Aller au contenu principal

Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859)

Contents


Biographie

Enfance

Marceline Desbordes est la fille de Catherine Lucas et Félix Desbordes, un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. Fin 1801, après un séjour à Rochefort et un autre à Bordeaux, la jeune fille de 15 ans et sa mère embarquent pour la Guadeloupe afin de chercher une aide financière chez un cousin aisé, installé là-bas.

Le voyage entrepris, qui devait être un nouveau départ, devient un véritable calvaire. D'une part, la traversée en bateau, dure plus que prévu (onze jours), et affaiblit les deux femmes. Et puis d'autre part, une épidémie de fièvre jaune se déclare en Guadeloupe et emporte, en mai 1803, la mère de Marceline. En outre, des troubles politiques agitent l'île et la situation du cousin se révèle ne pas être aussi bonne qu'on le disait : l'aide qu'il apporte est donc bien maigre.

Carrière théâtrale

De retour en métropole près de son père à Douai, Marceline devient comédienne dès l'âge de 16 ans. Elle joue au théâtre au théâtre à l'italienne de Douai, à Lille, Rouen (grâce à sa rencontre avec le compositeur Grétry) et à Paris. Comédienne, chanteuse et cantatrice, elle se produit notamment au théâtre de l'Odéon et à l'Opéra-Comique à Paris, et au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarne en 1815 « Rosine » dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Au cours de sa carrière théâtrale, elle joue souvent des rôles d'ingénue. Elle crée plusieurs pièces de Pigault-Lebrun, rencontre Talma, qu'elle admire, Marie Dorval et surtout Mademoiselle Mars, qui sera son amie jusqu'à la fin de ses jours.

Poétesse

De 1808 à 1810, elle a une liaison passionnée avec le comédien et homme de lettres Henri de Latouche, qu'elle nomme Olivier dans ses poèmes. En 1816, elle perd le fils qu'elle a eu avec lui.

En 1817, elle se marie avec un acteur, Prosper Lanchantin, dit Valmore, rencontré alors qu'elle jouait à Bruxelles. Elle aura quatre enfants de lui, dont un seul, Hippolyte Valmore, lui survivra (Junie et Inès décèdent en bas âge, et Hyacinthe, dite Ondine, compose des poèmes et des contes avant de mourir à l'âge de 31 ans).

La poétesse en 1833. En 1819, Marceline Desbordes-Valmore publie son premier recueil de poèmes, Élégies et Romances, qui attire l'attention et lui ouvre les pages de différents journaux tels que le Journal des dames et des modes, l’Observateur des modes et la Muse française. En effet, son mari n'est guère aisé et sa popularité, à elle, a perdu de son aura : c'est ainsi tout d'abord pour un intérêt financier qu'elle se met à écrire. Le couple s'installe à Lyon. Marceline Desbordes-Valmore continue à voir Henri de Latouche, et entretient avec lui une relation épistolaire soutenue.

Par la suite, ses ouvrages les plus importants sont les Élégies et poésies nouvelles (1824), les Pleurs (1833), Pauvres fleurs (1839) et Bouquets et prières (1843). En 1832, elle cesse définitivement son activité au théâtre pour se consacrer à l'écriture. Toutes ses œuvres, dont le lyrisme et la hardiesse de versification sont remarqués, lui valent une pension royale sous Louis-Philippe {{Ier}} et plusieurs distinctions académiques. Elle écrit aussi des nouvelles et compose des Contes pour enfants, en prose et en vers. En 1833, elle publie un roman autobiographique, L'Atelier d'un peintre. Elle y met en évidence la difficulté d'être reconnue pleinement comme artiste pour une femme.

Fin de vie

Marceline Desbordes-Valmore décède à Paris, dans sa dernière demeure au 59, rue de Rivoli, le {{date}}, en ayant survécu au décès de presque tous ses enfants, de son frère et de maintes amies. Elle fut surnommée {{Citation}} en référence aux nombreux drames qui jalonnèrent sa vie. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre ({{26e}} division).