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Bardot, Brigitte (1934-....)

Contents


Biographie

Enfance et adolescence

Brigitte Bardot naît à Paris, le {{date}}{{,}}, 5 place Violet du {{15e}} arrondissement, dans un milieu bourgeois. Son père Louis Bardot, surnommé « Pilou » (1896-1975), est un industriel originaire de Ligny-en-Barrois en Lorraine, propriétaire des Usines Bardot (appartenant à Air liquide) dont le siège était rue Vineuse à Paris. Sa mère Anne-Marie Mucel (1912 - 1978), dite « Toty » a passé son enfance en Italie. Brigitte et sa sœur cadette Marie-Jeanne (dite Mijanou), née le 5 mai 1938, reçoivent une éducation stricte. Dès son jeune âge, une amblyopie, qui l'empêche de voir de son œil gauche est diagnostiquée.

Enfant dissipée qui souffre de la préférence de ses parents pour sa sœur Marie-Jeanne, il lui arrive alors souvent de se poser la question {{Citation}}. Elle se passionne pour la danse classique et fait ses premiers pas, à 7 ans, au cours Bourgat. En 1949, la jeune fille entre au Conservatoire de Paris et y obtient un premier accessit. Son père, dont un recueil de poèmes a été primé par l'Académie française, est un passionné de cinéma et adore filmer. Il existe ainsi de nombreux films de Brigitte enfant (fait rare à l'époque). Sa mère aime particulièrement la mode et la danse. Les Bardot qui font partie de la haute société, fréquentent le Tout-Paris, des directeurs de presse, de théâtre, de cinéma mais aussi des gens de la mode. Hélène Lazareff, directrice de Elle et du Jardin des Modes, est une grande amie de Madame Bardot ; elle engage Brigitte en 1949 pour présenter la mode « junior ». À 15 ans, l'adolescente devient très vite la « mascotte » du magazine Elle, dont elle fait la couverture dès 1949. Le réalisateur Marc Allégret, voyant les photos, demande à la rencontrer, mais ses parents s'opposent à ce qu'elle devienne actrice. Son grand-père, qu'elle surnomme {{Citation}}, lui fait confiance, et prend sa défense : {{Citation}} À l'audition, elle rencontre l'assistant d'Allégret, Roger Vadim, qui lui donne la réplique pour une scène du film Les lauriers sont coupés. Le film ne se fait pas, mais ils tombent amoureux.

Ses parents s'opposent à cette relation. Son père lui annonce un soir qu'elle va poursuivre ses études en Angleterre et qu'elle doit prendre le train dès le lendemain matin, pour ne revenir qu'à sa majorité dans cinq ans. Effondrée elle refuse, ce soir-là, de les accompagner à un spectacle, prétextant un mal de tête, et dès leur départ, met sa tête dans le four de la cuisine, le gaz ouvert. Rentrés plus tôt — le spectacle ayant été annulé — ses parents la trouvent dans le coma avec, à ses côtés, un petit mot expliquant son geste. Reprenant conscience elle parvient, à force de supplications, à convaincre son père de ne pas l'envoyer en Angleterre. Il accepte à la condition de n'épouser Vadim qu'à l'âge de 18 ans.

Premiers pas au cinéma

Après avoir de nouveau fait la couverture de Elle, Brigitte Bardot se voit offrir son premier — petit — rôle par le réalisateur Jean Boyer dans Le Trou normand avec Bourvil. La débutante n’est pas enthousiaste, mais accepte pour les {{unité}} qu'on lui offre. Elle notera, dans ses mémoires parus en 1996, avoir un souvenir pénible de ce premier tournage, mais poursuit cependant dans cette voie avec Willy Rozier, qui lui offre son second rôle dans Manina, la fille sans voiles.

Pour ses 18 ans, son père l’autorise à se marier avec Roger Vadim (la majorité étant à 21 ans à l'époque). Le mariage est célébré à l'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy ({{16e}} arrondissement de Paris), le {{date}}{{,}}.

En 1953, elle rencontre Olga Horstig, qui devient son agent. Anatole Litvak, metteur en scène américain, lui demande de jouer un petit rôle dans Un acte d'amour avec Kirk Douglas.

André Barsacq lui propose de reprendre, au théâtre de l'Atelier, le rôle créé par Dany Robin dans L'Invitation au château de Jean Anouilh. N'ayant aucune expérience théâtrale, elle se trouve {{Citation}}. Le soir de la première, les plus grands critiques sont présents. Peu avant son entrée en scène, Anouilh lui envoie des fleurs et un petit mot : {{Citation}}. Le lendemain, elle reçoit les compliments de Jean-Jacques Gautier et la plupart des critiques sont bonnes.

Sacha Guitry cherchant une comédienne {{Citation}} pour jouer Mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir de Louis XV interprété par Jean Marais, l'agent de Bardot propose à Brigitte de jouer une scène dans Si Versailles m'était conté.... Elle accepte alors avec joie.

La jeune actrice se rend ensuite à Rome, où on lui propose du travail et s'y lie d'amitié avec Ursula Andress, rendue célèbre, quelques années plus tard, par le film James Bond 007 contre Dr. No. Bardot décroche un rôle dans un film américain, Hélène de Troie de Robert Wise avec Rossana Podestà. {{Citation}}. Encore à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, Haine, Amour et Trahison, qu'elle qualifiera plus tard de {{Citation}}.

De retour en France, son agent lui propose de jouer avec Michèle Morgan et Gérard Philipe dans Les Grandes Manœuvres de René Clair. Son rôle n'est pas important, mais elle préfère {{Citation}}. Marc Allégret la dirige ensuite dans En effeuillant la marguerite qui est un échec. Elle retourne alors à Rome pour Les Week-ends de Néron, elle devient, pendant le tournage, {{Citation}}, selon ses propres termes, exigeant pour une scène de bain qu'une solution d'amidon soit remplacée par du lait... vite transformé en yaourt par la chaleur des projecteurs.

La consécration

Et Dieu… créa la femme (1956)

Vue de Saint-Tropez

À cette période, Roger Vadim écrit avec Raoul Lévy un scénario, intitulé Et Dieu... créa la femme. Aucun producteur ne veut financer le film. Brigitte Bardot se rend alors au festival de Cannes. Tout le monde parle d'elle et la starlette qu'elle est devenue éclipse Sophia Loren et Gina Lollobrigida, les plus grandes stars de l'époque. Les flashs des photographes se déclenchent sur son passage et son sex-appeal émeut la Croisette. C’est finalement grâce à l'approbation de Curd Jürgens, acteur important de cette époque, pour qui Vadim et Lévy ont taillé sur mesure le rôle d'Éric Carradine, qu'ils obtiennent le financement nécessaire. Le tournage a lieu à Saint-Tropez. C'est ce film qui lui permet d'entrer dans la légende du cinéma mondial et de devenir un mythe vivant, un modèle social et un sex-symbol international.

