Nabokov, Vladimir (1899-1977)
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Biographie
La maison natale de Vladimir Nabokov. {{citation}}
La famille Nabokov
La famille Nabokov fait partie de la noblesse russe. S'appuyant sur les dires d'un cousin généalogiste, Vladimir Nabokov fait remonter le passé de sa famille à Nabok Murza, un prince tatar russifié qui aurait vécu à la fin du {{s-}}. Depuis le {{s-}}, la famille s'est illustrée au service de l'Empire russe. Le grand-père paternel de l'écrivain, Dimitri Nikolaïevitch Nabokov, est ministre de la Justice d'Alexandre {{II}} puis d'Alexandre {{III}}, et son père, Vladimir Dmitrievitch Nabokov (1869-1922), est un professeur de droit, criminologue et homme politique libéral connu, membre fondateur du parti Parti constitutionnel démocratique, élu à la première Douma d'État de l'Empire russe. Le père est un opposant à l'autocratie, il est d'ailleurs arrêté quelques semaines après l'{{lien}}.
Après la révolution de Février 1917, il est ministre sans portefeuille du gouvernement Kerensky.
La mère de l'écrivain, Eléna Ivanovna (née Roukavichnikov) (1876 - 1939) est issue d'une richissime famille de propriétaires terriens{{,}}. En 1916, après la mort de son unique oncle maternel Vassili ({{citation}}), le futur écrivain, âgé de seulement dix-sept ans, hérite - au grand dam de son père - d'une fortune colossale, dont il ne profitera que pendant quelques mois.
Outre Vladimir qui est l'aîné, la fratrie compte 4 enfants : un frère, Serge, né en mars 1900, deux sœurs : Olga née en janvier 1903 et Elena en mars 1906, et le benjamin, Kirill né en juin 1912.
Enfance
Vladimir Vladimirovitch naît le {{date}}{{,}} au cœur de Saint-Pétersbourg, vit une enfance heureuse dans un milieu très aisé et reçoit une solide éducation.
Dès l'âge de six ans, il parle l'anglais et apprend le français, aidé par {{citation}} ({{citation}}, {{citation}}, {{citation}}, {{citation}}, Mademoiselle O, etc.) et {{citation}}. Dans Autres rivages, Nabokov rapporte : {{citation}} et {{citation}} La famille demeure dans son hôtel particulier de la rue Bolchaïa Morskaïa, dans un des quartiers les plus élégants de la capitale. Elle passe ses vacances à Rojdestveno ou à Biarritz sur la côte Atlantique.
En janvier 1911, Vladimir et son frère Serge font leur entrée à l'école Tenichev, une école privée ouverte à tous, mais qui est l'une des plus chères de l'Empire russe.
Exils
La révolution d'Octobre 1917 et la prise du pouvoir par les bolcheviks poussent les Nabokov à l'exil. Vladimir Nabokov quitte définitivement Pétrograd le {{date}}. La famille fuit d'abord vers le sud et s'installe quelque temps en Crimée. Le {{date}}, elle embarque pour Athènes et parvient à Marseille. De là, elle traverse la France pour Le Havre et elle embarque pour le Royaume-Uni, où vit une importante communauté de Russes exilés. De 1919 à 1923, Vladimir étudie d'abord brièvement l'ichtyologie avant de se tourner définitivement vers les Lettres françaises et russes au Trinity College, à Cambridge. En 1923, diplômé de l'université de Cambridge, il s'installe à Berlin, grand carrefour d'immigration russe.
Il publie quelques nouvelles et poèmes dans le journal émigré Roul dès 1921, donne des cours d'anglais, de tennis, fait de la traduction, de la figuration de cinéma, un peu de théâtre, des échecs, compose des mots croisés en russe. L'assassinat de son père par des monarchistes russes, puis la montée du nazisme, poussent Nabokov (qui a épousé Véra Slonim, elle-même juive et qui lui donne un fils, Dimitri), à quitter l'Allemagne en 1936 pour s'installer à Paris. Les premières œuvres de Nabokov sont toutes écrites en russe, Nabokov n'ayant jamais appris l'allemand. Son premier roman, Machenka (1926), lui vaut un début de célébrité parmi les émigrés russes. Publié en 1928, Roi, dame, valet et la traduction allemande de Machenka rétablit un peu la situation financière difficile des Nabokov, qui peuvent s'offrir des vacances dans les Pyrénées. Avec La Défense Loujine, Nabokov devient un écrivain de renom. Certains de ses textes sont déjà traduits. Ainsi, Chambre obscure paraît en français en 1934.
