Jospin, Lionel (1937-....)
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Biographie
Origine, enfance et famille
Né dans une famille protestante{{,}} et militante de gauche, Lionel Jospin est issu du second mariage de Robert Jospin, enseignant pacifiste membre du parti socialiste SFIO, « {{page h'}} » et proche de Marcel Déat, il a été exclu de la SFIO en 1945 en raison de son attitude sous l'occupation, et de Mireille Dandieu, sage-femme. De son premier mariage, Robert Jospin a eu deux enfants : un fils, Maurice (1924-2003), futur journaliste et jazzman, ami de Claude Luter, et une fille, Hélène. De l'union de Robert et Mireille Jospin naissent quatre enfants : Agnès, Lionel, Olivier et Noëlle, qui épouse le philosophe François Châtelet et devient romancière. De Meudon, où elle occupe un appartement, puis une villa avec jardin, la famille vient en 1948 s’installer à Paris, dans le quartier de la Bastille, boulevard Richard-Lenoir. Deux ans plus tard, Robert Jospin prend la direction d’un centre d’enfants difficiles, à La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne.
Adolescent, Lionel Jospin a intégré sous le nom de « Langue agile » les Éclaireurs unionistes de France (protestants) dans la troupe de Paris-Luxembourg, et à quinze ans, lors d’un camp dans le Jura, a eu pour chef de patrouille Michel Rocard, alias « Hamster érudit ». En 1954, il obtient son baccalauréat au lycée Janson-de-Sailly.
De 1956 à 1959, il est étudiant à l’Institut d’études politiques de Paris et résident à la cité universitaire Jean-Zay à Antony. Il réussit le concours de l’École nationale d’administration (ENA) en novembre 1961. De 1961 à 1963, il effectue son service militaire comme élève-officier à l’école de cavalerie de Saumur (comme Jacques Chirac avant lui), puis comme officier de chars, chef de peloton d’instruction à Trêves (Allemagne). Il y retrouve le soldat Guy Roux, entraîneur de l’AJ Auxerre, et le soldat Jean-Loup Dabadie, futur scénariste et parolier à succès, ainsi que ses copains d’alors : Josselin de Rohan, Jean-Bernard Mérimée et Jean Vidal.
Issu d’une famille de gauche, mais rebuté par le stalinisme et la politique coloniale de la SFIO, il s’engage à la fin des années 1950 à l’UGS avant d’adhérer, à la suite de son organisation, au PSU en 1960. S’éloignant de l’activité politique lors de son service militaire puis de sa formation à l’ENA, il rejoint le mouvement trotskiste au début de 1965 sous l’influence d’une rencontre avec Boris Fraenkel.
Il milite d’ailleurs à l’UNEF contre la guerre d’Algérie. Sous l’influence d’un ami éducateur, Michel Lautrec (1937-2000), il fait partie du groupe Lambert, l’Organisation communiste internationaliste (OCI), où avec l’historien Benjamin Stora il milite sous le pseudonyme de Michel, en hommage à son initiateur.
De son premier mariage avec Élisabeth Dannenmuller, il a eu deux enfants (Hugo, né en 1973 et Eva, née en 1975, artiste{{,}}). Divorcé, il épouse en 1994 la philosophe Sylviane Agacinski.
Ascension politique
Lionel Jospin, en 1983. De 1963 à 1965, il est élève de l'ENA, dans la promotion Stendhal, dans laquelle se trouvent entre autres : Yves Cannac, Ernest-Antoine Seillière, Jean-Pierre Chevènement, Josselin de Rohan, Alain Gomez, Jacques Toubon, Jean Vidal, Jean-Bernard Mérimée, Tristan d'Albis et Christian Aubin. Il effectue son stage à la préfecture de Bourges et son stage « ouvrier » dans les houillères du Nord.
À sa sortie de l'ENA, en 1965, il entre au Quai d'Orsay comme secrétaire des Affaires étrangères où il est affecté à la direction de la coopération économique et où il travaille avec Ernest-Antoine Seillière.
En 1970, il abandonne sa carrière de diplomate pour devenir professeur d'économie à l'IUT de Sceaux de l'Université de Paris. Après le congrès d'Épinay, il rejoint le Parti socialiste en 1971, à la demande de l'OCI, dont il rencontre régulièrement les responsables, en particulier Pierre Lambert. Lionel Jospin n'en mène pas moins une carrière rapide au PS, devenant un protégé de François Mitterrand.