La jeune artiste y joue le rôle de Juliette Hardy face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant avec lequel se noue une liaison. Un an plus tard, le {{date}}, elle divorce de Vadim. Celui-ci définit ainsi le personnage qu'elle interprète : {{Citation bloc}} À sa sortie en France, le film est accueilli avec une certaine réserve. Les Cahiers du cinéma reprochent la facilité du sujet et le choix des acteurs. Brigitte Bardot est critiquée sans indulgence pour son verbe traînant et son articulation douteuse. Paul Reboux dit d'elle qu'elle a {{Citation}} Raoul Lévy et Roger Vadim décident d'exploiter le film à l'étranger en espérant qu'il y sera un succès. Rebaptisé And God Created Woman, il fait un triomphe aux États-Unis. {{Citation}} se rappelle Bardot quelques années plus tard. Les Américains inventent même le terme {{Citation}}{{,}} pour qualifier l'enthousiasme qu'elle suscite. Simone de Beauvoir affirme qu'{{Citation}}. Le film ressort alors en France et connaît un triomphe retentissant. Cinémonde écrit : {{Citation}}

Elle commence alors à recevoir beaucoup de lettres et d'appels téléphoniques de la part d'admirateurs et décide de prendre un secrétaire, Alain Carré, qui dévoilera, quelques années plus tard, bon nombre de ses secrets à la presse. Dès lors, les projets de films s'accumulent. Olga, son agent, et Raoul Lévy lui proposent En cas de malheur que doit réaliser Claude Autant-Lara, le nouveau film de Vadim Les Bijoutiers du clair de lune ainsi quUne Parisienne et La Femme et le Pantin. Son favori est En cas de malheur. Néanmoins, elle les accepte tous, mais refuse le film américain qu'on lui propose où Glenn Ford et Doris Day lui demandent d'être leur partenaire : Le Père malgré lui. John Wayne évoque le souhait de jouer à ses côtés en 1960 : {{Citation}}

Son agent lui fait savoir qu'elle est invitée à Londres à la Royal Command Performance, pour le grand gala annuel, et doit être présentée à la reine Élisabeth II. C'est là qu'elle rencontre Marilyn Monroe. {{Citation}}.

En 1958, Brigitte Bardot devient l'actrice française la mieux payée du cinéma français. Après Et Dieu… créa la femme, Raoul Lévy lui fait signer un contrat pour quatre films. Douze millions de francs français pour le premier film, quinze millions pour le second, trente millions pour le troisième et quarante cinq millions pour le quatrième. Elle reçoit cinq pour-cent des recettes pour le film Les Bijoutiers du clair de lune.

À noter son apparition en joueuse de flipper (The Landing) dans Un drôle de dimanche de Marc ALLEGRET (1958), scène qui permet d'introduire la séquence de flash-back narrant la rencontre entre le personnage de DARRIEUX et celui de BOURVIL. (17'57").

Du film Une Parisienne à Babette s'en va-t-en guerre (1957-1959)

Rentrée en France, elle tourne dans Une Parisienne de Michel Boisrond avec Henri Vidal et Charles Boyer, qui est pour elle une comédie {{Citation}} . {{Citation}}. Le film a en effet un grand succès.

La jeune actrice se rend ensuite en Espagne pour jouer dans Les Bijoutiers du clair de lune; le tournage, commencé au {{citation}}, se termine en {{citation}} à la suite d’un orage terrible. {{citation}}. Déprimée, elle souhaite rentrer en France, {{citation}}. Les dégâts sont tels que la production décide de tout rapatrier, et c’est à Nice, au studio de la Victorine, dans un décor reconstitué, que la jeune femme termine le film.

Un soir, sa mère lui téléphone de Saint-Tropez ; elle a trouvé pour elle une maison {{Citation}}. Bardot s'y rend, tombe sous le charme de La Madrague, et l'achète immédiatement{{,}}. En 1965, l’obtention d’une dérogation exceptionnelle l'autorise à construire des murs se prolongeant sur la plage dans la continuité des clôtures de sa propriété, afin de protéger son intimité des importuns, notamment des paparazzi.

De retour à Paris, elle commence à tourner dans En cas de malheur avec Edwige Feuillère et Jean Gabin, mais terrorisée à l'idée de jouer un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique{{,}}; le réalisateur Claude Autant-Lara, réputé pour être difficile, s'énerve dès le premier jour car la jeune femme n'arrive pas à dire son texte correctement à chaque prise. Gabin, sentant son angoisse, sa timidité et son affolement, la voyant au bord de la crise de nerfs, fait {{Citation}} de se tromper à la prise suivante. L'atmosphère s’étant détendue, {{Citation}}. Le film, sélectionné au festival de Venise, est accueilli avec une certaine réserve mais demeure, pour la comédienne, l'un de ses préférés avec La Vérité, Viva María !, Et Dieu... créa la femme et L'Ours et la Poupée. Elle reçoit néanmoins cette année-là, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par Ciné Revue.

Brigitte Bardot en Italie, 1958.En 1959, elle accepte de jouer dans Babette s'en va-t-en guerre. À la réception du scénario, ne comprenant pas que ce film, qu'elle imagine charmant, drôle et séduisant, puisse être rendu aussi minable et sans intérêt, elle le renvoie ; elle a barré chaque page de crayon rouge, et écrit sur la dernière, où sa signature et son approbation devaient être apposées : {{Citation}}. Raoul Lévy fait alors réécrire l'histoire par Gérard Oury qui, entre sa carrière d'acteur et celle de metteur en scène, travaille alors comme scénariste-dialoguiste. Le scénario est soumis une nouvelle fois à Bardot qui l'accepte avec enthousiasme. Ses partenaires sont Francis Blanche et Jacques Charrier avec qui la jeune femme a une liaison. Apprenant, peu après, qu'elle est enceinte., ne désirant pas d'enfant et effrayée à l'idée d'être mère, elle envisage un avortement, avant d'avouer la vérité à Jacques Charrier qui est {{Citation}} lorsqu'il l'apprend. Ils se marient le {{date}} et, à cette occasion, Bardot lance la mode du vichy à carreaux, des cheveux longs et blonds et des ballerines. Le {{date}} sort Babette s'en va-t-en guerre. Le film est un succès accueilli avec {{Citation}}.

Son agent lui fit alors savoir que Raoul Lévy et Henri-Georges Clouzot lui proposent de tourner à partir de {{date}} dans La Vérité. Mais son mari lui refuse la lecture de ce scénario qu’il juge déshonorant pour lui, sa famille et l’enfant à naître, puis jette tout ce qu'elle reçoit et plus particulièrement ce que lui propose Clouzot. Elle signe néanmoins avec ce dernier dans le plus grand secret.

