navigateur disparu Alain Colas et de son bateau Manureva. Le sujet lui inspire directement les paroles de la chanson qui, en plus de devenir un considérable succès, s'avère être un morceau de disco mélancolique révélant un travail de production inventif. D'une manière plus générale, la nouvelle orientation musicale d'Alain Chamfort, teintée de nouveau-romantisme, n'est pas sans rappeler les productions anglaises de Duran Duran ou Roxy Music. Gainsbourg n'écrit que quelques textes de l'album (Manureva, Démodé et Bébé Polaroïd). Pour les autres Alain, fait appel à Jean-Michel Rivat (Geant, Béguine), Jay Alanski (Palais Royal) et Jane Birkin (Let Me Try Again). Manureva se vend à près d'un million d'exemplaires et permet a Alain de renouer avec le succès qu'il avait connu au début de la décennie.
Puis, débute une période durant laquelle la musique d'Alain Chamfort s'inscrit plus nettement dans une mouvance que l'on peut associer à la new wave naissante, tout en conservant le côté « nouveau-romantisme » abordé quelques années plus tôt, avec l'utilisation marquée d'instruments électroniques comme les synthétiseurs (en collaboration avec Wally Badarou notamment), qui accompagnent des mélodies pop sucrées et des thèmes à la saveur exotique, évoquant les voyages ou encore l'Orient. Les albums et les tubes s'enchaînent jusqu'au tout début des années 1990, faisant de Chamfort une figure incontournable de la musique pop française de cette époque-là : Bambou, Chasseur d'ivoire, Paradis, Bons baisers d'ici, Rendez-vous, Traces de toi, La Fièvre dans le sang, Souris puisque c'est grave, sont autant de succès.
Période plus délicate et nouvelle voie
Les années 1990 se révèlent finalement plus difficiles pour Alain malgré quelques titres marquant comme Clara veut la lune ou L'ennemi dans la glace (Victoire de la musique du meilleur vidéo clip en 1994). Avec cette baisse de succès, son contrat avec Sony n'est pas reconduit : sa période de gloire semble passée ; il signe alors chez Delabel et sort en 2003 Le Plaisir. Lorsqu'il arrête ses comptes fin décembre, le label estime cependant que le disque, sorti en septembre, n'affiche pas des chiffres de vente suffisants. Alain est alors contraint de quitter sa maison de disques.
Il rebondit en 2004 avec le clip des Beaux Yeux de Laure, clip remarqué par les médias et très diffusé : il remporte la Victoire de la musique du meilleur vidéo-clip l'année suivante. Depuis 2005, il a signé avec un label indépendant, XIII Bis Records, et s'est fait remarquer en donnant un concert surprise au Jardin du Luxembourg. Il donne une série de concerts à l'Alhambra où il reprend ses plus grands succès ainsi que des chansons en duo « virtuel » via une série d'écrans, avec Michel Delpech, Vincent Delerm et Jane Birkin.
En 2007, il est au générique du cinquième album de Vanessa Paradis : Divinidylle, avec Junior Suite, une chanson qu'il a écrite pour elle en 2000 et qui devait, initialement, figurer sur l'album Bliss de la chanteuse.
Le 16 février 2010, il sort son nouvel album Une vie Saint Laurent, consacré à Yves Saint Laurent, écrit par Pierre-Dominique Burgaud et réalisé par Jean-Philippe Verdin, qui connaît un succès public et critique, réalisant un bon démarrage avec 7962 exemplaires vendus en une semaine.
En 2012, il sort un nouvel album Elles et lui, un opus de duos reprenant ses principaux succès, où chaque titre est chanté avec une femme différente.
Il fait partie des 60 artistes du Collectif Paris Africa réunis pour l'UNICEF pour la lutte contre la crise nutritionnelle et alimentaire qui frappe quatre pays de la Corne de l’Afrique.
Cinéma et télévision
Alain Chamfort compose aussi pour le cinéma : il travaille avec Jean-Pierre Mocky (À mort l'arbitre en 1984) il écrit la musique du film et le générique Backdoor Man dont il choisit Viktor Lazlo comme interprète ; Arnaud Sélignac (Eye of the Wolf en 1995) qui l'avait sollicité comme acteur dans son téléfilm Une femme pour moi en 1993. On le retrouve dans le court-métrage Men/Toys/Girl en 2001.
En 2011, il participe à l'épreuve de « La maison des juges » de l'émission X-Factor sur M6, en tant que bras-droit d'Olivier Schultheis, chargé du groupe des filles de moins de 25 ans.
En 2012, il tourne dans le film Les Jeux des nuages et de la pluie (sortie 2013) dans lequel il donne la réplique à Hiam Abbass.
En 2013, il assiste Jenifer dans la Saison 2 de The Voice, la plus belle voix au moment des battles.
En 2014, il participe à la première de l'émission Stars au grand air avec Patrick Bruel, Amel Bent et Benabar, diffusée sur TF1 et enregistrée à l'automne 2013 dans une maison du Gers.
Autres activités
En 2004, il devient membre du conseil d'administration de la SACEM.
Alain Chamfort a cinq enfants : Clémentine, née le 11 mai 1977, Gary et Lucas, nés le 3 novembre 1980, Tess, née le 24 septembre 1997, et Lucien né en 2009.
En 2007, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur.
En 2009, il participe à la Commission Culture et Université présidée par Emmanuel Ethis.