Gaboriau, Émile (1832-1873)
Biographie
Gaboriau exerça divers métiers : clerc d'avoué, hussard en Afrique, chef d'écurie. Il s'engagea dans la cavalerie pour sept ans, mais résilia son contrat rapidement pour gagner Paris, où il rédigea des chroniques pour gagner sa vie. Il devint le secrétaire de Paul Féval, qui lui fit découvrir le journalisme.C'est d'ailleurs grâce à l'auteur des Mystères de Paris qu'il sera reçu en 1866 au sein de la Société des gens de lettres.
Son premier roman, L'Affaire Lerouge, d'abord publié sans succès sous forme de feuilleton en 1863 dans Le Pays, devint très populaire en 1866 lorsqu'il est repris dans le journal Le Soleil puis par Le Petit Journal. La coopération de Gaboriau avec le directeur du quotidien à un sou Moïse Polydore Millaud lui permettra de bénéficier des rouages de la réclame pour accéder à la notoriété. Dans son premier roman judiciaire, l'auteur met en scène le Père Tabaret, dit Tirauclair, et introduit l'agent de la sécurité Lecoq, qui deviendra un commissaire célèbre et le personnage principal des romans suivants. Inspiré par le chef de la sûreté François Vidocq, déjà à l'origine du Vautrin de Balzac, il est le modèle du détective ingénieux qui, n'hésitant pas à se travestir, résout des énigmes par ses capacités déductives hors normes. Ce dernier personnage devait inspirer Conan Doyle et Maurice Leblanc. Mais, à la différence de Sherlock Holmes, les enquêtes de Lecoq reposent sur des investigations plus réalistes, plus proches des progrès de la police scientifique de l'époque. Les romans policiers de Gaboriau font pénétrer l'intrigue dans les milieux sociaux, qu'ils décrivent d'une manière qu'on peut qualifier de « naturaliste ». En cela, l'influence de Gaboriau sur le roman policier français reste très importante. Ses analyses psychologiques très fines (Le Crime d'Orcival) ont inspiré jusqu'à Georges Simenon.
Après le succès de L'Affaire Lerouge, Gaboriau travailla comme feuilletoniste au Petit Journal. Les feuilletons furent par la suite publiés en volumes chez Edouard Dentu. En 1872, il écrivit avec Jules-Émile-Baptiste Holstein une pièce de théâtre tirée de L'Affaire Lerouge.
Gaboriau mourut en 1873.