D'abord membre d'un groupe d'experts chargé des relations internationales où il s'occupe des relations Est-Ouest, il entre en 1973 au Bureau exécutif et devient Secrétaire national à la formation. En 1975, il est chargé de rédiger le rapport qui sera adopté à l'occasion de la Convention nationale sur les relations avec le PC et devient secrétaire national au tiers-monde.
En 1977, Lionel Jospin est élu au Conseil de Paris, dans le {{18e}} arrondissement. Dans le cadre de ses fonctions de secrétaire national au tiers-monde, il représente François Mitterrand, au Liban, à l'occasion des funérailles de Kamal Joumblatt. C'est l'occasion pour lui de rencontrer discrètement Yasser Arafat alors pleinement impliqué dans la guerre civile libanaise.
En 1979, au congrès de Metz du Parti socialiste, il déclare « l'objectif du PS n'est pas de moderniser ou de tempérer le capitalisme mais de le remplacer par le socialisme ». Il devient secrétaire national aux relations internationales, chargé de la coordination au Parti socialiste.
En 1980, à l'occasion des 60 ans du Congrès de Tours, il se confronte à Georges Marchais sur le plateau de l'émission Les Dossiers de l'écran. On retiendra de ce face à face, préparé avec une équipe comprenant Philippe Robrieux, sa réplique au leader communiste : « Vous n'avez pas mis les pieds dans une usine depuis 30 ans et moi, ce matin, je donnais mes cours ».
En janvier 1981, à l'occasion du Congrès de Créteil qui désigne François Mitterrand comme candidat à l'élection présidentielle, Lionel Jospin est élu Premier secrétaire du parti conformément au souhait de son prédécesseur qui lui avait proposé le poste en novembre 1980 en cas de victoire. Selon certains, il quitte l'OCI durant cette période, rompant ses contacts avec le lambertisme autour de 1981. L'intéressé lui-même, sans démentir, donne une vision différente de ses relations avec les lambertistes : {{citation}}
Présidence de François Mitterrand
En 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Lionel Jospin assume dès lors, et durant tout le premier septennat, le rôle de premier secrétaire du Parti socialiste.
En juin 1981, il est élu député de la {{27e}} circonscription de Paris (quartiers de la Chapelle - Goutte-d’Or), avec Daniel Vaillant comme suppléant. Alors que Pierre Mauroy discute avec Georges Marchais du nombre et des attributions des futurs ministres communistes, Lionel Jospin prend lui en charge les négociations de l’accord de gouvernement.
Lionel Jospin participe durant la première législature de François Mitterrand aux « petits déjeuners du mardi », une réunion non officielle qui réunit chaque semaine autour du président, le Premier ministre, le premier secrétaire du Parti socialiste, le secrétaire général de l’Élysée et plus tard le conseiller spécial du président, pour aborder les questions politiques en cours.
Lionel Jospin connait son « baptême du feu » au congrès de Valence, en octobre 1981. Si sur le fond le congrès adopte une position modérée prônant le changement graduel, dans la forme, les excès verbaux, à l’exemple d’un Paul Quilès déclarant que des « têtes doivent tomber », laisseront le sentiment d’un processus mal maîtrisé par le nouveau secrétaire du Parti socialiste.
À l’occasion du tournant de la rigueur, Lionel Jospin cherche à renouveler la thématique de la « pause » employée par les socialiste à l’occasion du Front populaire, en utilisant, en mars 1983, la notion de « parenthèse ».
Aux élections législatives de 1986 (ces élections sont à la proportionnelle départementale), il est à la tête d'une liste PS-MRG sur Paris. Il est élu, avec sept autres députés socialistes, soit autant que le RPR. Sollicité par la fédération PS de Haute-Garonne lors d’une élection législative partielle, il se présente et est élu député de la Haute-Garonne en septembre 1986 (et se démet de son mandat de député de Paris, qui échoit à un autre candidat sur sa liste).
Entretemps, il prend Jean-Marie Cambacérès comme directeur de cabinet.
Dans la foulée de la réélection de François Mitterrand en 1988, il est élu député de la {{7e}} circonscription de la Haute-Garonne, siège qu’il abandonne pour entrer au gouvernement. Devenu ministre de l’Éducation nationale, il quitte le poste de premier secrétaire du PS, mais reste membre du bureau national et du conseil national du PS jusqu’en 1997.