Le sex-symbol des années 1960

La Vérité (1960)

La naissance de son fils Nicolas a lieu le {{date}} dans son appartement du 71 avenue Paul Doumer dans le {{16e}} arrondissement de Paris. Après un accouchement difficile, {{Citation}}, elle refuse de voir son enfant qui représente à ses yeux {{Citation}}. Elle dira même un jour : {{Citation}} Dans la rue, la circulation est interrompue par la centaine de photographes et de journalistes. Un policier est même de garde devant la porte de son appartement. Exténué par tous ces événements, le jeune couple décide de partir skier, laissant leur fils à la mère et à la grand-mère de Bardot.

Raoul Lévy lui téléphone pour parler de La Vérité. La comédienne fait des essais avec plusieurs jeunes acteurs, dont Jean-Paul Belmondo, Hugues Aufray, Gérard Blain, Marc Michel, Jean-Pierre Cassel et Sami Frey. C'est finalement ce dernier qui est choisi pour lui donner la réplique aux côtés de Charles Vanel, Paul Meurisse, Louis Seigner, Marie-José Nat et Jacqueline Porel. Brigitte Bardot vit à ce moment une période difficile. Son époux est malade, le tournage s’avère éprouvant et elle n'arrive pas à s'occuper de son bébé. Un appel du directeur dIci Paris, Pierre Lazareff, un ami, lui apprend alors que son secrétaire a vendu ses mémoires pour 50 millions d'anciens francs à France Dimanche, mettant ses secrets et sa vie privée sur la place publique. {{Citation}}. Après le renvoi de son secrétaire, un accord passé entre les différents magazines, lui permet de supprimer tout ce qui ne lui convient pas.

Pendant ce temps, elle joue dans La Vérité. Henri-Georges Clouzot se montre difficile : {{Citation}}. Le tournage s'avère éprouvant. Dans une scène, alors qu'elle doit pleurer, elle se met à rire, ce qui énerve Clouzot qui la gifle devant toute l'équipe, gifle qu'elle lui retourne. {{Citation}}. Une autre fois, à la fin du film, le scénario a prévu une scène de suicide où son personnage doit avoir avalé des barbituriques. Lorsqu'elle se plaignit d'un mal de crâne, Clouzot lui apporta deux aspirines. {{Citation}}

Chaque matin, le réalisateur la met en condition, lui montrant la vie sous son jour le plus désespéré, le plus injuste, le plus cruel. Le film étant tourné au mois d'août, elle déprime, imaginant qu'elle pourrait être en vacances, mais finit par se prendre réellement au jeu. Il lui semble que se déroule son propre procès. Il est question de la mauvaise réputation de son personnage, de sa scandaleuse façon de vivre, de sa légèreté et son absence totale de moralité. À la fin du film, elle doit dire un monologue long, émouvant et sincère. Ce sont les dernières paroles de son personnage pour tenter d'attendrir les jurés sur le meurtre commis contre son petit ami.

{{Citation bloc}}

Le tournage de La Vérité se révèle pour elle, sur le plan personnel comme professionnel une belle réussite et sur le plan sentimental elle dissimule, par respect pour son mari, une liaison entretenue avec Sami Frey. Mais son mari ne tarde pas à la découvrir, de même que les journalistes, qui ne cesseront de la harceler. Madame Bardot, affolée par l'état dépressif de sa fille, l'envoie dans une maison isolée de Menton, en compagnie de Mercedès une amie.

Tentative de suicide

Le {{date}}, le jour de son anniversaire, elle refuse de se rendre à la soirée organisée par Mercedès et préfère rester seule à la maison. Bardot boit du champagne et à chaque gorgée, avale un comprimé d'Imménoctal{{,}}. Déterminée à mourir, la jeune femme sort et erre dans la campagne. Arrivée près d'une bergerie, {{Citation}}. Lorsqu'elle est retrouvée par un enfant, l'ambulance qui l'emmène à l'hôpital est contrainte de s'arrêter : des photographes, prévenus, peu soucieux de son état alarmant, barrent la route, prennent des photos, puis la laissent repartir vers les urgences.

C'est à l'hôpital Saint-François de Nice que, 48 heures plus tard, elle reprend connaissance, pieds et poings liés à la table de réanimation, des tuyaux traversant son corps de part en part. {{Citation}} Sa tentative de suicide fait les gros titres des journaux de France Dimanche à Ici Paris qui la tournent en dérision {{Citation}}. À sa sortie, elle doit faire face à la réaction du public. Une lettre anonyme lui tombe dans les mains : {{Citation}}. Sa convalescence se passe à Saint-Tropez où sa mère ne la laisse jamais seule. Sami Frey, réformé, lui demande de venir le retrouver près de Paris.

Sans nouvelle, Olga, son agent, réussit à la joindre pour lui rappeler l'urgence de faire la synchronisation de La Vérité ainsi que l'existence du contrat de La Bride sur le cou, le film, mis en scène par Jean Aurel, qu'elle doit commencer en janvier suivant. Le {{date}}, La Vérité sort dans les salles parisiennes. Malgré son absence à la « première », le film est bien accueilli par la critique et connaît un énorme succès public. Il est récompensé dans de nombreux festivals internationaux — le film fut nominé a l’Oscar du meilleur film étranger 1961 — et Brigitte Bardot y est enfin reconnue comme une {{Citation}} à part entière. Les critiques les plus acerbes écrivent : {{Citation}}… À l'étranger, elle est consacrée « meilleure actrice de l'année ».

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En janvier, commence le tournage de La Bride sur le cou où Michel Subor est son partenaire. Ce film représente pour Brigitte Bardot une façon de se changer les idées, même si elle le considère comme une {{Citation}}. Devant le succès de La Vérité, et les faiblesses du scénario du film d'Aurel, elle annonce aux producteurs que : soit elle arrête de jouer, soit ils changent le réalisateur. Les producteurs, sans plus attendre, le remplacent par Roger Vadim. Le film est un échec dû, selon l'actrice, à sa {{Citation}}.

De Vie privée au Mépris (1961-1963)

Elle accepte alors de jouer dans Vie privée, adapté de sa propre vie, sous la direction de Louis Malle. Le tournage a lieu à Genève, en Suisse. Au cours d’une scène avec Marcello Mastroianni, un pot de géraniums tombe à trois centimètres de sa tête, puis l'équipe est bombardée de tomates, de vieux cageots et de pots pleins d'eau. Bardot est insultée de toutes parts : {{Citation}}. Meurtrie, elle ne comprend pas l’agressivité des gens à son égard. La réalisation a ensuite lieu à Paris et à Spolète en Italie sans aucun problème, mis à part les paparazzi qui la guettent nuit et jour la pourchassant jusqu'à La Madrague, pendant les vacances qu’elle prend après le tournage. Certains n'hésitent pas à entrer dans sa propriété. {{Citation}}.