Son œuvre russe s'achève avec Le Don, un roman sur la création littéraire.
L'écrivain russe devient américain
Nabokov quitte définitivement Berlin le {{date}}. Il séjourne d'abord à Bruxelles, puis à Paris, mais il effectue de nombreux voyages à Cambridge, Prague, en différents lieux de la Côte d'Azur. Il espère s'installer comme professeur de russe en Angleterre, mais le projet ne se concrétise pas. Nabokov vit alors dans un très grand dénuement : il ne peut travailler en France et n'obtient une carte d'identité qu'un an plus tard. Il écrit cependant en français la nouvelle Mademoiselle O, ainsi qu'un essai sur Pouchkine.
Les Nabokov émigrent aux États-Unis le {{date}} sur le Champlain.
En 1941, Nabokov écrit pour la première fois un roman en anglais intitulé La Vraie Vie de Sebastian Knight — ce qui marque un tournant majeur dans sa carrière d'écrivain. Son style est dès lors totalement abouti et le livre lui-même peut être présenté comme un manifeste de son travail.
Nabokov enseigne ensuite à l'université Cornell. Il est naturalisé américain en 1945. La publication d’Autres Rivages, un récit de ses souvenirs d'enfance, lui vaut une première reconnaissance littéraire aux États-Unis.
Lolita
La consécration vient ensuite avec le succès de Lolita en 1955. Le roman fait scandale, est refusé par les éditeurs américains et doit être publié à Paris, mais la critique y reconnaît un chef-d'œuvre. Le livre est adapté au cinéma par Stanley Kubrick en 1962, puis de nouveau par Adrian Lyne en 1997. Cette histoire raconte l'amour passionné et charnel d'un Européen, Humbert Humbert, pour une jeune « nymphette » américaine de douze ans. Émaillé de références à Annabel Lee d'Edgar Allan Poe, Lolita est aussi une description passionnée des États-Unis et un chef-d'œuvre de poésie en prose.
Nabokov publie ensuite Feu pâle (1961), autre texte majeur, dont la construction autour de trois histoires imbriquées constitue une remarquable mise en abyme.
Nabokov se caractérise par la dextérité, l'ingéniosité de son style et par sa position d'auteur intermédiaire entre les littératures russe et américaine. En outre, une imagination débordante, l'usage de la parodie, de la satire, ainsi que des jeux de mots dans différentes langues contribuent à sa consécration.
En 1959, il s'installe en Suisse, sur la Riviera vaudoise, dans un grand hôtel de Montreux, où il demeure jusqu'à sa mort. Il adapte alors ses premiers romans en russe dans des versions anglaises, souvent avec le soutien de son fils Dmitri. Nabokov prêtait beaucoup d'attention à la traduction de ses œuvres, relisant certaines d'entre elles. En particulier, sa correspondance montre le souci accordé aux traductions en suédois car nombreux étaient ceux qui pensaient que l'Académie suédoise attribuerait à Nabokov le prix Nobel de littérature.
Il travaille également de longues années à Ada ou l'ardeur, son dernier roman. Œuvre monumentale décrivant l'amour à l'érotisme torride entre Van Veen et sa sœur Ada, dans un univers fantasmé rappelant la Russie de la jeunesse de l'auteur, il est le livre dont Nabokov dit : {{citation}} ; autre citation : {{citation}}
Il est enterré dans le cimetière de Clarens.
Œuvre posthume
À sa mort, l'écrivain laissait le manuscrit d'un roman inachevé, L'Original de Laura, rédigé au crayon papier sur 138 fiches cartonnées. Il souhaitait que le manuscrit soit détruit s'il mourait avant de l'avoir achevé. Après trente ans d'hésitation et contre la volonté de son père, le fils de l'écrivain, Dmitri Nabokov, décide d'éditer le roman, qui sort en novembre 2009 aux États-Unis et au Royaume-Uni.