Il se présente alors aux élections régionales françaises de 1992 en vue de briguer la présidence de la région Midi-Pyrénées mais il est battu par la liste menée par Marc Censi, le président sortant.
Comme ministre, il redessine la carte universitaire, notamment par le plan « Universités 2000 » et fait adopter la loi Jospin qui, entre autres mesures, réforme la formation des enseignants. Mais la contestation lycéenne l’affaiblit en 1990.
Son éternelle rivalité avec Laurent Fabius, exacerbée lors du congrès de Rennes en 1990, déchire le Parti socialiste. Lionel Jospin s’éloigne de François Mitterrand et doit quitter le gouvernement démissionnaire d’Édith Cresson en 1992. Battu lors des élections législatives de 1993 — il retrouvera son siège de député en 1997 — du fait du raz-de-marée RPR–UDF, et n’ayant plus pour seul mandat que celui de conseiller général de Cintegabelle, il quitte ses fonctions au PS et songe à se retirer de la vie politique ; il demande notamment un poste d’ambassadeur, ce à quoi s'opposera Alain Juppé alors ministre des Affaires étrangères.
Campagne présidentielle de 1995
Après le désistement de Jacques Delors, favori des sondages, il est désigné, face au premier secrétaire Henri Emmanuelli, candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle lors d’une primaire, le {{date}}. Après s’être montré critique sur le passé de François Mitterrand (il déclare en {{date}} « rêver d’un itinéraire plus simple et plus clair pour celui qui fut le leader de la gauche »), il réclame un « droit d’inventaire » sur le bilan de Mitterrand.
Donné perdant dès le début de l’élection, il crée la surprise en arrivant en tête au premier tour, avec 23,30 %, devant les rivaux RPR Jacques Chirac (20,84 %) et Édouard Balladur (18,58 %). Lors du second tour, il obtient 47,36 % des suffrages face à Jacques Chirac.
Lionel Jospin redevient premier secrétaire du PS le {{date}} et dirige l’opposition. Il préside ainsi la commission de rénovation du Parti socialiste de juin à octobre 1995. Il fait alliance avec le Parti communiste, les Verts, le Parti radical-socialiste et le Mouvement des Citoyens, pour créer la gauche plurielle qui remporte les élections législatives de 1997, à la suite de la dissolution décidée par Jacques Chirac le {{date}}.
Premier ministre
{{Article détaillé}} Lionel Jospin aux côtés de Vladimir Poutine, en 2000.
Le {{date}} le président le nomme Premier ministre : c'est le début de la troisième cohabitation. Il forme un gouvernement d'union dit de majorité plurielle, où Lionel Jospin se dit {{Citation}} de compter des ministres communistes, centré sur quelques proches : Dominique Strauss-Kahn, Claude Allègre et Martine Aubry. Cette dernière met en place la principale promesse de campagne : les 35 heures. Assez populaire, il devra cependant se séparer au cours de la législature du noyau dur de son gouvernement : contesté par les syndicats enseignants, Claude Allègre abandonne l'Éducation nationale, tandis que Dominique Strauss-Kahn, mis en examen, choisit de démissionner. Lors du vaste remaniement ministériel de 2000, il fait alors entrer les « éléphants » du PS, dont Jack Lang, rue de Grenelle, et son rival historique au sein du PS, Laurent Fabius, à Bercy.
Sur le plan économique, jusqu'en 2001, Lionel Jospin bénéficie d'une période d'embellie liée à une forte croissance mondiale, avec réduction de l'endettement et dynamisme boursier, qui se traduit notamment par l'envol des nouvelles technologies : {{citation}}. Sa part de responsabilité dans cette situation est source de débat, mais la croissance du PIB français est durant cette période constamment supérieure de 1 % à la moyenne de la croissance dans l'Union européenne. Il met en œuvre une politique ciblée sur l'emploi (emplois-jeunes, prime pour l'emploi, baisse de la TVA, soutien à la consommation, allègements de charges, réforme sur l'annualisation du temps de travail en contrepartie des 35 h) ; entre 1997 et 2001, le chômage passe du taux record de 12,2 % à un plancher de 8,6 %, mais il repasse la barre des 9 % en 2002. Les lois Aubry auraient permis de créer environ 350000 emplois, mais l'impact de la réforme reste toutefois contesté. C'est pourtant la période où la France a connu le plus grand nombre de créations d'emplois de tout le vingtième siècle{{refnec}}, et une baisse sans précédent du chômage malgré l'augmentation de la population active jusqu'en 2005, date du début du départ à la retraite des premiers enfants du baby-boom. De 1997 à 2001, le déficit public de la France est réduit en moyenne de 0,2% par an en pourcentage du PIB. En 2001, la conjoncture mondiale se retourne brutalement à la suite des attentats du World Trade Center, puis à l'explosion de la bulle Internet.
