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Montherlant, Henry de (1895-1972)

Contents


Biographie

Les origines familiales

La famille Millon, devenue Millon de Montherlant en 1864, par la voie gracieuse (adjonction de nom par l'autorité administrative) était, selon le généalogiste Louis de Saint Pierre, une famille de petite et ancienne noblesse, ce qui est d'ailleurs confirmé dans Le Grand Armorial de France dressé par Henri de Jougla de Morenas et Raoul de Warren. Cette ascendance noble est contestée par d'autres auteurs, notamment Pierre-Marie Dioudonnat pour qui seule la branche d'Ainval et d'Ailly de Verneuil a été anoblie. Les branches de Montherlant et de La Verteville, demeurées non nobles, descendent de François Millon (1726-1794), député du tiers état aux États généraux pour le bailliage de Beauvais.

Les armoiries des Millon sont décrites comme suit dans l'armorial de d'Hozier de 1696: « de sinople à la tour d'argent maçonnée de sable, enflammée de gueules, surmontée de deux épées du second garnies d'or posées en sautoir ». « Donc, les quatre quartiers (de noblesse) paternels (Millon de Montherlant, Malinguehen, Bessirard de la Touche, Mauge du Bois-de-Entes) ont été prouvés par MM. de Soulès et admis par l'ordre de Malte, sur rapport de M. de Cressac. Quant aux quatre quartiers maternels, les Camusat de Riancey sont nobles depuis 1709, les Lefebvre des Vaux depuis 1823 (avec titre de baron en 1825), les Potier de Courcy depuis la guerre de Cent Ans, et les Gourcuff depuis les Croisades ». Les Millon de Montherlant possédèrent plusieurs châteaux surtout au {{s}}; l'un d'eux, qui se trouve à Montherlant dans l'Oise, est classé monument historique depuis 2003.

Henry de Montherlant descend de François Millon de Montherlant.

La vocation littéraire

Henry Millon de Montherlant envisage très tôt de faire œuvre d'écrivain. À l'âge de 7 ou 8 ans, il écrit déjà de petits volumes et s'amuse à rédiger des préfaces et des postfaces. Ses récits ont pour cadre, souvent, l'Antiquité. Ce sera d'abord l'expérience du journal intime (détruit à la fin de sa vie). Son père décède lorsque Montherlant a 19 ans, sa mère une année plus tard. C'est probablement elle qui lui donnera le goût de la littérature. Quo vadis ? de Henryk Sienkiewicz, dont elle lui fait la lecture, marquera l'ensemble de sa vie : ce roman historique lui apporte une double révélation, « la révélation de l'art d'écrire, et la révélation de ce que je suis », dit-il en 1957-58. Il lui fournira les thèmes qu'il abordera tout au long de son œuvre, l'amitié, Rome et le suicide.

Il termine ses études à l'Institution Notre-Dame de Sainte-Croix à Neuilly, connue pour ses options catholiques progressistes proches du Sillon ; il aura Paul Archambault comme professeur de philosophie en 1911. Il y est dispensé d'éducation physique et d'instruction religieuse, mais, passionné par la Rome antique, il se révèle un excellent latiniste, et se montre aussi doué pour le dessin. Initié très jeune à la tauromachie, il exécute deux mises à mort de taurillons à l'âge de quinze ans. Son renvoi en 1912 du collège Sainte-Croix de Neuilly lui fournit, bien des années plus tard, le thème de deux de ses œuvres, La Ville dont le prince est un enfant (1951) et Les Garçons (1969). Philippe Giquel, qui lui inspira le jeune héros de La Ville dont le prince est un enfant, deviendra un as de l'aviation durant la Grande Guerre, puis un journaliste réputé dans le domaine de l'aéronautique. Sa vocation littéraire se confirme avec sa première pièce, L'Exil, écrite à l'âge de dix-neuf ans, en novembre-décembre 1914. Le héros de cette pièce est un jeune snob autant de mise que d'esprit, qui croit pouvoir se débarrasser de son genre par un engagement volontaire, alors que sa mère l'empêche de s'engager.

