Lully, Jean-Baptiste (1632-1687)
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Biographie
Une origine florentine
Fils du meunier Lorenzo Lulli et de Caterina del Sera, elle-même fille de meunier, Jean-Baptiste Lully naît le {{Date de naissance}} à Florence, dans le quartier du Borgo Ognissanti non loin du fleuve Arno, et il est baptisé le lendemain en l'église {{Lien}} : son parrain est Antonio Comparini et sa marraine est Maddalena Bellieri. Jean-Baptiste a deux frères et sœurs morts prématurément : Verginio (1621-1638) et Margherita (morte en 1639).
Il est remarqué vers 1645 par Roger de Lorraine, duc de Guise. Arrivé en France l'année suivante, il entre comme garçon de chambre au service de la duchesse de Montpensier (dite la Grande Mademoiselle), qui désirait parfaire ses connaissances en langue italienne. {{refnec}}, elle l'envoie en cuisine.
Les débuts à la cour de France
Arrivé en France à l'âge de treize ans, il devient le premier compositeur de la cour, et ses airs et ballets consacrèrent sa réputation. Il apprit le violon, le clavecin, la théorie et la composition musicale avec Nicolas Metru et se montra excellent danseur. Ses talents enfin reconnus par la duchesse, il crée pour elle la « Compagnie des violons de Mademoiselle » dont elle était très fière car ils étaient meilleurs que les « {{nombre}} du Roi ». En 1652, après la Fronde et sa séparation d'avec {{Mlle}} tombée en disgrâce, {{nobr}} l'engagea dans la Grande Bande des Violons du Roi, composée de {{nombre}}. En 1653, Lully dansa avec le roi dans le Ballet royal de la nuit. Il obtint rapidement la direction d'un nouvel ensemble : La Bande des Petits Violons. En 1659, Lully triomphe avec le Ballet d'Alcidiane.
Surintendant de la musique royale
Parfait courtisan, homme d'affaires habile et appuyé par {{nobr}}, il devint compositeur de la chambre, puis surintendant de la musique royale. Lully était aussi danseur. Il écrivit pour le roi un ballet qui représentait le soleil ({{nobr}}) au centre et les planètes (ses ministres) autour de lui, de façon à montrer que {{nobr}} était le maître (à l'instar du soleil qui est le centre de l'univers).
Naturalisé français en 1661, il épousa quelques mois plus tard Madeleine Lambert, dont le père, Michel Lambert, dirigeait la musique chez la duchesse de Montpensier. Ils eurent six enfants, dont trois fils qui furent musiciens à leur tour (Louis, Jean-Baptiste et Jean-Louis) et trois filles dont l'aînée, Catherine-Madeleine, épousera en 1684 Jean-Nicolas de Francine, qui succédera à Lully à la tête de l'Académie royale de musique.
À partir de 1664, Lully travailla régulièrement avec Molière (qui le surnommait « le paillard »), créant ainsi le genre de la comédie-ballet, sans cependant renoncer aux ballets de cour. Les pièces de ce dernier sont alors une combinaison de comédies, de ballets et de chants : L'Amour médecin en 1665, la Pastorale comique en 1667, George Dandin en 1668, Monsieur de Pourceaugnac en 1669, Le Bourgeois gentilhomme et sa turquerie. Mais en 1671 les deux hommes se fâchèrent et devinrent ennemis. Il n'est toutefois pas prouvé que, même s'ils collaborèrent, ils furent amis. Aucun rédacteur de gazette, mémorialiste ou biographe ne fait mention d'une amitié, pas plus que de leur brouille qui fut à l'époque un non-événement.