Sur le plan social, il met en place la Couverture maladie universelle et l'Allocation personnalisée d'autonomie pour les personnes âgées, et fait adopter la loi Kouchner sur les droits des malades (mars 2002). Il instaure également le PACS (pacte civil, qui permet l'union des couples sans passer par le mariage, qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels), qui voit l'opposition frontale de l'Église et de la droite catholique. Il fait également adopter la loi Besson sur les gens du voyage.
Sur le plan de la sécurité des citoyens, il met en place la police de proximité, chargée d'« humaniser les jeunes aux yeux de la police et d'humaniser la police aux yeux des jeunes »{{citation nécessaire}}, crée la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), et fait voter la loi Guigou sur la présomption d'innocence. Toutefois, après le 11 septembre 2001, il s'engage pour la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ), qui oblige notamment les FAI à conserver les données de connexion de leurs clients, réprime l'occupation des cages d'escaliers ainsi que les rave-parties non autorisées.
Au niveau institutionnel, et avec le président Jacques Chirac, il organise un référendum sur la réduction du mandat présidentiel à cinq ans : le « oui » recueille 73,21 % des suffrages, mais l'abstention s'élève à 69,81 %.
Sur le plan sanitaire, il est confronté à la crise de la vache folle, lors de laquelle son gouvernement est accusé de prendre un certain retard dans la prise de décision en comparaison de la législation britannique. Le {{date}}, Jacques Chirac réclame l'interdiction immédiate des farines animales, position que rejoint le Premier ministre quelques jours plus tard.
De 1997 à 2001, malgré une {{citation}} PS-PC du 29 avril 1997 qui promettait « pour France Telecom, Thomson et Air-France, l’arrêt des privatisations », Lionel Jospin entreprend, une fois Premier ministre, une série de privatisations ou d'ouverture aux capitaux privés : France Telecom, Thomson Multimédia, le GAN, le CIC, les AGF, Société marseillaise de crédit, RMC, Air France, Crédit lyonnais, Eramet, Aérospatiale-Matra, EADS Banque Hervet. Il déçoit également de nombreux sympathisants de la gauche à propos de l'usine Renault de Vilvorde en Belgique : bien que s'étant engagé lors de la campagne des législatives de 1997 à remettre en cause la décision de fermeture, il ne peut arrêter le processus.
Dans son discours du 5 novembre 1998 à Craonne où il a inauguré la sculpture de Haïm Kern, à l'occasion du {{80e}} anniversaire de l'armistice de 1918, le Premier ministre Lionel Jospin a souhaité que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale ». Dans le contexte de cohabitation, cette initiative est critiquée par le président de la République Jacques Chirac, qui la juge {{citation}}. En 2000, il s'avoue impuissant à empêcher des licenciements dans l'usine Michelin, déclarant {{citation}}. Cette phrase est souvent analysée comme lui ayant coûté cher sur le plan politique, notamment au moment de l'élection présidentielle de 2002.
En 2001, son militantisme passé à l'Organisation communiste internationaliste (trotskiste) est révélé dans des articles de presse (Le Monde, L'Express, Le Nouvel Observateur), puis dans deux biographies. Le Premier ministre reconnaît la véracité de ces informations, bien qu'ayant jusque-là toujours démenti la rumeur, affirmant avoir été confondu avec son frère Olivier Jospin, lui-même militant avoué de l'organisation trotskiste.
Lionel Jospin déclare, quelques années après la fin de la cohabitation, que sa relation avec le président Jacques Chirac fut « correcte voire plutôt cordiale », mais qu'il lui a « toujours été difficile de [lui] faire confiance, même sur les questions touchant aux intérêts essentiels de la France ».