Le culte des vertus antiques

Nourri par la lecture de Barrès, de Nietzsche et de Plutarque, il trouve un idéal dans le courage et les vertus antiques. Il apprécie particulièrement le Satyricon de Pétrone, qu'il préfacera plus tard.

Durant la Première Guerre mondiale, il est affecté au service auxiliaire. En février 1918, il se porte volontaire pour être versé dans un régiment d'infanterie de première ligne. Parti au front pour mourir, il en revient « grièvement blessé », selon le texte de sa citation, par sept éclats d'obus dans les reins, dont un seul put être extrait. En 1919, il devient secrétaire général de l'Œuvre de l'Ossuaire de Douaumont ; impressionné par l'exemple des Grecs d'Homère proclamant qu'en se battant, ils n'ont pas de haine, eux qui pouvaient voir en l'adversaire de la veille « l'ami que l'on s'est fait par la lance », Montherlant restera fidèle toute sa vie à ces valeurs de respect pour l'adversaire qui a loyalement accompli son devoir : aussi souhaite-t-il que l'Ossuaire soit dédié « à la gloire de l'homme », et donc aussi du soldat allemand, « afin de mettre tout à fait hors d'atteinte la part humaine vraiment admirable qui s'était exercée à Verdun ».

Patriote sans être nationaliste, il décrit dans Le Songe, paru en 1922, le courage et l'amitié des combattants. De 1920 à 1925, il se tourne vers le sport, notamment l'athlétisme, la tauromachie, l'équitation et le football, et fréquente les stades, où il renoue avec la fraternité des tranchées. Avec Les Olympiques en 1924, il évoque « les heures de poésie que le sport nous fit vivre, dans la grâce — la beauté parfois — des visages et des corps de jeunesse, dans la nature et dans la sympathie ». La même année paraît Chant funèbre pour les morts de Verdun, écrit comme un acte de piété « tel que celui d'allumer une petite lampe sur un des tombeaux de son pays. » Ces œuvres, en lui apportant la notoriété, lui en retirent aussi le goût : l'attrait du bonheur et de la vie devient plus fort que tout, et, selon sa propre expression, il « prend le large. » Laissant ses biens mobiliers au garde-meubles, il quitte la France le 15 janvier 1925 pour l'Italie, le Maroc espagnol et surtout l'Espagne.

La « crise des voyageurs traqués »

Lithographie de Robert Delaunay pour une édition de La Relève du Matin (1928). En amateur passionné des civilisations du bassin méditerranéen, principalement celle de la Rome antique, de l'Espagne, et des Arabes, c'est dans leurs contrées qu'il va errer jusqu'en 1932, s'adonnant à ses plaisirs et à ses sports favoris. C'est ainsi qu'à la fin de 1925, dans un élevage près d'Albacete, il est renversé par un taurillon, et le coup de corne qu'il reçoit taillade la périphérie de son poumon. Victime d'une fièvre typhoïde et de deux congestions pulmonaires, il passe quatre mois de 1926 dans des maisons de santé, et entre en convalescence à Tanger.
Dès 1925, la crise que traverse le jeune Montherlant est pour une part une crise de satiété sensuelle : « J'eus sur-le-champ tout ce que je voulais, et sur-le-champ en eus par-dessus la tête. » Mais elle se double aussi d'une crise métaphysique : Pourquoi vivons-nous ? Et à quoi bon ? Parti pour se livrer au détachement, il accumule les renoncements pour mieux se forger une existence tout entière de travail, lecture et réflexion, délivrée de tout ce qui n'est pas l'essentiel. « Cessant de sourire à la gloriole », selon ses propres termes, il renonce à la vanité sociale, ce « cancer qui ronge le monde civilisé. » Il renonce à l'ambition et à l'idée de faire carrière ; il renonce à l'action, tenue dès cette époque pour « risible, fors quand elle est charité » ; il renonce au désir d'argent et aux intérêts du monde ; il renonce enfin au mariage. Sur le plan spirituel, il abandonne « un grossier amalgame du paganisme avec un catholicisme décoratif et fantaisiste d'où tout christianisme était absent » : désormais, il se tiendra à l'écart de la religion mais en la respectant. Quant à la violence du fort sur le faible, de l'Européen sur l'indigène, qu'il constate en Afrique du nord, elle a pour effet de le dégoûter de toute violence pour la vie.
Il vit trois mois par an à Paris en été et le reste du temps en Afrique du Nord. Ces séjours dans l'Algérie au début des années 1930 sont à l'origine de sa réflexion sur le principe colonial : dans ses errances, il est au contact de « ces parias du peuple que sont les indigènes coloniaux », et malgré le conflit où il se trouve pris entre la patrie et la justice, il compose l'œuvre intitulée La Rose de Sable où il dénonce sous la forme romanesque les excès de la France coloniale. De retour en France en avril 1932, devant le réarmement de l'Allemagne, il publie dans le journal La Liberté un long article sur l'état de la France qui ne se prépare pas à la guerre inévitable, où le sentiment national et l'esprit public font défaut. De crainte d'ajouter aux difficultés de la France, « dans un temps où le pays allait avoir besoin de tout ce qui lui restait de forces pour se défendre à la fois contre l'ennemi du dehors et contre son gouvernement », il renonce à publier La Rose de Sable. Cette publication sera étalée sur une trentaine d'années entre 1938 et 1968.
De la crise traversée par Montherlant, dénouée en 1929, se dégage, selon ses propres dires, un homme meilleur à l'équilibre retrouvé.

