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Denon, Dominique-Vivant (1747-1825)

Biographie

Après avoir entrepris puis abandonné des études de droit à Paris, le jeune Vivant produit en 1769 une comédie, Julie, ou Le bon père, mais se fait surtout connaître pour son esprit et ses talents de causeur. Louis {{XV}} le charge de la direction du cabinet de pierres gravées de Madame de Pompadour et le nomme secrétaire d’ambassade à Saint-Pétersbourg. Lors de l'avènement de Louis {{XVI}}, il est transféré en Suède, puis en Suisse en 1775.

Il profite du voyage pour rendre visite à Voltaire à Ferney et il écrit un conte libertin, Point de lendemain, qui paraît en 1777.

Buste commémoratif de Joseph Charles Marin, montré au Salon de 1827 (musée du Louvre).

À partir de 1782, il est secrétaire d'ambassade, puis chargé d'affaires à Naples. Il commence alors à étudier les monuments anciens et à produire des dessins et des gravures. De retour à Paris en 1787, il est élu membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture.

Pendant la Révolution, Denon se réfugie à Venise, puis revient à Paris en 1793, en pleine Terreur, pour éviter la confiscation de ses biens. Proche de Jacques-Louis David, qui le charge de graver les projets de costumes républicains que le peintre a dessinés, il se rend chez Robespierre, qui lui propose d’être graveur national.

Denon se rapproche de Joséphine de Beauharnais et accompagne ensuite Bonaparte en Égypte, où il rédige son Voyage dans la Basse et la Haute Égypte publié en deux volumes en 1802 et qui a connu quarante rééditions au cours du {{XIXe siècle}}.

À 51 ans, il réalise sa vocation première : redevenir le dessinateur qu'il a toujours été. C'est en effet lors de la campagne d'Égypte, entre 1798 et 1799, qu'il s'adonne, à cheval, à son passe-temps préféré : le croquis de voyage, le lavis à l'encre brune sur papier blanc ou bleu, le dessin au trait à la plume à la pierre noire ou à la sanguine sur papier calque ou sur papier légèrement orangé. Il ne cesse de se consacrer à l'eau-forte, à la lithographie et au relevé archéologique. Avec le temps, l'œuvre graphique de Denon prend du poids puisque l'on a répertorié près de six cents planches de gravure signées de sa main et pas moins de quatre cents croquis rapportés d'Égypte.

Andrieu]], d'après un dessin de Denon

À son retour, le premier Consul le nomme directeur général du Muséum central des arts, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre, ainsi qu'administrateur des arts.

Vivant Denon est chargé par Napoléon d'organiser des expéditions en Europe pour repérer et réquisitionner des objets d'art, qui sont ensuite envoyés au Louvre. Il négocie avec Antonio Canova pour que la France garde Les Noces de Cana de Paul Véronèse, un des rares tableaux volés par Napoléon à ne pas être restitué à l'Italie. Denon sera, par la suite, chargé de restituer, contre son gré, certaines œuvres.

En 1805, il relance le projet de la colonne Vendôme, suspendu en 1803 et dont, selon Anatole France, il eut l'idée à Schœnbrunn. Il en dirige l'exécution et en surveille l'esquisse.

En 1814, Louis {{XVIII}} le confirme à la tête du Louvre jusqu'en novembre 1815 ; le comte Forbin lui succède en 1816.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise ({{10e}} division).

Commentaires

Anatole France, qui vécut enfant dans le dernier logement de Vivant Denon, a laissé ces lignes sur lui :

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Selon le Journal de Pierre Fontaine, architecte chargé de la rénovation de la Malmaison, Denon est « l'une de ces mouches importunes, qu'on ne peut parvenir à chasser et contre lesquelles il ne faut qu'avoir patience. »{{refnec}}

Hommages

Une aile de l'actuel musée du Louvre porte son nom.

En octobre 2008, le site internet officiel du Louvre fait renaître Dominique Vivant Denon ; dessiné par François Place, il devient le partenaire particulier des enfants : il les entraîne dans son atelier, leur raconte des histoires invraisemblables, mais toutes vraies sur les œuvres et le musée.