Gall, France (1947-....)
Biographie
Enfance et famille
Son père est Robert Gall (1918-1990), ancien élève du conservatoire, chanteur, et auteur, entre autres, des Amants merveilleux pour Édith Piaf (1960) et de La Mamma pour Charles Aznavour (1963). Sa mère, Cécile Berthier, est la fille de Paul Berthier (1884-1953), cofondateur de la Manécanterie des Petits Chanteurs à la croix de bois. Elle est la nièce de Jacques Berthier (1923-1994), compositeur et organiste, cousine du guitariste Denys Lable, de Vincent Berthier de Lioncourt (fils de Jacques), fondateur, en 1987, du Centre de musique baroque de Versailles (CMBV) et de François Brochet, sculpteur.
Elle voit défiler chez ses parents de nombreux artistes comme Hugues Aufray, Marie Laforêt ou Claude Nougaro. Enfant, elle accompagne parfois son père dans les coulisses de l'Olympia. Parfois, il lui fait manquer l'école pour l'emmener voir Piaf, Bécaud ou Aznavour en concert à Bruxelles. Elle commence le piano à cinq ans, puis la guitare vers onze ans. À treize-quatorze ans, elle fait de la musique avec ses deux frères, les jumeaux Patrice et Philippe : ils ont fondé un petit orchestre et jouent l'été sur les plages et l'hiver à Paris. La petite Isabelle est surnommée « Babou » par sa famille, surnom qu’elle porte encore aujourd’hui. Son père, devant son caractère affirmé, lui octroie le titre de « petit caporal ». Ses violons d’Ingres sont la peinture et les jeux de société.
Débuts artistiques et premiers succès
Elle donne son premier concert privé à Auxerre dans l'atelier de Noël Brochet, un cousin éloigné sculpteur.
Pendant les vacances de Pâques 1963, son père l'incite à enregistrer quelques chansons et remet les bandes à un éditeur musical, Denis Bourgeois. Le 11 juillet suivant, l'éditeur lui fait passer une audition au théâtre des Champs-Élysées. Du fait que France Gall est alors mineure, son père doit signer le contrat pour elle, chez Philips, où Denis Bourgeois est déjà directeur artistique de Serge Gainsbourg. Bourgeois devient donc celui de France Gall, et elle enregistre quatre titres avec l'arrangeur Alain Goraguer, jazzman et compositeur, qui a notamment travaillé avec Gainsbourg et Boris Vian.
Première contrainte de sa direction artistique : pour ne pas interférer avec Isabelle Aubret, alors grande vedette, elle doit abandonner son prénom d’Isabelle. Elle devient « France » à la scène : {{Citation bloc}}
Le jour de ses seize ans, le {{date}}, ses chansons sont diffusées pour la première fois à la radio. C'est le titre phare, Ne sois pas si bête, qui obtient le succès. France se place à la 44{{e}} place du hit-parade de Salut les copains du mois de novembre (derrière Tu n'y crois pas de Michel Berger et devant La Mamma de Charles Aznavour). Denis Bourgeois a alors une idée qui va s'avérer fructueuse. La carrière de son poulain Serge Gainsbourg piétine malgré plusieurs albums à son actif, ainsi que des compositions estimées pour des chanteurs rive gauche comme Michèle Arnaud ou Juliette Gréco. Il propose à Gainsbourg d'écrire pour France Gall. Le compositeur signe N'écoute pas les idoles sur le 2{{e}} 45 tours de la chanteuse, titre qui se place en tête du hit-parade du mois de mars 1964. À propos de Serge Gainsbourg, France Gall confie : {{Citation bloc}}
Avec le succès, elle quitte le lycée Paul-Valéry où elle redoublait sa troisième. Paris Match du {{date}} lui consacre un article pour la première fois. Elle fait ses premiers pas sur scène le 14 avril en première partie de Sacha Distel à l'Ancienne Belgique de Bruxelles. Elle hérite de l'impresario de ce dernier, Maurice Tézé, qui est également parolier. Sous la direction de cette équipe composée de vétérans du métier, France Gall a des difficultés à défendre le choix de son répertoire (la seule chanson qu’elle a coécrite, avec son père, est Pense à moi sur une musique jazzy de Jacques Datin, un des quatre titres de son premier 45 tours).