Campagne présidentielle de 2002
{{Article connexe}}
Lionel Jospin annonce sa candidature à l'élection présidentielle par fax le {{date}}. Il gère mal une campagne marquée par le thème de l'insécurité et ne rassemble pas sur sa candidature les composantes de sa majorité plurielle, qui présentent chacune un candidat. Son positionnement politique est, en outre, sujet à controverse : il affirme au début de la campagne que son « projet n'est pas socialiste », nuançant par la suite ce propos avec des drapeaux rouges lors des meetings. D'autre part, ses attaques personnelles contre le président Chirac (« un président vieux, usé, fatigué ») ont un effet mitigé. Par ailleurs, il s'aliène une partie de l'électorat enseignant, pourtant traditionnellement acquis à la gauche, en raison des réformes Allègre. Enfin, l'opposition de droite lui reproche de ne pas avoir profité des années de croissance économique solide pour mener des réformes importantes, comme celle des retraites.
Le 17 avril, quatre jours avant le premier tour, alors qu'il est donné au coude-à-coude avec Jacques Chirac dans les sondages, il juge peu sérieuse l'hypothèse de son absence au second tour. Il est pourtant éliminé au premier tour, lors d'un scrutin marqué par une abstention de 28,40 % des inscrits, en obtenant 16,18 % des suffrages exprimés, derrière Jean-Marie Le Pen (16,86 %) et Jacques Chirac (19,88 %). Apprenant cet échec, il annonce le soir du premier tour son retrait de la vie politique, en déclarant : « Au-delà de la démagogie de la droite et de la dispersion de la gauche qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique, après la fin de l’élection présidentielle »{{,}}
Jacques Chirac est très largement réélu après une campagne d'entre-deux tours marquée par d'importantes mobilisations contre l'extrême droite. Lionel Jospin quitte ses fonctions de Premier ministre le {{date}} ; Jean-Pierre Raffarin lui succède. Dans un film réalisé par Patrick Rotman et diffusé en {{date}} sur France 2, Lionel Jospin déclare assumer l'entière responsabilité de la défaite de la gauche à cette élection.
Retrait de la vie politique
Lionel Jospin, en 2009.
Le {{date}} sort son livre, Le Monde comme je le vois, qui relance les spéculations autour d'un éventuel retour en politique.
Il laisse entendre, à plusieurs reprises, qu'il serait prêt à se présenter à l'élection présidentielle de 2007 si les socialistes le lui demandaient. Le {{date}}, Lionel Jospin intervient à l'université d'été du PS et déclare, le 4 septembre, être « capable d'assumer la charge de chef de l'État ». Mais les sondages indiquent qu'une majorité de Français et de sympathisants socialistes ne souhaite pas sa candidature et que le niveau d'intentions de vote en sa faveur est beaucoup plus faible que celui de Ségolène Royal en cas de duel face à Nicolas Sarkozy. Le 28 septembre, il annonce, dans une lettre adressée aux militants socialistes, qu'il ne sera pas candidat à la primaire socialiste. Le {{date}}, au cours du vote de désignation du candidat à la présidentielle, il affirme ne pas avoir voté blanc et révélera plus tard avoir voté pour Dominique Strauss-Kahn.
Le {{date}}, Lionel Jospin rejoint l'équipe de campagne de Ségolène Royal, aux côtés notamment des deux anciens rivaux de cette dernière, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Dans son livre L'Impasse, publié en septembre 2007, Lionel Jospin estime que Ségolène Royal « n'a pas les qualités humaines ni les capacités politiques » nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et « espérer gagner la prochaine présidentielle ».
Après avoir signé la motion présentée par Bertrand Delanoë au congrès de Reims, il vote, le {{date}}, lors de l'élection du premier secrétaire du Parti socialiste, pour Martine Aubry. Il affirme, à propos de Ségolène Royal : « Dans le socialisme, les “néos”, ceux qui ont été contre le vieux et pour le neuf, n'ont pas toujours laissé de très bons souvenirs » ; ce commentaire, qui trace un parallèle avec la tendance {{citation}} de Marcel Déat, passé ensuite à la collaboration, entraîne un début de polémique.
Le {{date}}, le président de la République, François Hollande, annonce la nomination de Lionel Jospin à la tête d'une Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique, qui formule des propositions visant notamment à réduire le cumul des mandats et les conflits d'intérêts.
Conseil constitutionnel
Le {{date}}, il accepte la proposition du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, de le nommer membre du Conseil constitutionnel en remplacement de Jacques Barrot, décédé quelques jours auparavant. Le {{date}}, la Commission des Lois de l'Assemblée nationale valide sa nomination à une large majorité. Il prend ses fonctions le {{date}}.