Aller au contenu principal

Offenbach, Jacques (1819-1880)

Biographie

Jacob Offenbach naît à Cologne en 1819 (Allemagne), où son père, Isaac Judas Eberst (1779-1850), est cantor de la synagogue. Originaire d'Offenbach-sur-le-Main près de Francfort-sur-le-Main, Isaac Eberst adopte le patronyme d'Offenbach vers 1810, en vertu du décret napoléonien du 28 juillet 1808.

Le jeune Jacob révèle très jeune ses dons pour le violoncelle, ce qui conduit son père à lui faire poursuivre dès 1833 ses études musicales à Paris, seule ville où un artiste juif peut à l'époque faire carrière. Offenbach est admis à titre dérogatoire au Conservatoire de Paris, dans la classe de violoncelle d'Olivier-Charlier Vaslin. Indiscipliné, il quitte l'établissement au bout d'un an pour rejoindre l'orchestre de l'Ambigu-Comique, puis celui de l'Opéra-Comique. Ayant francisé son prénom en « Jacques », il mène parallèlement une carrière de soliste virtuose. En 1847, il devient directeur musical de la Comédie-Française, grâce à la notoriété acquise par ses mélodies. Il crée en 1855 son propre théâtre, les Bouffes-Parisiens, situés sur les Champs-Élysées, afin d'y faire exécuter ses œuvres. Il travaille entre autres avec les librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy et y engage ses interprètes fétiches, Hortense Schneider et Jean Berthelier.

Émule de Rossini et de Mozart, il est le créateur de l'opéra bouffe français, que l'on confondra par la suite avec l'opérette, genre dans lequel il excelle également mais dont on doit la paternité à son rival – et néanmoins ami – le compositeur-interprète Hervé. Parmi la centaine d'œuvres qu'il compose en 40 ans d'activité, plusieurs sont devenues des classiques du répertoire lyrique, d’Orphée aux Enfers (1858), son premier grand succès, grâce notamment à son « galop » infernal, aux Contes d'Hoffmann (1881), en passant par La Grande-duchesse de Gérolstein, La Belle Hélène, La Vie parisienne ou Les Brigands (et le fameux « bruit de bottes » des carabiniers qui arrivent {{citation}}). Son succès populaire est l'objet de nombreuses jalousies et critiques. C'est ainsi que Théophile Gautier propage son image de jettatore (jeteur de sorts) qu'il avait lui-même créée.

La guerre franco-prussienne de 1870 met brutalement fin à cette {{Citation}} dont Offenbach est devenu en quinze ans l'une des figures emblématiques. Cible d'attaques virulentes des deux côtés du Rhin en raison de son origine germanique (les uns l'accusant d'être un traître, les autres un espion), il quitte Paris quelques jours avant que l'armée prussienne n'en commence le siège (19 septembre 1870). Durant l'année qui suit, on le retrouve à Bordeaux, à Milan, à Vienne ou encore à Saint-Sébastien.

Il est de retour à Paris en mai 1871, mais l'heure n'est plus à l'humour bouffon, et son Boule-de-neige, créé aux Bouffes-Parisiens (d'après Barkouf), en fait les frais, tout comme son opéra-comique Fantasio, d'après la pièce homonyme de Musset. Il lance alors un nouveau genre, l'{{Citation}} : grâce à quoi Le Roi Carotte, écrit sur un livret de Victorien Sardou, attire à nouveau les foules au théâtre de la Gaîté, dont Offenbach prend la direction en juin 1873. Ses capacités de gestionnaire sont néanmoins inversement proportionnelles à ses qualités artistiques : le coût exorbitant des productions (par exemple le canon géant dans Le Voyage dans la Lune ou les costumes de La Haine) le conduit à la faillite en 1875. Il règle ses dettes grâce à sa fortune personnelle et en donnant une tournée de concerts aux États-Unis en 1876.

Toujours à l'affût des aspirations du public, il adopte avec succès la mode de l'opéra-comique patriotique ou historique dans lequel Charles Lecocq est passé maître depuis l'immense succès de La Fille de madame Angot (1873), et compose Madame Favart (1878), puis La Fille du tambour-major (1879), qui demeure l'une de ses œuvres les plus populaires.

Tombe de Jacques Offenbach au Cimetière de Montmartre Offenbach meurt des suites de la goutte dans la nuit du 4 au {{date}}, à 3 heures et demie, au 8 boulevard des Capucines. Son décès survient quatre mois avant la création de son opéra fantastique Les Contes d'Hoffmann, alors en répétitions à l'Opéra-Comique. Le compositeur ne pensait pas que cet ouvrage allait lui apporter enfin la reconnaissance officielle à laquelle il avait aspiré tout au long de sa carrière, et devenir l'un des opéras français les plus joués au monde.

Il est enterré au cimetière de Montmartre (9e division). Sa tombe, réalisée par Charles Garnier, est ornée d'un buste à son effigie dû au sculpteur Jules Franceschi{{,}}.