Néanmoins, cette équipe lui permet de créer un répertoire original, alors que la plupart de ses collègues yéyés recourent systématiquement aux adaptations de succès anglo-saxons. Formée à cette école, elle confie plus tard : {{Citation bloc}}
Outre son père et son frère Patrice, elle doit ses succès des années 1960 à la plume de grands auteurs et compositeurs français, dont beaucoup d’œuvres s’inscrivent au patrimoine de la chanson populaire: Gérard Bourgeois, Jean-Pierre Bourtayre, Vline Buggy, Pierre Cour, Joe Dassin, Jacques Datin, Pierre Delanoë, Jean Dréjac, Alain Goraguer, Hubert Giraud, Georges Liferman, Guy Magenta, Eddy Marnay, André Popp, Jean-Michel Rivat, Jean-Max Rivière, Gilles Thibaut, Frank Thomas, Maurice Vidalin et Jean Wiener. S’ils donnent à cette femme-enfant de la chanson francophone des textes souvent stéréotypés d’une adolescente vue par des adultes, c’est Serge Gainsbourg qui apporte la note insolite en la promouvant « Lolita française ». De plus, les orchestrations hautement élaborées du jazzman Alain Goraguer harmonisent et unifient le style de cette chanteuse qui navigue entre jazz, chansons enfantines et équivoques. À la scène, elle est successivement accompagnée par les groupes « Patrick Samson et les Phéniciens » et par « Les Français ».
Cette période voit sortir Jazz à gogo (paroles de Robert Gall et musique de Goraguer), ainsi que Mes premières vraies vacances, œuvre du tandem Datin-Vidalin. L'association Gainsbourg-Gall se démarque durant l'été 1964 avec le tube Laisse tomber les filles renforcé par Christiansen des duettistes Datin-Vidalin. Entre temps, Gainsbourg a capté son rire pour le coller sur Pauvre Lola, l'une des chansons de son album Gainsbourg Percussions qui paraît la même année. Fin 1964, France se plie aux demandes de ses managers en enregistrant un 45 tours destiné aux enfants. Son père lui écrit, sur une musique du compositeur Georges Liferman, le titre qu'elle enregistre à regret, Sacré Charlemagne : {{Citation bloc}}
1965, l'année de tous les succès
France Gall en 1965.
Sacré Charlemagne se vend à plus de {{nombre}} d'exemplaires en franchissant les limites de la France pour faire chanter les écoliers du Japon (elle déclare être restée deux ans en tête du box-office japonais devant les Beatles) aux États-Unis en passant par l’Afrique, Singapour ou le Chili. Cette chanson devient même l'hymne du mouvement de la jeunesse algérienne et donnera, quelques décennies plus tard et à la demande des élèves du Pôle scolaire d'Auvillers-les-Forges (Ardennes), le nom de « Rue du Sacré-Charlemagne» à celle qui passe devant leur école.
Grand Prix de l'Eurovision le 20 mars 1965]].
France Gall est ensuite sélectionnée pour représenter le Luxembourg au Concours Eurovision de la chanson. Elle a gain de cause en choisissant Poupée de cire, poupée de son sur les 10 titres qu'on lui propose. Le 20 mars, l'équipe des « 3 G », Gainsbourg-Gall-Goraguer, est à Naples où se tient le Concours de l'Eurovision. Les répétitions sont interrompues par des incidents entre l'orchestre italien et la délégation luxembourgeoise. Les musiciens n'apprécient guère l'attitude à leur égard de l'auteur-compositeur de la chanson, Serge Gainsbourg. Certains comparent sa partition au bruit du galop d'un cheval et d'autres le huent. Gainsbourg, furieux, claque la porte des répétitions et menace de retirer sa chanson du concours. Un compromis finit par être trouvé mais une certaine tension persiste, qui se reflète dans l'attitude et la prestation de France Gall, déstabilisée par l'incident. Elle chante en effet d'une voix mal assurée devant plus de {{nombre}} de téléspectateurs.
La singularité de la chanson étonne et elle est élue Grand Prix. Le succès dépasse les frontières européennes et France Gall l'enregistre en trois langues, dont le japonais. Le public français s'émeut et reproche à Gall et à Gainsbourg d'avoir gagné pour le Luxembourg et non pour leur propre pays. Face à la popularité de cette chanson, une société de gadgets fabrique, à la cadence de 15000 exemplaires par jour, une poupée de vinyle à son effigie sous la forme d'un porte-clés.