De retour à Paris, elle est peu enthousiaste pour tourner dans le nouveau film de Roger Vadim, Le Repos du guerrier, qui doit commencer début 1962. À la même période lui parvient une lettre de menace de l'OAS exigeant d'elle la somme de {{unité}} pour soutenir les activistes de l'Algérie française. Bien que {{citation}}, la jeune femme, décide de les affronter, malgré le refus de protection de la police. Après avoir mis en sécurité son fils en Suisse, elle fait publier en réponse une lettre ouverte où elle dit avoir {{Citation}}.

C’est en 1962 que Brigitte Bardot engage son premier combat pour la cause animale, en militant pour le pistolet d'abattage indolore dans les abattoirs. En effet, après avoir vu des photos montrant les conditions dans lesquelles les animaux étaient abattus, elle décide de devenir pescétarienne : {{Citation}}. Elle entame sa première bataille. {{Citation}} À sa demande, Pierre Desgraupes accepte de lui accorder — malgré ses réserves, trouvant qu'un sex-symbol correspondait mal à une séquence aussi dure sur les abattoirs — une interview dans son émission Cinq colonnes à la une. L’actrice apparaît en direct dans cette émission le {{date}} et montre alors au public qu'un bifteck est le résultat de la mort {{Citation}}. Suspicieux, Desgraupes lui demande néanmoins si tout ça n’est pas fait pour soigner sa publicité.

Roger Frey, le ministre de l’intérieur de cette époque, lui accorde une entrevue où elle se rend avec quelques exemples de pistolets d'abattage destinés à assommer le gros bétail, afin que la mort lente et consciente par saignement soit abolie dans la plupart des cas, grâce à la projection d'une flèche dans le cerveau qui paralyserait les centres nerveux.

Entre-temps, des membres de l'OAS écrivent une lettre à son père où ils menacent de la vitrioler si les {{unité}} demandés ne sont pas versés. Ses parents s'efforcent de la faire protéger par la police, qui refuse, se disant débordée de demandes de ce genre. Deux gardes du corps sont alors engagés.

En {{date}}, Bardot retrouve Roger Vadim pour Le Repos du guerrier avec Robert Hossein. Si le film ne lui plait pas beaucoup, elle garde en revanche un {{Citation}} souvenir de Florence au printemps.

Pour souhaiter une bonne année 1963 aux téléspectateurs, la comédienne accepte d’interpréter des chansons de divers auteurs et compositeurs, notamment de Gainsbourg — qu'elle vient de rencontrer et qui lui a écrit L'Appareil à sous — ainsi que de Jean-Max Rivière (parolier) et Gérard Bourgeois (compositeur), tout en dansant sur des airs du folklore d'Amérique latine.

Brigitte Bardot dans le film Chère Brigitte (1965). Jean-Luc Godard souhaite absolument l'engager dans Le Mépris adapté du roman d'Alberto Moravia. Après l’avoir rencontré au début de 1963, la vedette accepte, bien que ce {{Citation}}. Elle s'envole alors pour Sperlonga, petit village du sud de l'Italie où débutent les prises de vues. Le tournage l'amuse : c'est {{Citation}} même si elle décrit Godard comme à la limite du {{Citation}}. C'est pendant le tournage qu’a lieu sa séparation d’avec Sami Frey {{citation}}. Mais une idylle s’était nouée avec un Brésilien, Bob Zagury.

Lors de sa sortie, Le Mépris reçoit un accueil mitigé de la part du public et de la critique. Néanmoins, Jean-Louis Bory écrit :

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Selon Bardot, les producteurs s'arrachent les droits du livre d’Exbrayat, Une ravissante idiote, après qu'elle a déclaré l'avoir aimé et trouvé l'histoire {{Citation}}. Le film est finalement produit par Belles Rives ; son partenaire y est Anthony Perkins, qu'elle décrit comme le {{Citation}}, et le réalisateur Édouard Molinaro.

Après ses vacances à Rio de Janeiro, on lui propose une apparition de deux jours dans un film américain qui lui rend hommage avec James Stewart. Le film, Chère Brigitte, narre l'histoire d'un enfant de dix ans fou d'elle et qui, à force de supplier son père, finit par la rencontrer dans sa maison de campagne. Elle accepte à condition que toute l'équipe américaine se déplace en France mais trouve Stewart ennuyeux et a l'impression de jouer face à un {{Citation}}.

En juin 1964, Joséphine Baker lance un appel pour sauver sa propriété du Périgord dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants. Émue et bouleversée par la détresse de cette femme, Bardot participe immédiatement à son sauvetage en lui envoyant un chèque important.

De Viva María ! au festival de Cannes (1964-1967)

Pendant ce temps, Louis Malle veut lui faire donner la réplique à Jeanne Moreau dans une parodie de western à grand spectacle et gros budget, tourné au Mexique : Viva María !. Son agent lui explique que c'est la chance de sa vie, un moyen de prouver au monde qu'elle est mieux que jolie et très différente de l'image stéréotypée qui circule dans les salles de rédaction. La décision s'avère difficile à prendre, mais il lui faut relever le défi : accepter d'avoir Jeanne Moreau comme partenaire et réussir à l'égaler dans l'estime du public{{,}}. Elle se retire quelque temps, préférant partir skier ou faire de la plongée sous-marine.

Le {{date}}, Brigitte Bardot fête son {{30e}}. Paris Match lui envoie un de ses plus illustres reporters et son meilleur photographe{{,}}. La presse mondiale s'empare de l'événement : {{Citation}}

Elle, pour qui rien n'a changé, continue les essayages pour Viva María !. Sa rencontre avec Jeanne Moreau, à ses yeux {{Citation}}.

Avant d'aller au Mexique elle part à Noël pour Buzios, un village du Brésil, en compagnie de son petit ami de l'époque, le musicien brésilien Bob Zagury{{,}}. Dès lors, Buzios connaît le même engouement que Saint-Tropez{{,}}. On peut entendre à chaque coin de rue la fameuse chanson de Dario Moreno {{Citation}}. En remerciement, les Brésiliens lui érigent une statue à son effigie, sculptée par Christina Motta{{,}}.

Le tournage de Viva María ! débute fin {{date}} à Mexico, où, selon Bardot, les plus grands photographes des plus célèbres journaux du monde défilent sur le plateau. Tous désirent des séances exclusives, des portraits, des reportages intimistes dans leurs maisons. Ce qui déplaît à la comédienne : {{Citation}}. Un jour, son agent, qu'elle surnomme affectueusement {{Citation}}, arrive sur le plateau, furieuse, et brandit une pile de journaux où Jeanne Moreau figure en couverture. À l'intérieur, on ne voit et ne parle que d'elle, en anglais, en français, en allemand, en italien et même en japonais. Sous la pression de son agent, Bardot accepte de lui faire concurrence. {{Citation}}. Elle avoue être capricieuse durant le tournage mais accepte de grimper sur un train en marche, sautant de toit de wagon en toit de wagon ou de se baigner dans l'embouchure d'un fleuve infesté de requins où un machiniste a perdu une jambe. Le film sort officiellement à New York et à Los Angeles en 1965{{,}}{{,}} et Brigitte Bardot, d’abord hésitante, accepte de le représenter. Son voyage dans ces deux villes n'est qu'une succession ininterrompue d'interviews, de photos, de champagne et de toasts. Une journaliste lui pose la question {{Citation}} et elle répond {{Citation}}, là où Marilyn avait répondu {{Citation}}.

