Lacouture, Jean (1921-....)
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Biographie
Famille, études et débuts
Jean Lacouture est le fils de Joseph Lacouture et d'Anne-Marie Servantie.
Il fréquente le collège Sainte Marie Grand Lebrun, tenu par les marianistes, à Caudéran. Il fait ses études secondaires chez les jésuites du lycée Saint-Joseph de Tivoli, puis des études supérieures à Paris. Il est diplômé en lettres, en droit et en sciences politiques.
Attaché de presse du général Leclerc à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il découvre l'Indochine et y fait ses débuts dans le journalisme où il rencontre les chefs du Vietminh révolutionnaire, dont Hô Chi Minh.
Journalisme engagé
Après un séjour de deux ans à la résidence générale de France à Rabat au Maroc (1947-1949), Jean Lacouture commence sa carrière de journaliste et de reporter à Combat en 1950, qu'il poursuit au journal Le Monde en 1951 puis à France-Soir, en tant que correspondant au Caire entre 1953 et 1956.
Il revient au Monde en 1957 où il est chef du service outre-mer puis grand reporter jusqu'en 1975. Il collabore également au Nouvel Observateur.
Son engagement à gauche, contre le général de Gaulle et la {{Ve République}}, mais surtout pour le Vietcong et les Khmers rouges ({{Citation}}), seront l'objet d'ardents débats et de justifications a posteriori de sa part. Il déclarera plus tard s'être trompé et reconnaîtra le caractère génocidaire du régime.
Biographe
Biographe de nombreuses personnalités, Jean Lacouture revendique, lors d'un débat en 2001 avec Philippe Bertrand sur France Inter (émission Café littéraire) sa subjectivité et son emphase pour les personnages dont il écrit la biographie (par exemple la personnalité « savoureuse » d'Hô Chi Minh). Ainsi, dit-il, s'il ne peut faire de biographie de personnages qu'il n'apprécie pas, il reconnait écrire des biographies d'admiration et pour lesquelles il n'hésite pas à s'écarter de la règle de l'objectivité. Partant ainsi du constat que « le biographe est dominé par son personnage », il ne croit pas à cette règle (défendue par Pierre Milza) et reconnaît traiter le sujet de manière engagée et personnelle.
Pour Jean Lacouture, l'art du biographe consiste à laisser des zones d'ombre pour permettre au lecteur de se faire une idée.
Écrivain ou historien de l'histoire immédiate ou contemporaine, Jean Lacouture a regretté de ne pas avoir mis l'accent sur « l'encagement » des hommes au Viêt Nam. En revanche, il ne cache pas certaines dérives du régime nasserien dans L'Égypte en mouvement (éditions du Seuil, 1956), coécrit avec sa femme Simonne Lacouture : {{Citation bloc}}
Mélomane et passionné d'Ovalie
Grand mélomane, passionné de musique et surtout d'opéra, après avoir écrit sur Carmen, Jean Lacouture est le président de l'Association des amis de Georges Bizet.
Il est aussi depuis toujours un fin connaisseur du milieu rugbystique français. Il écrit sur ce sujet un livre Voyous et gentlemen, Une histoire de rugby en 2006.
Décès
Jean Lacouture meurt à 94 ans le {{date}}, quatre ans jour pour jour après son épouse, Simonne, née Simonne Grésillon. Il est inhumé le 20 juillet 2015 au cimetière de Roussillon dans le Vaucluse, en présence notamment de l'ancien secrétaire d’État et historien Jean-Noël Jeanneney, l'ex-ministre de la Justice Élisabeth Guigou et du journaliste Jean-Louis Servan-Schreiber.