France part pour une tournée d'été de plusieurs mois avec un chapiteau sur les routes françaises avec le Cirque de France. Son frère Philippe a remplacé le bassiste de l'orchestre. Elle continue d'engranger des succès écrits par Gainsbourg : il y a Attends ou va-t'en puis, à la fin de l'année, Nous ne sommes pas des anges ainsi que L'Amérique du parolier Eddy Marnay et du compositeur Guy Magenta.
1966, année pop, lollipops et flop
{{Article détaillé}} Udo Jürgens et France Gall lors du Concours Eurovision de la chanson 1966.
L'année 1966 débute avec un nouveau tube de Gainsbourg Baby Pop, un texte que France qualifie de « brutal », mais dont on n'écoute pas la noirceur des paroles chantées par cette adolescente de dix-huit ans.
En revanche, l'œuvre suivante de Gainsbourg, Les Sucettes, commentée par les propos appuyés de son auteur, déclenche un vent de scandale grandissant au fil des mois. Ce succès s'accorde mal avec les autres chansons naïves du même disque, telles que Je me marie en blanc, Ça me fait rire et Quand on est ensemble. D’autant plus que, parallèlement, dans le spectacle télévisé Viva Morandi, qui s’inscrit dans la mouvance psychanalytique du dernier film de Fellini, Juliette des esprits (1965), France incarne l’une des deux jeunes filles en fleurs, sorties des bouches d'ombres, qui troublent le yéyé italien Gianni Morandi à la recherche de l'amour. Elle est « La Grâce » qui chante Les Sucettes (précédée d'un écriteau spécifiant « Fantaisie ») aux côtés de Christine Lebail qui est « La Pureté ». Ces interprétations contradictoires des Sucettes déroutent et provoquent un malaise dont France ne sort pas indemne quand elle comprend, trop tard, qu'elle a été manipulée dans un but médiatique. Ce qui lui fait dire : {{Citation}}
Désormais, ses prochains disques, même expurgés de la signature gainsbourgienne, sont suspectés de visées bassement mercantiles. Ainsi, on lui reproche sa chanson dédiée au fils de John Fitzgerald Kennedy, Bonsoir John John : {{citation bloc}}
Elle ne fait plus de succès avant longtemps et son association avec Gainsbourg, entachée, ne fonctionne plus. Même certaines de ses chansons pour enfants enregistrées en 1966 ne lui épargnent pas des jugements peu amènes, car soupçonnées rétrospectivement d'être pernicieuses (Les Leçons particulières). Les mises en scène corrosives de Jean-Christophe Averty lui faisant commander un troupeau d'hommes à quatre pattes pour illustrer sa chanson enfantine J'ai retrouvé mon chien dans son émission télévisée Les Raisins verts n'arrangent pas les choses.
Bébé requin et déclin
Au début de l'année 1967, son duo avec Maurice Biraud, La Petite, évoquant une gamine convoitée par un ami du père, traîne ce disque vers le bas en éclipsant la poétique Néfertiti de Gainsbourg.
Son {{nombre}} suivant est enregistré avec l'orchestrateur David Whitaker, talentueux compositeur anglais. De nouveaux auteurs, Frank Thomas et Jean-Michel Rivat, associés au compositeur-chanteur Joe Dassin, ont écrit pour France Bébé requin, succès qui occulte les autres titres. Teenie Weenie Boppie, chanson avec laquelle Gainsbourg signe une charge contre le LSD, fait un flop qui marque la fin de leur collaboration au moment où Gainsbourg diversifie ses productions pour France Gall, notamment avec leur duo consacré à la peine de mort, Qui se souvient de Caryl Chessman ?, qui n'est pas commercialisé.
Elle enregistre, toujours avec Whitaker, un autre {{nombre}} avec une nouvelle œuvre du trio Thomas, Rivat et Dassin, Toi que je veux, mais cela ne fonctionne plus. Les arrangements de bonne qualité, tels ceux de la Chanson indienne, composée par Whitaker, ne sauvent pas le disque.