Brigitte Bardot, 1968.Le film est un immense succès et la critique est unanime quant à la performance de Bardot. Paris Jour écrit : {{Citation}}. L'Avant scène remarque : {{Citation}}.

L'année suivante, elle rencontre le milliardaire allemand Gunter Sachs et l’épouse en troisième noces le {{date}}. Celui-ci, pour lui déclarer son amour, lui envoie une pluie de pétales de roses sur La Madrague depuis son hélicoptère.

Louis Malle fait de nouveau appel à elle pour le sketch William Wilson tiré des Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe. Son partenaire est Alain Delon et le tournage a lieu à Rome au début de l'été 1967. Sa performance (en perruque brune, fouettée par Delon) est saluée par la critique.

La star française refuse le film américain Shalako, un western dont l'action se déroule dans les années 1880, mis en scène par Edward Dmytryk avec une grande distribution, dont le tournage prévu début 1968, dans le Sud de l'Espagne, avec Sean Connery comme partenaire doit être impérativement tourné en langue anglaise. Elle refuse également de jouer une James Bond Girl dans Au service secret de Sa Majesté et déclare : {{Citation}}. Son agent et son mari la poussent à accepter L'Affaire Thomas Crown avec Steve McQueen, pour lequel on lui propose un million de dollars. Nouveau refus, le rôle sera interprété par Faye Dunaway.

Entre-temps, elle prépare ce qui sera le Bardot Show pour passer de l'année 1967 à 1968. Plusieurs compositeurs célèbres de l'époque doivent lui écrire des chansons sur mesure qu'elle chantera ou dansera.

Bien qu'ils ne se voient déjà plus, Gunter Sachs lui demande de présenter Batouk le film qu'il produit, à la soirée de clôture du Festival de Cannes 1967, ou, qu'à défaut, ils cessent définitivement de se voir. Elle accepte. À Cannes, la foule est hystérique. {{Citation}}. C'est sa dernière apparition officielle dans le monde du cinéma.

De Serge Gainsbourg à Shalako (1968-1969)

Sa relation avec Gunter Sachs se détériore de jour en jour. Son agent en profite pour lui faire signer le western Shalako avec Sean Connery, dont elle ne lira jamais le script, et elle enregistre peu après les chansons Le Soleil, Harley-Davidson, puis le cadeau d'amour de Serge Gainsbourg : Je t'aime... moi non plus ainsi que Comic strip et {{lien}}. Indépendamment de la complicité artistique qui existe entre eux, la comédienne-chanteuse ne résiste pas longtemps au charme singulier de l'homme à la {{citation}}. {{Citation}}, dit-elle plus tard. Sur les conseils de son agent, pour ne pas faire un scandale mondial qui ternirait son image à cause de Sachs, elle demande à Serge Gainsbourg de ne pas diffuser Je t'aime… moi non plus et de la remplacer par une autre, Bonnie and Clyde.

Serge GainsbourgPuis c’est le départ en Espagne pour les besoins de Shalako : dans la chanson Initials B.B. de Serge Gainsbourg, l'héroïne prononce Almería, lieu de leur rupture définitive : Brigitte Bardot part y tourner le film Shalako avec Sean Connery ; Serge Gainsbourg ne la revoit plus jamais après ce départ. C'est, selon Brigitte Bardot elle-même, l'un des plus mauvais films de sa carrière. Son peu d’intérêt pour le tournage la fait arriver souvent en retard sur le plateau, ce qui n'est pas pour plaire au metteur en scène (Edward Dmytryk, figure de Hollywood) qu'elle décrit comme {{Citation}}. La première mondiale du film a lieu à Hambourg le jour de son anniversaire et elle avoue ne pas ni en comprendre l'histoire, qui n'a selon elle aucun intérêt, ni l’ovation qu’il reçoit lors de sa première. Au box-office mondial, le film est cependant un échec et les critiques en majorité négatives. Jean de Baroncelli écrit dans Le Monde : {{Citation}}

Elle répond favorablement aux deux projets qu'on lui présente : Les Femmes et L'Ours et la Poupée. Le premier dirigé par Jean Aurel, (qu'elle avait fait remplacer dans La Bride sur le cou {{Citation}}) est un film à petit budget qui doit se tourner en décors naturels. Elle le juge {{Citation}}. Mal reçu par la critique, ce sera un échec commercial.

Entre-temps, François Truffaut prépare le tournage de La Sirène du Mississippi, dont elle aimerait avoir le rôle féminin, mais le cinéaste lui préfère Catherine Deneuve. Le film n'est pas un succès et à sa sortie, Bardot déclare : {{Citation}}.

De L'Ours et la Poupée aux Pétroleuses (1970-1971)

Quant à L'Ours et la Poupée, la préparation en est extrêmement professionnelle. Un film {{Citation}} selon Bardot. {{Citation}} La sortie des deux films se fait à quelques mois près, le second permettant de faire oublier le premier. Elle déclare : {{Citation}}.

Son agent, s'inquiètant de ne pas recevoir beaucoup de propositions, lui conseille d'accepter Les Novices, une comédie avec Annie Girardot. {{Citation}} Bardot trouve l'histoire faible mais améliorable si le metteur en scène, Guy Casaril, {{Citation}}. Ce dernier doit être remplacé. À sa sortie, le film reçoit des critiques mitigées. Certains trouvent le film {{Citation}}, d'autres, au contraire écrivent {{Citation}}.

Tandis que Claude Chabrol remplace Cazaril à la direction du film pour essayer d'en tirer le meilleur, Robert Enrico prépare Boulevard du rhum, un film sérieux, professionnel, long et difficile, dans lequel Lino Ventura doit jouer. On propose à Bardot le rôle de Linda Larue, star du milieu des années 1920, idole et amour inaccessible du marin Cornélieus. Celle-ci accepte, malgré son aversion pour les voyages à l'étranger. Elle y chante Plaisir d'amour en duo avec Guy Marchand et donne sa dernière grande comédie après L'Ours et la Poupée.

