Debré, Jean-Louis (1944-....)
Biographie
Jean-Louis Debré est le fils de Michel Debré, ancien Premier ministre, et le frère (faux jumeau) de Bernard Debré, médecin et député. Il a deux autres frères : Vincent Debré, homme d'affaires né en 1939, et François Debré, journaliste, né en 1942. Il est aussi le petit-fils du pédiatre Robert Debré et, du côté de sa mère, de l'architecte Charles Lemaresquier. Il est également le neveu du peintre Olivier Debré. Enfin, il est l'arrière-petit-fils du grand rabbin Simon Debré (1854-1939). Avec son épouse Anne-Marie Debré, décédée le {{Date}}, il a eu trois enfants : Charles-Emmanuel Debré, directeur business Grands Comptes de Bouygues Télécom, Guillaume Debré, journaliste et Marie-Victoire Debré, comédienne. Il fut élève à l'école Hattemer.
Adolescent, il souffre d'un tassement de la colonne vertébrale et, marginalisé, ne présente pas le baccalauréat. Plus tard, l'ancien membre de cabinet de Michel Debré et ami de la famille Pierre Mazeaud lui propose de s'inscrire pour passer une capacité en droit à Panthéon-Assas. C'est ainsi qu'il obtient une licence en droit qui lui permettra de poursuivre sa carrière. Licencié en droit, titulaire d'un diplôme d’études supérieures de droit public et d'un diplôme d’études supérieures de sciences politiques, il est docteur en droit public avec une thèse consacrée aux « Idées constitutionnelles du général de Gaulle », ancien élève de l’Institut d'études politiques de Paris dont il n'est cependant pas diplômé.
De 1971 à 1975, Jean-Louis Debré est assistant à la faculté de droit de Paris. Conseiller technique au cabinet du ministre de l’Agriculture et du Développement rural en 1973, il est fait conseiller technique au cabinet du ministre de l’Intérieur (en la personne de Jacques Chirac) en 1974. Proche du futur président de la République, Jean-Louis Debré devient son chargé de mission lorsque celui-ci est nommé Premier ministre, après avoir fait campagne pour Jacques Chaban-Delmas alors que Jacques Chirac soutenait Valéry Giscard d'Estaing. Il devient ensuite le chef de cabinet de Maurice Papon, ministre du Budget de 1978 à 1979.
Dans les années 1980, Jean-Louis Debré est magistrat et notamment juge d'instruction chargé des affaires de crime organisé et grand banditisme, notamment de la proxénète Carmen Vallet, du coiffeur receleur Maurice Joffo ou de l'affaire de contre-espionnage Virgil Tanase. Il traite aussi de terrorisme et d'une affaire autour du terroriste Carlos.
Il est élu pour la première fois député aux élections législatives de 1986, à la proportionnelle, dans l'Eure. À partir de 1988, il est élu au scrutin majoritaire dans la {{1re}} circonscription de ce même département. Il est conseiller municipal d'Évreux entre 1989 et 1995. En 1995, il est tête de liste dans le {{18e}} arrondissement, et obtient un mandat de conseiller de Paris. Jean Tiberi, le nouveau maire de Paris, le nomme comme adjoint.
Ministre de l'Intérieur dans les {{page h'}}, il est critiqué{{,}} pour avoir laissé s'organiser la conférence de presse des militants clandestins corses armés à Tralunca.
Il ordonne l'expulsion, le {{date}}, de 300 étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-Bernard à Paris, non sans avoir déclaré auparavant qu'il agirait « avec humanité et cœur »{{,}}. Malgré les déclarations du gouvernement, la plupart de ces étrangers ne sont pas expulsés, ayant des attaches fortes en France, qui rendent toute « mesure d'éloignement » complexe. Des manifestations critiquant la politique du gouvernement Juppé, durant lesquelles on scande des slogans réclamant l'« abrogation des lois Pasqua-Debré », rassemblent des dizaines de milliers de personnes. Ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré présente en novembre 1996 un projet de loi portant « diverses dispositions relatives à l'immigration », comportant entre autres les orientations suivantes : intensifier le dispositif d'éloignement des étrangers en situation irrégulière ; étendre les contrôles d'identité sur les lieux de production et les chantiers ; permettre aux officiers de police, sous certaines conditions, de fouiller les véhicules. Dans la réalité, ces nouvelles dispositions n'entraînent que peu de reconduites.
Les élections législatives de 1997, qui conduisent à la victoire de la gauche plurielle, marquent toutefois son retour dans l'Eure, confirmé en 2001, lorsqu'il devient maire d'Évreux en battant le sortant communiste Roland Plaisance, en place depuis 1977. Pendant la période de la troisième cohabitation de 1997 à 2002, il est le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale.
D'une grande fidélité à Jacques Chirac, il s'est opposé à maintes reprises à Nicolas Sarkozy. Il s'estime trop différent et affirme que l'ancien président de la République « n'aime pas l'État ».
Il est réélu député le {{Date}}, pour la {{XIIe}} législature (2002-2007), dans la {{1re}} circonscription de l'Eure. De 2002 à 2007, il est élu par les députés président de l'Assemblée nationale, face à Edouard Balladur, et à la surprise de son ami Jacques Chirac qui lui avait conseillé de renoncer à se présenter, persuadé qu'il serait battu.
Le {{Date}}, Jacques Chirac le nomme président du Conseil constitutionnel en remplacement de Pierre Mazeaud, malgré la levée de boucliers que cela provoque, notamment dans sa famille politique, alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à devenir président de la République. Il sort du devoir de réserve attaché à sa fonction en émettant, en 2008, des « réserves » sur le style présidentiel de Nicolas Sarkozy et, en 2010, en jugeant « inutile pour lui, pour la France » le procès à venir de Jacques Chirac{{,}}.
Il est le parrain de la promotion 2011-2012 de l'école de formation professionnelle des barreaux de la Cour d'appel de Paris, formant les futurs avocats parisiens, Il est également le parrain de la promotion 2014-2015 de l'École des Avocats du Sud-est. Il est également membre d'honneur de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), une association multiconfessionnelle qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine cultuel français.