En 1672, Lully acheta le privilège accordé en 1669 à Perrin de l'Académie d'Opéra qui prit dès lors et jusqu'à la Révolution le nom d'Académie royale de musique. Il compose sa première tragédie en musique (tragédie lyrique) intitulée Cadmus et Hermione en 1673 sur un livret de Philippe Quinault (1635-1688) qui devient son librettiste attitré. Comblé d'honneurs et de richesses, Lully composa alors approximativement une tragédie en musique par an, éclipsant, par la faveur dont il jouissait auprès du roi, tous les compositeurs dramatiques de son époque : Marc-Antoine Charpentier, André Campra, Louis-Nicolas Clérambault. En 1681, Lully atteignit l'apogée de sa carrière en devenant secrétaire du roi.
En ce qui concerne la sexualité de Lully, {{nobr}} avait en horreur ce qu'on nommait alors les « mœurs italiennes » (homosexualité). Aussi, quand en 1685, les relations de Lully avec Brunet, un jeune page de la Chapelle, firent scandale, Lully perdit quelque peu de son crédit auprès du roi qui n'assista pas aux représentations de son dernier opéra, Armide, en 1686.
Lully composa sa dernière œuvre complète, Acis et Galatée, pastorale en forme d'opéra, pour la cour plus volage du Grand Dauphin, fils de {{nobr}}{{refsou}}.
Mort
La cause de sa mort fut particulière puisqu'elle intervint à la suite d'une répétition du {{lang}} qu'il devait faire jouer pour la guérison du roi. N'arrivant pas à obtenir ce qu'il voulait des musiciens, Lully, d'un tempérament explosif, s'emporta et se frappa violemment un orteil avec son « bâton de direction », longue et lourde canne surmontée de rubans et d'un pommeau richement orné, servant à l'époque pour battre la mesure en frappant le sol. Étant danseur, il refusa qu'on coupât sa jambe qui s'infectait, la gangrène se propagea au reste du corps et infecta en grande partie son cerveau. Lully meurt quelque temps après à Paris, le {{date}}, « âgé de {{nombre}} ou environ, dans sa maison, rue de la Magdelaine ». Son corps est porté chez les religieux Augustins déchaussés (les Petits Pères) et est enterré dans leur église Notre-Dame-des-Victoires, selon le testament de Lully. Madeleine Lambert, son épouse, y avait acheté la chapelle Saint-Nicolas-de-Tolentin au prix de {{unité}}.
Dans le tombeau de Lully sont par la suite inhumés un grand nombre de membres de la famille Lully-Lambert :
- Jean-Louis Lully, son fils, le {{date}}
- Michel Lambert, son beau-père, le {{date}}
- Catherine Madeleine Lully, sa fille, le {{date}}
- Madeleine Lambert, son épouse, le {{date}}
- Louis Lully, son fils, le {{date}}
- Louis André Chevalier Lully, son petit-fils, le {{date}}
- Jean-Baptiste Lully fils, son fils, le {{date}}.
Le tombeau de Lully est enlevé de la chapelle pendant la Révolution française en janvier 1796 et installé au musée des Monuments français. Il est rendu sur décision du préfet de la Seine Gaspard de Chabrol, en date du {{date}}, et placé avec quelques modifications dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l'église Notre-Dame-des-Victoires. Pendant la Commune de Paris, comme de très nombreux monuments parisiens, l'église est totalement saccagée et pillée par les Communards et les tombeaux, dont ceux de la famille Lully, sont profanés et vidés. Les Communards avaient notamment appris que le curé de l'église avait caché tous les objets de valeur dans le tombeau du musicien.
Le tombeau de Lully se trouve aujourd'hui au-dessus du cintre de la travée entre la chapelle Saint-Jean et celle de l'Enfant Jésus de la basilique Notre-Dame-des-Victoires. C’est un sarcophage de marbre noir, surmonté du buste en bronze du grand musicien, modelé par Antoine Coysevox et accosté de deux pleureurs sculptés par Cotton. Au-dessous du buste, on peut voir deux génies : la « Musique profane » et la « Musique sacrée ». De l’autre côté de la travée, sur la paroi opposée, dans la chapelle voisine, un autre buste en marbre blanc complète le mausolée.