Sachant à peine de quoi il s'agit, elle donne son accord pour Les Pétroleuses, une comédie de Christian-Jaque tournée en Espagne, que Claudia Cardinale a accepté de jouer à condition de l'avoir comme partenaire. Brigitte Bardot doit assurer elle-même ses scènes à cheval, qui font éclater de rire Claudia Cardinale. {{Citation}}. Le tournage se poursuit avec le moment de la bagarre mémorable qu'elle doivent se livrer, pour la possession d'un ranch, et qui dure une semaine. Sept jours pendant lesquels elles passent leur temps à s'envoyer des coups de poing d'homme et à mordre la poussière à tour de rôle. {{Citation}}. Les deux femmes ne se reverront que 23 ans plus tard, lors d'une cérémonie à la Comédie-Wagram organisée par Jacques Chirac en 1994 pour la remise de la médaille de la Ville de Paris.

Le succès de ses deux derniers films, Boulevard du rhum et Les Pétroleuses, la laisse indifférente. Brigitte Bardot est alors choisie pour être le modèle du buste de Marianne, trônant dans toutes les mairies de France. En acceptant, la célèbre comédienne devient la première femme à prêter ses traits au symbole français. Le buste est réalisé par le sculpteur Aslan.

Roger Vadim souhaite faire un nouveau Et Dieu… créa la femme en lui proposant d'interpréter le rôle de Don Juan en femme. Elle signe pour ce film qui fait d'elle, à la fin de sa carrière, {{Citation}}. Ce film est un calvaire pour elle. Elle le trouve {{Citation}} malgré tous ses partenaires de talent : Maurice Ronet, Robert Hossein, Mathieu Carrière et Jane Birkin.

Un dernier film : Colinot-Trousse Chemise (1973)

Elle rentre à Paris une fois le film terminé, et son agent lui soumet le scénario de L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise. Nina Companeez, que Bardot aime bien, en est l'auteur et doit le mettre en scène, avec Francis Huster dans le rôle de Colinot. Sa participation, très courte, ne doit durer qu'une semaine et, après le flop de Don Juan 73, son agent pense que ce projet est bien choisi. Après avoir lu et apprécié, elle signe et se rend dans le Sud-Ouest.

En attendant, elle rencontre Jean-Pierre Elkabbach qui veut absolument qu'elle participe à son émission, généralement réservée aux hommes : Actuel 2. Elle doit être confrontée à quatre journalistes, pendant une heure et en direct. {{Citation}} Le 9 avril, les Français la découvrent totalement différente de celle qu'ils imaginaient. {{Citation}} Dix millions de téléspectateurs suivent l'émission et beaucoup la redemandent. Une rediffusion a lieu quatre mois plus tard.

Sur le tournage de Colinot, elle ne s'estime plus dans son rôle et, se regardant dans un miroir, se trouve {{Citation}} avec son déguisement. {{Citation}}. C'est à ce moment qu'elle décide d'arrêter définitivement ce métier. Le soir, elle annonce un scoop à Nicole Jolivet, journaliste de France-Soir qui se trouve là par hasard : {{Citation}} C'est un raz-de-marée médiatique. Tous les journaux du monde reprennent l'information. {{Citation}}.

Elle ne revint jamais sur cette décision, malgré le très grand nombre de propositions {{Citation}} que reçoit son agent depuis, comme la proposition de tourner un film avec Marlon Brando, pour un cachet s'élevant à un million de dollars américains. Néanmoins, elle se montre intéressée par une éventuelle adaptation du roman d'Albert Cohen, Belle du Seigneur. Elle déclare même au Monde : {{Citation}}, mais elle annonce néanmoins mettre un terme définitif à sa carrière en 1975.

La dernière image du dernier plan de son dernier film, le {{48e}} de sa carrière, la montre une colombe à la main, symbole de sa vie future consacrée aux animaux. Le {{date}}, elle se fait le serment que son nom, sa gloire, sa fortune et sa force lui serviront à les aider jusqu'à sa mort, à se battre pour eux, à les venger, à les aimer et à les faire aimer.

L'engagement dans la défense animale

La chasse aux phoques (1973-1978)

Un blanchon.

Pendant trois ans, par ses propres moyens, Brigitte Bardot essaie de faire de son mieux pour les animaux. Elle se fait porte-parole de la SPA et lance des appels en faveur des chiens abandonnés.

En 1976, elle rejoint Brian Davis de l'IFAW, et déclenche une vaste campagne internationale pour dénoncer la chasse aux phoques après avoir vu un documentaire à ce sujet. Pratique ancienne des Inuits de la région arctique, qui s'en servent pour maints usages en récupérant la viande, la fourrure, la graisse (ou l'huile) et les os, la chasse permet de nourrir pendant sept mois quelque {{unité}} de pêcheurs (en hausse).

Mais ce sont les méthodes employées qui consternent l'actrice. En effet, les phoques âgés de 15 jours à peine sont assommés à coups de massue, puis dépecés sur place, parfois encore conscients. Bardot mène alors une manifestation devant l'ambassade de Norvège et de nombreuses interventions médiatiques remuent l'opinion publique mais ne suffisent pas à faire changer d'avis les responsables de la chasse.

Le {{date}}, le président français Valéry Giscard d'Estaing interdit l'importation de peaux de phoques en France. Le {{date}}, celle qui est encore une star aux yeux du monde entier se rend au Canada, sur les glaces polaires de Blanc-Sablon, afin d'y dénoncer la chasse aux blanchons pour leur fourrure. Elle entreprend alors un combat qui va changer sa vie. Son périple dure cinq jours sous une pression médiatique inouïe. À son arrivée, elle crie aux chasseurs {{Citation}} et déclare lors de sa conférence de presse : {{Citation bloc}}

Isabelle Adjani en 2009.

Dans son combat, Bardot est soutenue par de nombreuses personnalités, telles Isabelle Adjani, Kim Basinger, Tippi Hedren, Ursula Andress et Johnny Hallyday.

Le {{date}}, après l'avoir reçue au Conseil de l'Europe, l'Union européenne interdit l'importation des peaux et de fourrures de bébés phoques harpés (à manteau blanc) et de bébés phoques à capuchon (à dos bleu){{,}}. Dès lors, la chasse connaît une forte diminution. En effet, {{unité}} sont abattus en 1985 contre 200000 en 1981.

Une dernière chanson (1980-1988)

Pour prolonger l'action qu'elle vient de mener, elle publie en 1978 un livre illustré destiné aux enfants, Noonoah, le petit phoque blanc, racontant la vie d'un bébé phoque sauvé des chasseurs par un Inuit. En 1982, elle reprend à titre exceptionnel le chemin des studios d'enregistrement pour une dernière chanson, en hommage aux animaux : Toutes les bêtes sont à aimer.

