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Clément, Olivier (1921-2009)

Biographie

Issu d’une famille cévenole agnostique, Olivier Clément se convertit à l'âge de trente ans après une longue recherche dans l'athéisme et les spiritualités asiatiques. Il avait découvert, sous l’influence de la lecture de Nicolas Berdiaev et de Vladimir Lossky, dont il deviendra l’élève et l’ami, la pensée des Pères chrétiens d’Orient et reçu le baptême dans l’Église orthodoxe, au sein de la paroisse francophone du Patriarcat de Moscou à Paris. Il a raconté son enfance, ses errances spirituelles et sa conversion dans une autobiographie, L'Autre Soleil (éd. Stock, 1986). Agrégé d'histoire, il a longtemps enseigné au lycée Louis-le-Grand à Paris. Professeur à l'Institut de théologie orthodoxe (Institut Saint-Serge), il était devenu l'un des témoins les plus estimés et les plus féconds de l'Orthodoxie en Occident.

Olivier Clément est l'un des fondateurs de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages consacrés à l'histoire, la pensée et la vie de l'Église orthodoxe, et à la rencontre de l'Orthodoxie, du christianisme occidental, des religions non chrétiennes et de la modernité. Il a entre autres rédigé le Que sais-je ? sur l'Église Orthodoxe. Il est responsable de la revue de théologie Contacts, docteur honoris causa de l'Institut de théologie de Bucarest et de l'université catholique de Louvain.

En marge de son activité d'enseignement, Olivier Clément a été particulièrement engagé dans la vie et le témoignage de l'Église orthodoxe en France. Consulteur du Comité inter-épiscopal orthodoxe de France de 1967 à 1997, il a été membre du comité mixte de dialogue théologique catholique-orthodoxe et des rencontres bilatérales orthodoxes-protestants. Il a aussi inspiré les travaux de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale depuis sa fondation au début des années 1960 et a participé activement aux différents congrès orthodoxes d'Europe occidentale qui, depuis 1971, permettent tous les trois ans à des orthodoxes venus des quatre coins du continent de se rencontrer pour prier et réfléchir ensemble. Son rôle a été souvent capital dans le parcours de nombreux jeunes et moins jeunes, orthodoxes ou non, qui ont retrouvé un sens à leur vie grâce aux paroles d'Olivier Clément, lors des conférences qu'il donnait au cours de ces rassemblements, ou ailleurs dans le cadre de rencontres œcuméniques, de colloques internationaux, d'interviews, etc.

Parmi les théologiens orthodoxes contemporains, il est celui qui, sans doute, a su se montrer le plus attentif aux interrogations de la modernité auxquelles il a cherché à répondre à travers une réflexion puissante et poétique, à la fois enracinée dans la Tradition de l'Église, mais en même temps créatrice et rénovatrice. Olivier Clément a été l'interlocuteur de plusieurs grands spirituels de son temps — le Patriarche Athénagoras, le pape Jean-Paul II, le prêtre et théologien roumain Dumitru Staniloaë, l'archimandrite Sophrony du monastère de Maldon (Grande-Bretagne), Frère Roger de Taizé, Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant'Egidio —, avec lesquels il nouera des relations de confiance et d'amitié.

Ainsi, en 1998, il s'est vu confier par Jean-Paul II la rédaction des méditations que le pape devait lire cette année lors de la célébration du chemin de croix du vendredi saint au Colisée. Olivier Clément laisse une vaste œuvre comprenant une trentaine d'ouvrages de théologie, d'histoire de l'Église et de spiritualité ainsi que de très nombreux articles, parus notamment dans la revue Contacts, dont il dirigeait la rédaction depuis 1959.

En 2000, il se montra critique par rapport à la déclaration romaine Dominus Iesus.