Montherlant durant la Seconde guerre mondiale

Dès les années 1930, il invite par de nombreux articles et ouvrages à intervenir contre l'Allemagne nazie (1936, puis 1938). Dans L'Équinoxe de septembre (septembre 1938), il attaque violemment la tentation défaitiste et la lâcheté des chefs de gouvernement Daladier et Chamberlain, ce dernier qualifié de « Marx brother de la Paix » : {{Citation}}. Après les accords de Munich, le 29 septembre 1938, un des journaux français ayant demandé une minute de silence, Montherlant s'indigne : « Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s'efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette », « Ce n'est pas de minutes de silence que nous avons besoin, c'est d'avions, Monsieur Daladier ». La publication de L'Équinoxe de septembre sera interdite par l'occupant nazi pendant trois semaines en 1941.

Réformé pour blessures de guerre après 1918, empêché par deux congestions pulmonaires de reprendre du service en 1939, il assiste aux combats de la Somme et de l'Oise comme correspondant de guerre pour l'hebdomadaire Marianne: Le Solstice de juin est ainsi consacré à la bataille de France de mai-juin 1940. Il y rappelle les paroles de six écrivains qui ont soutenu sa fermeté dans ces heures douloureuses où la vie des soldats était presque chaque jour en jeu, paroles qu'il conservait dans son portefeuille, transcrites sur un carton bristol. Dans cet essai, il défend notamment une amitié « chevaleresque » entre vainqueur et vaincu, à l'issue des combats, à l'image de la noblesse des vertus antiques de la Grèce, réclamant la création d'un « organisme qui ait pouvoir discrétionnaire pour arrêter tout ce qu'il juge devoir nuire à la qualité humaine française. Une sorte d'inquisition au nom de la qualité humaine française » (Le Solstice de juin, {{p.}}) ; il voit en la victoire allemande le cycle des éternels recommencements : « La victoire de la Roue solaire n'est pas seulement victoire du Soleil, victoire de la paiennie. Elle est victoire du principe solaire qui est que tout tourne... Je vois triompher en ce jour le principe dont je suis imbu, que j'ai chanté, qu'avec une conscience entière je sens gouverner ma vie. » (Le Solstice de juin, {{p.}}). De même, il exalte la force du courage dans l'absolu : « Le combat sans la foi, c'est la formule à laquelle nous aboutissons forcément si nous voulons maintenir la seule idée de l'homme qui soit acceptable : celle où il est à la fois le héros et le sage. » (Le Solstice de juin, {{p.}}) Cela lui vaudra la réputation de collaborateur et des ennuis passagers à la Libération. Le 9 septembre 1944, un manifeste des écrivains français de gauche demande le « juste châtiment des imposteurs et des traîtres ». Montherlant est explicitement nommé, et ce, dès la première liste, liste qui sera ensuite étoffée et remaniée sans que l'on en ôte son nom.