En mars 1980, TF1 diffuse un reportage sur les conditions d'abattage des chevaux et révèle que la France est le {{2e}} pays d'Europe à en manger. Scandalisée, Brigitte Bardot réagit le lendemain en demandant aux Français de ne plus le faire :

{{Citation bloc}} Elle décrit les abattoirs comme {{Citation}}

En 1984, Brigitte Bardot apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Elle refuse de se faire soigner, pensant qu'il s'agit de son destin, et part vivre à Saint-Tropez{{Quoi}}. Là, son amie, l'actrice Marina Vlady réussit à la convaincre de commencer un traitement qui se termine par sa totale guérison. L'année suivante, elle est nommée chevalier de la Légion d'honneur par le président François Mitterrand. {{Citation}} L'ancienne actrice ne vient néanmoins pas chercher sa décoration{{Référence nécessaire}}.

En 1986, dix-neuf ans après son enregistrement, elle propose à Serge Gainsbourg de sortir leur version restée inédite de Je t'aime… moi non plus. La chanson, chantée entretemps par Jane Birkin, connaîtra un succès certain.

Alors qu'elle refuse toute interview sur le cinéma depuis sa retraite, elle brise le silence dans Studio Magazine en 1988 et conclut par ces mots : {{Citation}}.

Combats menés à travers la fondation Brigitte-Bardot

Création de la fondation (1986-1992)

En 1986, Bardot crée à Saint-Tropez la Fondation Brigitte-Bardot, organisme ayant pour objet la protection des animaux. Pour la faire reconnaître d'utilité publique, elle disperse aux enchères les objets de son ancienne gloire : bijoux, effets personnels, robes ou encore des photos et affiches, pour la plupart dédicacées. Elle déclare alors : {{Citation}}. Elle réussit à obtenir les trois millions de francs nécessaires en grande partie grâce à la vente du diamant que lui avait offert Gunter Sachs, {{Citation}}. Cette dernière, dont l'action prend de plus en plus d'ampleur, s'installe d'abord au 45 rue Vineuse à Paris, puis au 28 de la même rue.

Elle accompagne la création de sa fondation d'une série télévisée S.O.S. Animaux (de 1989 à 1992) qui évoque tour à tour le trafic de l'ivoire, les expériences sur les animaux de laboratoires, les conditions des bêtes d'abattoirs, le transport des chevaux, le trafic des animaux exotiques ou l'abus de la chasse. Pour toutes ces causes, elle mobilise l'opinion en France et partout dans le monde, sollicitant l'appui de nombreuses personnalités, de chefs d'États, du dalaï-lama et du pape Jean-Paul II. {{Citation}}.

Afin d'en augmenter le capital et d'obtenir la reconnaissance d'utilité publique, elle fait don de sa propriété La Madrague à sa fondation et celle-ci est finalement déclarée d'utilité publique par le Conseil d’État en 1992{{,}}. La même année, grâce aux donations, elle fait l’acquisition dans l'Eure d’un domaine de 8 hectares, La Mare Auzou, afin d’y créer un refuge pour les animaux. Toujours en 1992, elle épouse Bernard d'Ormale, le 16 août, en quatrièmes noces.

Combats, hommages et controverses (1993-2005)

Elle est admirée et critiquée pour ses combats pour la protection des animaux. Déjà, en 1990, Marlene Dietrich avait déclaré à Paris Match : {{Citation bloc}}

En 1993 la Humane Society of the United States crée à Hollywood le Brigitte Bardot International Award, récompensant chaque année, durant sa cérémonie des {{lien}}, le meilleur reportage animalier non-américain. Très touchée du geste de ces militants américains, elle n'assistera toutefois jamais à la cérémonie.

À Saint-Tropez, en 1994, elle organise une manifestation sur la place des Lices à laquelle se joignent 300 personnes pour protester contre le comité de la mairie où se trouvent des chasseurs du Var. Elle menace également de partir de La Madrague pour s'installer à Paris.

Brigitte Bardot et Christophe Marie (manifestation à Bruxelles, en février 1995).La même année, elle demande à Jean-Paul Gaultier de ne plus utiliser de fourrure dans ses créations prétextant qu'il a fallu deux renards pour un des manteaux qu'il a créé. Le créateur lui répond : {{Citation}} Elle fait la même demande à Sophia Loren qui pose en fourrure pour Annabella pour la somme d'un million de dollars américains, et déclare, lorsque Catherine Deneuve parraine le concours Orylag : {{Citation}} La plupart lui répondent qu'elle en a déjà porté. {{Citation}}

Elle parvient à convaincre Philippe Vasseur, ministre de l’Agriculture de la France, de faire interdire la caudectomie (coupe de la queue) des chevaux en 1996, l'année où elle publie ses mémoires Initiales B.B., retraçant son enfance et toute sa période de star. Ce livre est traduit en 23 langues, vendu à plus d'un million d'exemplaires dans le monde et classé sept semaines en tête des ventes au palmarès de L'Express. Pourtant, la sortie du livre provoque un nouveau scandale. Son ex-époux, Jacques Charrier, lui intente un procès pour {{Citation}}, suivi par son fils Nicolas qui s'insurge à son tour contre sa mère pour {{Citation}}. Elle est condamnée à payer {{unité}} au premier et {{unité}} au second. Jacques Charrier répond à Initiales B.B. dans son livre Ma réponse à Brigitte Bardot, pour lequel il est condamné à payer à Bardot {{unité}}. Il écrit : {{Citation}}

Elle revient sur cet épisode dans le documentaire Et Brigitte créa Bardot : {{Citation bloc}}

Madonna lui propose trois millions de francs pour adapter Initiales B.B. au cinéma et l'interpréter sur grand écran. Bardot refuse, la chanteuse portant de la fourrure.

Cette année-là, elle est, pour la première fois, poursuivie pour {{Citation}} par le MRAP, la LICRA et la Ligue des droits de l'homme qui lui reprochent les termes qu'elle a employés dans un article publié dans Le Figaro pour dénoncer les conditions d'abattage des moutons par les musulmans à l'occasion de l'Aïd el-Kebir. Elle est de nouveau condamnée pour des faits similaires en 1997, 2000, 2004 et 2008.

Le Carré de Pluton, le tome 2 de ses mémoires, parait en 1999. Il débute en 1973, date de sa décision d’arrêter sa carrière cinématographique, et se termine en 1996. Dans ce livre, qu’elle présente comme étant son testament, sont recensées toutes ses luttes en faveur de la cause animale.

En 2001, PETA lui décerne un prix, le Peta Humanitarian Award, afin de la récompenser pour son combat mené pour les animaux, et notamment contre la chasse aux phoques.

Brigitte Bardot lors d'un passage à Nice en 2002

En 2002, à l'occasion de la coupe du monde de football, elle appelle à un boycott des produits sud-coréens afin de protester contre la consommation de viande de chien et de chat en Corée du Sud. À la suite de cet appel, elle reçoit plusieurs milliers de lettres de menace de mort : {{Citation}}.