Un retour difficile
Dès 1966, France entame une carrière en Allemagne où elle enregistre régulièrement jusqu'en 1972 avec une équipe, notamment avec le compositeur et orchestrateur Werner Müller. Des vedettes comme l'acteur Horst Buchholz (Les Sept Mercenaires) ou le compositeur de musiques de films Giorgio Moroder ({{lang}}, {{lang}}) lui écrivent {{lang}}, l'amour {{lang}} (1967), Hippie, hippie (1968), {{lang}} (1969) et {{lang}} (1970). Quelques-uns de ses autres succès en allemand : {{lang}} (Bébé requin), {{lang}}, {{lang}} (1967), A Banda ({{lang}}), {{lang}} (1968), {{lang}}, {{lang}} (1969), {{lang}}, Miguel (1972).
En France, en 1968, elle retrouve son orchestrateur Goraguer pour son nouveau disque. Les quatre titres, le jazz Le Temps du tempo (paroles de Robert Gall et musique de Goraguer), le pop Dady da da (des paroles de Pierre Delanoë sur la musique composée par Michel Colombier pour l'indicatif du magazine TV Dim, Dam, Dom), le folk La Vieille Fille de Rivat et Dassin et le classique Allo ! Monsieur là-haut du compositeur Gérard Gustin avec des paroles écrites par le comédien Philippe Nicaud, sont balayés par Mai 68. Elle quitte Paris pour ne pas vivre les évènements de Mai 68 : {{Citation bloc}}
Ses chansons suivantes, malgré la sensuelle et délicate jazzy Y'a du soleil à vendre écrite par Robert Gall sur une musique d'Hubert Giraud ou les compositions de Dassin (24 / 36, Souffler les bougies), ne suscitent pas d'intérêt. France Gall profite, fin 1968, de sa récente majorité, vingt et un ans à l'époque, et de l'échéance de son contrat chez Philips la même année pour voler de ses propres ailes en se séparant de Denis Bourgeois.
Elle enregistre début 1969 pour une nouvelle maison de disques, La Compagnie, née de l'association d'artistes comme Hugues Aufray, Nicole Croisille et Michel Colombier.
Avec La Compagnie et Norbert Saada comme producteur de musique et directeur artistique, France commence une traversée du désert avec des enregistrements où le meilleur côtoie souvent le pire, sans qu'elle réussisse à trouver un style cohérent. Elle s'égare dès 1969 avec deux adaptations: l'une originaire d'Italie, L'Orage ({{lang}}), qu'elle défend pourtant avec Gigliola Cinquetti au festival de San Remo 1969, et l'autre créée par la Britannique Barbara Ruskin, Les Années folles ({{lang}}). Elle se remémore cette époque lors d'une interview accordée aux journalistes de Platine en 1996 : {{citation bloc}}
Le meilleur est ignoré, tels Les Gens bien élevés de Frank Gérald et Hubert Giraud et La Manille et la Révolution de Boris Bergman et Hubert Giraud et, en 1970, Zozoï, paroles de Robert Gall sur une musique du brésilien Nelson Angelo et Les Éléphants, paroles de Jean Schmitt et musique de Jean Géral. De plus, sa maison de disques La Compagnie fait faillite.
En 1971, elle est la première artiste à enregistrer en France pour le label américain Atlantic. Mais même avec des prestigieux auteurs comme Jacques Lanzmann et son C'est cela l'amour (sur une musique blues de Paul-Jean Borowsky — ex-Martin Circus) ou Étienne Roda-Gil et son Chasse-neige, cela ne fonctionne pas. France Gall se tourne alors à nouveau vers Gainsbourg. Il lui écrit, en 1972, Frankenstein et, sur une musique de Jean-Claude Vannier, Les Petits Ballons qu'elle enregistre pour le label EMI-Pathé, mais cela ne marche pas non plus. Elle travaille cette fois avec Jean-Michel Rivat comme directeur artistique et, malgré la maturité des textes de celui-ci, c'est encore le flop avec {{nombre}} d'amour (1972) et Par plaisir ou Plus haut que moi (1973).
En 1971, elle participe avec son frère Patrice à un roman-photo que le magazine Télé poche publie en huit épisodes et qu'elle commente ainsi aux journalistes du magazine Platine : {{Citation}}.
