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Bernard, Tristan (1866-1947)

Biographie

Fils d'architecte, Tristan Bernard quitte Besançon pour Paris à l'âge de quatorze ans et fait ses études au lycée Condorcet, puis à la faculté de Droit. Il se destine à une carrière d'avocat, {{Citation}}, préférant se tourner vers les affaires et prendre la direction d'une usine d'aluminium à Creil. {{Citation}} à Neuilly-sur-Seine. Plus tard, il dirige Le Journal des vélocipédistes.

En 1891, alors qu'il commence à collaborer à La Revue Blanche, il prend pour pseudonyme Tristan, le nom d'un cheval sur lequel il avait misé avec succès aux courses.

En 1894, il publie en collaboration avec Pierre Veber {{Citation}} et, l'année suivante, sa première pièce, Les Pieds nickelés, un triomphe qui détermine une longue carrière de dramaturge à succès. Plusieurs de ses pièces seront d'ailleurs adaptées au cinéma.

Par quelques articles, il contribue en 1917 aux débuts du Canard enchaîné. Il préside les banquets pour les numéros-anniversaires du journal en 1931 et 1934. Il aurait, par ailleurs, inventé le jeu des petits chevaux.

Proche de Léon Blum, Jules Renard, Marcel Pagnol, Lucien Guitry et de bien d'autres artistes, Tristan Bernard se fait connaître pour ses jeux de mots, ses romans et ses pièces, ainsi que pour ses mots croisés. Il contribue aussi {{Citation}}. Il publie un dernier roman policier avec Visites nocturnes (1934).

Humoriste facétieux, il ajoute une strophe aux Stances à Marquise de Pierre Corneille, reprises en chanson par Georges Brassens : <poem>

« Peut-être que je serai vieille,
Répond Marquise, cependant
J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t'emmerde en attendant. »

</poem>

Pendant l'Occupation, presque octogénaire, menacé comme Juif, il est arrêté à Cannes et interné au camp de Drancy ; à son départ pour le camp, il a pour sa femme cette phrase : {{Citation}}

Il est libéré trois semaines plus tard grâce à l'intervention de Sacha Guitry et de l'actrice Arletty. Il refuse une première fois sa libération, ne voulant pas laisser sa femme, Mamita ; ils sortent finalement tous les deux quelques jours après. Son petit-fils, François, déporté à Mauthausen, y trouve la mort ; Tristan Bernard ne se remettra jamais de cette disparition.

Mort à Paris en {{Date}}, Tristan Bernard est inhumé au cimetière de Passy ({{16e}} arrondissement).

Famille

Tristan Bernard a eu trois fils. Le premier, Jean-Jacques, est un auteur dramatique, promoteur du « théâtre du silence » (Martine), qui témoigna également sur l'univers concentrationnaire (Le Camp de la mort lente, Le Pain rouge). Le deuxième, Raymond, est un grand réalisateur de cinéma, avec notamment Les Misérables, première version cinématographique en noir et blanc. Le troisième, Étienne, est professeur de médecine, phtisiologue, et contribue à la diffusion du BCG.

Tristan Bernard est par ailleurs le beau-frère du dramaturge Pierre Veber et de Paul Strauss, sénateur de Paris.

Il est l'oncle du journaliste et scénariste Pierre-Gilles Veber et du scénariste Serge Veber, le grand-oncle du cinéaste Francis Veber et l'arrière-grand-oncle de l'écrivain Sophie Audouin-Mamikonian.