Respectivement en 2003 et en 2006, à la suite de ses interventions auprès des parlementaires, la France fait interdire l'importation, puis le commerce des peaux de chiens et de chats. {{Citation bloc}}

En 2007, sa fondation remporte une nouvelle victoire. En effet, les 27 pays membres de l'Union européenne interdisent l’importation, l’exportation, la vente et la production des peaux de chiens et de chats. Néanmoins, les gouvernements asiatiques rejettent ses nombreuses sollicitations, et ces animaux y sont encore tués.

En 2003, Marc-Olivier Fogiel lui rend hommage dans son émission On ne peut pas plaire à tout le monde. Brigitte Bardot y évoque sa gloire passée, reprenant par exemple avec Alain Delon une scène du Mépris, ainsi que de son combat pour les animaux. Elle vient d'écrire un livre qui doit sortir après l'émission, Un cri dans le silence. L'animateur lui en demande un exemplaire et accepte la demande de Bardot de ne pas parler du livre pendant l'émission. Néanmoins, il ne tient pas sa promesse et l'affronte violemment en citant des extraits du livre, ce à quoi elle répond : {{Citation}}. Le public la soutient contre l'animateur {{Citation}}.

En décembre 2005, elle lance à Genève avec l'écologiste Franz Weber une nouvelle campagne pour interdire la chasse aux phoques sur la banquise canadienne.

En cette même année 2005, à l'occasion d'une campagne contre le port de fourrure, elle s'insurge :

{{Citation bloc}}

Elle tient, en 2009, à féliciter Carla Bruni-Sarkozy qui, en ne portant pas de fourrure, rejoint le combat qu'elle mène depuis des années, et par la même occasion, demande à Sophia Loren, sa {{Citation}}, de ne plus en porter.

Vingt ans d'existence et un dernier combat (depuis 2006)

Le {{date}}, le jour de son anniversaire, elle célèbre les vingt ans d'existence de sa fondation au théâtre Marigny et y tient une conférence de presse où plus de 300 personnes sont conviées. L’ex-actrice profite de cette occasion, pour sortir un livre, Pourquoi ?, retraçant les 20 années d'existence de sa fondation. Une fondation qui compte en 2010 près de 60000 donateurs répartis dans plus de vingt pays. Celle-ci fait ensuite don de sa propriété de plusieurs hectares située à Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines, où vivent des animaux rescapés de l'abattage.

Cette même année, elle continue son combat contre la chasse aux phoques, en repartant près de trente ans après son premier voyage au Canada, à Ottawa, malgré son arthrose à la hanche gauche l'obligeant désormais à se déplacer en béquilles. Le premier ministre Stephen Harper, qui affirme l'admirer, refuse cependant de la rencontrer parce qu'il refuse de se faire photographier avec elle pour des raisons de publicité.

Elle y tient néanmoins une conférence de presse en précisant que c'est bien la chasse industrielle qui est visée, et par dessus tout la cruauté avec laquelle ces animaux placides sont abattus. {{Citation}} lance-t-elle. Très émue, elle déclare, entre autres : {{Citation}}

La population du Canada lui refuse son aide. Denis Longuépée, président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles de la Madeleine déclare à propos du hakapik (outil semblable au marteau et qui sert à tuer les phoques) : {{Citation}} Il explique également que les vidéos montrant des phoques qui semblent agoniser après avoir été frappés par cet instrument sont en fait le résultat du syndrome natatoire, qui débute de 0 à {{unité}} après la mort de l'animal et peut durer pendant une minute. {{Citation}} Une étude, réalisée par des membres indépendants de l’Association canadienne des médecins vétérinaires, révèle que la quasi-totalité des phoques chassés sont abattus sans cruauté. Des recherches scientifiques établissent par ailleurs que la chasse au phoque au Canada n'a aucun impact négatif sur la survie à long terme des espèces de phoque.

Le président Jacques Chirac lui apporte son soutien contre la chasse aux phoques.

Le président Jacques Chirac apporte son soutien à Bardot et saisit, à ses côtés, la Commission européenne ; cette saisine débouche en 2009 à une interdiction des importations, des exportations, du transit et de la vente des produits issus de la chasse aux phoques. Elle déclare alors au président : {{Citation}} Elle reçoit également les soutiens de nombreuses célébrités tels Paul McCartney et Pamela Anderson.

La sénatrice canadienne Céline Hervieux-Payette, qui soutient la chasse, l'accuse alors de malhonnêteté et se dit insultée de l'image qu'elle laisse au Canada. Elle intervient auprès de Jacques Chirac et déclare que le Canada {{Citation}} Elle explique également en quoi la méthode est conforme à l'éthique : {{Citation}}. Bardot lui répond dans une lettre où elle écrit : {{Citation bloc}}

La conférence de presse à Ottawa marque sa dernière apparition publique. Retirée à Saint-Tropez l'ancienne star accepte rarement les entretiens.

Reçue, en 2007, à l'Élysée par le président de la République française Nicolas Sarkozy, pour qui elle a voté, elle y aborde plusieurs thèmes qui lui tiennent à cœur, notamment les abattages rituels et l'importation des produits issus de la chasse aux phoques. Malgré une entrevue jugée positive, elle se dit déçue par des promesses non tenues.

À l'occasion de l'élection présidentielle américaine de 2008, elle écrit à la colistière de John McCain, Sarah Palin, {{Citation}} par celle-ci et son soutien entre autres à la chasse aérienne des loups en Alaska. Elle l'accuse ainsi de mettre {{Citation}} mais également d'être {{Citation}} ainsi qu'une {{Citation}} et conclut en lui demandant de ne plus se comparer à {{Citation}} C'est Barack Obama qui est élu président des États-Unis le 4 novembre 2008. Elle lui fait alors parvenir une lettre le félicitant pour son élection, {{Citation}}. Obama a un intérêt certain pour la raison de vivre de Bardot : la défense des animaux. C'est la raison pour laquelle elle le sollicite, en faveur de la protection des phoques.

Alain Delon en 2007.

Pro-véganisme de longue date (bien qu'elle avoue dans le tome 2 de ses mémoires consommer de temps en temps du poisson), elle écrit à l'ONU la même année, une lettre en faveur du végétarisme pour lutter contre la famine précisant qu'{{Citation}}.

En 2010, Alain Delon lui apporte son soutien en écrivant une lettre à Stephen Harper en lui demandant de {{Citation}}. Très touchée, elle déclare à l'AFP : {{Citation}}.

Elle écrit de nouveau à Nicolas Sarkozy pour lui demander de tenir les engagements qu'il avait pris avec elle à propos de l'étourdissement préalable à l'abattage rituel lors de l'Aïd el-Kebir. {{Citation}}.

Son engagement le plus récent est en faveur de la grâce à accorder aux deux éléphantes tuberculeuses du parc de la Tête d'Or à Lyon. Dans une lettre ouverte à François Hollande, elle menace de demander la nationalité russe si cette grâce n'est pas accordée{{,}}.