Rencontre avec Michel Berger
C'est en entendant à la radio, un jour de 1973, la chanson Attends-moi interprétée par Michel Berger que France Gall est subjuguée par sa musique. À l'occasion d'une émission de radio, elle lui demande s'il peut lui donner son avis à propos des chansons que son producteur voudrait lui faire enregistrer. Bien que Michel Berger soit déconcerté par la pauvreté des chansons proposées à France Gall, il n'est pas question pour lui d'une collaboration entre eux. Ce n'est que six mois plus tard, en 1974, qu'il accepte d'écrire pour elle, après qu'elle a fait une voix sur le titre Mon fils rira du rock'n'roll du nouvel album de Berger, et après que l'éditeur de Gall le lui a proposé. La chanteuse a déjà décidé : {{Citation}}.
C'est ainsi que naît en 1974 La Déclaration d'amour, premier succès d'une longue liste, et que la carrière de la chanteuse prend un nouvel essor : {{Citation bloc}}
Elle ajoutera à propos de cette rencontre décisive : {{Citation}}
Création familiale et musicale
Comme un cadeau prénuptial, Michel Berger consacre son Numéro 1, diffusé le {{date}} sur TF1, à l'écriture d'une comédie musicale, Émilie ou la Petite Sirène 76, inspirée du célèbre conte d'Hans Christian Andersen et dont l'héroïne est, bien sûr, France Gall. Il en reste un joli duo du couple, succès de l'été : Ça balance pas mal à Paris. Les deux artistes se marient exactement un mois après, à la mairie du {{16e}} arrondissement de Paris, le {{date de décès}}. Par cette alliance, France Gall devient la belle-fille du professeur Jean Hamburger, membre de l'Académie française, et de la pianiste Annette Haas. Deux enfants naissent de cette union : Pauline Isabelle (Neuilly-sur-Seine, {{Date}} - Paris, {{Date}} morte d'une mucoviscidose) et Raphaël Michel (Boulogne-Billancourt, {{Date}}). Gall partage avec Berger ses années de travail et une vie familiale qu'elle privilégie.
Sous l'impulsion de Berger, elle reprend goût à la scène. En 1978, elle monte de nouveau sur les planches, celles du théâtre des Champs-Élysées (où elle avait auditionné quinze ans plus tôt), pour un spectacle intitulé Made in France. Outre le fait que les duettistes travestis brésiliens les Étoiles assurent un intermède (contesté) en milieu de spectacle et que France enchaîne avec eux sur une adaptation brésilienne de son ancienne chanson Plus haut que moi (Maria vai com as outras), une des originalités de ce spectacle est qu'il repose sur une formation exclusivement composée de femmes : à l'orchestre, aux chœurs et à la danse.
France, princesse en ses palais
En 1979, c'est un spectacle inédit auquel France participe dans le rôle de Cristal et qui reste dans les mémoires. L'opéra-rock Starmania est présenté pendant un mois au Palais des congrès de Paris. Composé par Michel Berger et écrit par l'auteur québécois Luc Plamondon, c'est une réussite, alors que ce genre musical ne rencontrait pas les faveurs des producteurs en France.
En 1982, durant plusieurs semaines à guichet fermé, France Gall investit le Palais des sports de Paris pour présenter un spectacle novateur sans paillettes et sans strass, mais haut en couleurs et en musiques électriques. C'est Tout pour la musique, dont le public reprend en chœur deux titres devenus depuis des standards de la chanson française : Résiste et Il jouait du piano debout.
Entre 1980 et 1985, elle est présente pendant {{nombre}} au classement du Top album, avec ses albums Paris, France et Débranche ! ayant respectivement été {{numéro}} pendant 11 et 24 semaines.
Musique et action humanitaire
{{Article détaillé}}
Les années 1980 sont celles des grandes actions humanitaires dont l'impulsion est donnée par des Anglo-Saxons et leur Band Aid. France Gall se joindra aux Chanteurs sans frontières, à l'initiative de Valérie Lagrange et sous l'égide de Renaud, pour offrir, en 1985, un SOS Éthiopie au profit du pays en question. Elle prend le relais du même Renaud, au nouveau Zénith de Paris, pour une série de concerts durant trois semaines. Elle y interprète, accompagnée par son public, de nouvelles chansons comme Débranche, Hong-Kong Star, Plus haut, Diego libre dans sa tête et Cézanne peint.
