Unamuno, Miguel de (1864-1936)
Biographie
En 1888, à l’âge de 24 ans, Miguel de Unamuno postule au poste de professeur de basque (langue qu'il parlait) qui est octroyé à Bilbao par la députation forale de Biscaye. Mais, se trouvant en concurrence avec Sabino Arana (23 ans), fondateur du parti nationaliste basque démocratique, et Resurreccion Maria Azkue (24 ans), qui deviendra président de l’académie de la langue basque en 1919, Unamuno n’obtient pas le poste. Il part ensuite pour Salamanque et, entre 1891 et 1901, il devient professeur de grec à l’université de Salamanque.
En 1897, il traverse une crise religieuse provoquée par une maladie cardiaque dont son Journal intime porte le témoignage. La perte de Cuba lui apparaît comme le symbole du déclin de l’Espagne et devient le point de départ de la Génération de 98, mouvement d’écrivains qui se donnaient pour mission la régénérescence culturelle de leur peuple et qui réunit à côté d’Unamuno, Valle-Inclán, Antonio Machado ou encore Juan Ramón Jiménez. Ils participent dans beaucoup de journaux et de publications collectives littéraires ou culturelles, comme La Esfera, Nuevo Mundo, Mundo Gráfico, La Ilustración Española y Americana, {{Lang}}, {{Lang}}, {{Lang}}, {{Lang}}, où Miguel de Unamuno écrit sur le Pays basque, évoque les prémices d'une guerre civile à venir, celles de l'européanisation de l'Espagne et dans lesquelles il aborde beaucoup les différents thèmes culturels de son pays{{,}}{{,}}.
Il occupe les fonctions de recteur de l’université de Salamanque à partir de 1900, mais se voit destitué de sa charge en 1914 en raison de son hostilité envers la monarchie. Ses articles virulents lui valent d’être contraint de s’exiler aux îles Canaries en 1924. La chute de Primo de Rivera provoque son retour six ans plus tard, en 1930. Il retrouve alors son poste de recteur lors de la proclamation de la République. Élu député, il livre un dernier combat contre tout pouvoir dictatorial lors d’une grande cérémonie franquiste (le jour de la fête de la Race espagnole) où il prononce un discours resté célèbre. Il répond au professeur Francisco Maldonado qui attaque les nationalismes basque et catalan et s’en prend à l’évêque de Salamanque et au général Millán-Astray (fondateur de la légion étrangère espagnole). Il manque d’être lynché. Il ne devra son salut qu’à l’épouse de Franco, Doña Carmen Polo, qui le prit par le bras et le raccompagna jusque chez lui. Il sera destitué de son poste de recteur.
Il meurt assigné à résidence alors qu’il avait initialement accueilli favorablement le soulèvement de Franco contre la république espagnole.