Cependant, de nombreux éléments montrent que Montherlant n'était pas un collaborateur : dès 1940, il a refusé de participer à la rédaction de La Gerbe, dont le fondateur n'est autre qu'Alphonse de Châteaubriant, également président du groupe Collaboration ; il refuse de se rendre à Weimar, à l'invitation des Allemands, avec beaucoup d'autres écrivains français comme Robert Brasillach, Marcel Jouhandeau ou Abel Bonnard ; il refuse de publier dans les journaux ou revues collaborationnistes. Son dossier, successivement examiné par la Direction générale des services spéciaux du {{2e}} Bureau, par la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres, par la Haute Cour et par la Chambre civique, sera à chaque fois classé sans suite.

Des résistants auraient reproché à Montherlant de s'être dérobé à certaines responsabilités. Montherlant répond qu'il ignorait tout de la Résistance. Léon Pierre-Quint, membre du Comité national des écrivains résumera en octobre 1945 le dossier Montherlant : {{Citation}}.

Le « Dossier Montherlant » sera examiné par plusieurs organismes : en septembre 1944, la Direction générale des services spéciaux du {{2e}} Bureau rend un non-lieu ; en février 1945, la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres ne retient aucune charge contre l'écrivain, après l'avoir entendu. Un tribunal d'épuration composé de certains écrivains de la Résistance lui inflige une peine, une interdiction professionnelle de six mois rétroactifs de non-publication. Ils furent deux « juges » sur huit à se déplacer pour entendre Montherlant; en mai 1945, la Haute Cour classe l'affaire à la suite d'une information contre Montherlant; pendant l'été 1945, une information contre Montherlant devant la Chambre civique se solde par un classement sans suite. Il n'y aura jamais d'instruction.

Le retrait après la Guerre

En rupture avec la société contemporaine, cherchant à transcender les luttes partisanes, il se consacre à l'écriture de son théâtre depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y peint la grandeur et la misère des hommes et des femmes d'honneur, tiraillés par leurs passions, souvent trahis et perdus.

Durant la période de l'après-guerre, il est également l'auteur de nombreux dessins réalisés à la mine de plomb, des esquisses représentant tour à tour des scènes de tauromachie, des hommes en habits de lumière et quelques nus féminins ou masculins. Il renoncera cependant au dessin, expliquant que « tout ce qui n'est pas littérature ou plaisir est temps perdu ».

En 1960, Montherlant est élu à l'Académie française sans en avoir fait expressément la demande (fait rare mais non unique).

La mort volontaire

En 1959, une insolation modifie son rythme de vie et provoque l'accident qui, en 1968, lui fait perdre l'usage de l'œil gauche. Devenant ensuite quasi aveugle à la suite de cet accident, il se suicide le jeudi {{Date}}, le jour de l'équinoxe de septembre, « quand le jour est égal à la nuit, que le oui est égal au non, qu'il est indifférent que le oui ou le non l'emporte », mettant ainsi en pratique jusqu'au bout l'équivalence des contraires de sa philosophie morale. À son domicile du 25, quai Voltaire à Paris, il avale une capsule de cyanure et, simultanément, se tire une balle dans la bouche, de crainte que le cyanure ne soit éventé. Montherlant laisse un mot à Jean-Claude Barat, son légataire universel : « Je deviens aveugle. Je me tue ». De cette mort volontaire, Julien Green écrit quelques jours plus tard : « Ayant inventé un personnage tout de bravoure et d'éclat, il [Montherlant] a fini par le prendre pour lui et s'y est conformé jusqu'à la fin. »

Ses cendres sont dispersées à Rome, sur le Forum, entre les pierres du temple de Portunus (ou temple de la Fortune virile) et dans le Tibre, par Jean-Claude Barat et Gabriel Matzneff.