Les années 1985 et 1986 voient France Gall avec Michel Berger, Richard Berry, Daniel Balavoine et Lionel Rotcage œuvrer notamment pour le Mali grâce à leur association Action Écoles. Ce sont des écoliers volontaires qui récolteront des denrées de première nécessité pour ces pays d'Afrique où sévit la famine et la sécheresse. Ainsi, des tonnes de nourritures et des pompes à eau seront expédiées sous l'œil vigilant des artistes.
Lors d'un voyage en Afrique, Daniel Balavoine trouve la mort dans un accident d'hélicoptère le {{Date}}. France Gall chante en 1987 l'émouvant Évidemment écrit par Berger, en hommage à leur ami disparu. Ce titre figure sur l'album Babacar. Suit un nouveau spectacle qui, du Zénith de Paris, part en tournée dans toute la France. C'est l'éblouissant Tour de France 88 mis en scène par Berger. France Gall, qui a déjà songé à arrêter sa carrière, est interviewée à cette occasion par Richard Cannavo : {{Citation bloc}}
Elle désire pourtant interrompre sa carrière après le succès de l'album Babacar et de la tournée consécutive – à la surprise de Michel Berger, qui lui en veut beaucoup sur le moment au point de se sentir trahi.
Disparition de Michel Berger
France Gall prend du recul et enregistre peu pendant les années qui suivent. Elle ne consent à reprendre le chemin des studios qu'à condition d'enregistrer un album avec Berger. Elle s'investit comme jamais dans cette création à deux voix, pas tout à fait un duo : ce Double Jeu surprend en 1992.
Gall et Berger annoncent une série de concerts dans diverses salles parisiennes comme La Cigale et Bercy. Le projet est interrompu par la disparition brutale de l'auteur-compositeur-interprète, mort d'une crise cardiaque foudroyante, le {{Date}}.
Marquée par cette disparition, par de sérieux problèmes de santé, puis par le décès en 1997 de l'aînée de leurs enfants de la mucoviscidose, France Gall, si elle a fait depuis de nouvelles apparitions sur la scène musicale (Bercy 1993, Pleyel 1994, Olympia 1996), est moins présente dans l'univers médiatique. Elle met fin à sa carrière de chanteuse en 1997. En 2000, les 12 et 15 août, elle fait deux apparitions sur la scène de l'Olympia, pour interpréter en duo avec Johnny Hallyday Quelque chose de Tennessee. C'est, à ce jour, la dernière fois que France Gall a chanté sur scène.
La comédie musicale : Résiste
Le 2 août 2012, jour des vingt ans de la mort de Michel Berger, la radio Europe 1 diffuse une interview dans laquelle France Gall dévoile les détails du projet qui marquera son retour après des années de silence : la chanteuse travaille à {{Citation}}. {{Citation}}, s’enthousiasme-t-elle alors. Un projet qui, dit-elle, {{Citation}}. {{Citation}}, confie-t-elle lors de cet entretien.
Co-écrite par France Gall et {{lien}}, Résiste est une comédie musicale rendant hommage à Michel Berger. Elle est présentée au palais des sports de Paris à partir du 4 novembre 2015.
Vie privée
De 1964 à 1967, elle vit une histoire d'amour avec Claude François ; elle a alors {{nombre}}. En 1967, le couple se sépare. Cette séparation inspire à Claude François les paroles de Comme d'habitude. Ils ne se revoient pas avant 1973 et chantent en duo dans une émission de télévision en septembre 1974.
Elle vit ensuite avec le chanteur Julien Clerc de 1970 à 1974{{,}}.
Elle rencontre Michel Berger en 1973 et ils se marient en 1976. De cette union naissent Pauline et Raphaël. Quelques mois après la mort de Berger en 1992, on lui diagnostique un cancer du sein dont elle est opérée avec succès le 22 avril 1993.
En 1969, France Gall découvre l’île de N’Gor près de Dakar au Sénégal, où elle se rend régulièrement depuis : elle y fait construire une résidence en 1990 ainsi qu'un restaurant, une école et, depuis qu'elle s'est retirée du monde du spectacle, y vit six mois par an.
France Gall refuse toute création de fan-club et n’encourage pas l’édition de biographies. Elle déclare à ce sujet en 1987 : {{Citation bloc}}
En 2001 elle précise : {{Citation}}, et, en 2004 : {{Citation}}.
Depuis 1995, elle partage sa vie avec {{lien}}, ancien collaborateur de Sting, Prince, les Rolling Stones ou Eric Clapton.