Les points controversés

Montherlant et les garçons

Montherlant s'est toujours efforcé de cacher son homosexualité et de minimiser les rapports autobiographiques que l'on pouvait supposer entre ses œuvres traitant des garçons et sa vie sentimentale. Cependant, son roman Les Garçons reflète pourtant assez précisément ses amours de jeunesse, comme il s'en est d'ailleurs expliqué ouvertement dans ses derniers écrits, par exemple dans Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? (publié en 1973). Les Garçons a été publié en 1969, mais des passages significatifs à cet égard n'ont paru qu'après sa mort dans la version de La Pléiade (1982, Romans, tome {{II}}, voir par exemple {{p.}}). Malgré tout, l'auteur avait toujours affirmé par principe que son roman Les Garçons était une œuvre imaginaire construite à partir de sa courte expérience d'élève à Sainte-Croix de Neuilly. Son amitié adolescente avec Philippe Giquel, dont la fille sera sa filleule, a été la source de son inspiration comme cela est maintenant bien documenté.

Pierre Sipriot a écrit que Montherlant se serait souvent avancé masqué afin de cultiver une forme de secret. Par exemple sur sa date de naissance, qu'il a falsifiée, se rajeunissant d'un an (il a, de plus, voulu naître le 21 avril, jour de la fondation de Rome et même l'Académie française s'y est perdue puisqu'elle donne dans sa notice officielle la date du 30 avril), ou dans le domaine de sa vie privée : Roger Peyrefitte a publié la correspondance partiellement codée qu'il a entretenue avec Montherlant en fournissant le décryptage, semblant démontrer qu'il l'accompagnait dans sa recherche de garçons entre 1938 et 1941.

La biographie de Sipriot, qui s'appuie principalement sur Roger Peyrefitte, laisse entendre que Montherlant, au moins sur la fin de sa vie, aurait entretenu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. D'autre part, Sipriot prétend que Peyrefitte et Montherlant faisaient des virées ensemble et « entretenaient » à eux deux des mères de familles complaisantes. Montherlant, qui pressentait ces révélations, avait écrit dans ses derniers carnets :

{{Citation}}

Ces révélations posthumes ont pu modifier l'image qui dominait à son sujet de son vivant, contraignant certains à renoncer à un Montherlant idéalisé, et d'autres à le relire de plus près.

Montherlant et les femmes

On a aussi montré que beaucoup de femmes s'éprirent de cet « ennemi des femmes », qui affiche un « goût pour les valeurs viriles et fraternelles » selon l'Académie française.

Son œuvre est traversée par un courant fortement misogyne, ainsi que le souligne Simone de Beauvoir, qui lui consacre la première partie du chapitre deux de la troisième partie (Mythes) de son essai Le Deuxième Sexe. C'est notamment dans les quatre romans qui forment le cycle romanesque des Jeunes Filles que se déploie cette vision négative des femmes, où les « bêtes féminines » sont {{citation}} et où le héros masculin s'inscrit toujours dans un rapport foncièrement asymétrique avec la femme : {{citation}}. C'est le même discours qu'il développe dans La Petite Infante de Castille : {{citation}}.

Jacques Laurent tempère ce trait de caractère : {{citation}}. Montherlant est par ailleurs resté en contact suivi et prolongé des décennies durant avec des femmes comme Élisabeth Zehrfuss, Jeanne Sandelion, Alice Poirier, Mariette Lydis et Banine ou encore la poétesse Mathilde Pomès et le professeur et critique Marguerite Lauze, qu'il fréquente en toutes sortes d'occasion : concerts, restaurants, voyages, recherche d'imprimeurs et d'éditeurs.

Lauze fut désignée comme son unique héritière (avec son fils Jean-Claude Barat) à partir de 1952. Selon Marie-Christine Giquel, qui le tiendrait de son père, lequel le tiendrait lui-même de Montherlant, celui-ci serait le père de deux enfants.