Froissart, Jean (1337?-1410?)
Biographie
On sait très peu de choses de la vie de Froissart et le peu qui est connu vient principalement de ses propres chroniques et de ses poésies. Froissart est né à Valenciennes, dans ce qui était alors le comté de Hainaut. Ses écrits nous indiquent que son père était vraisemblablement un peintre en armoiries. Froissart commence à travailler en tant que négociant mais abandonne bientôt pour la prêtrise à laquelle son père le destine. Il reçoit alors l'éducation religieuse qu'on destine aux clercs.
Clerc cultivé, le jeune homme préfère la vie et les plaisirs. Aussi, vers l'âge de 24 ans, il devient poète et ses activités le désignent comme historien officiel à la cour de Philippa de Hainaut, l'épouse d'Édouard III d'Angleterre.
Les mémoires de son temps au service de Philippa, entre 1361 et 1369, seront regroupées avec les récits d'autres événements dont il avait été témoin, dans le premier livre de ses Chroniques.
Il voyage autour de l'Angleterre, de l'Écosse, du Pays de Galles, de la France, de la Flandre et de l'Espagne, recueillant la matière première de sa chronique. Il assiste également à Milan au mariage de Lionel d'Anvers, le fils de Philippa, avec la fille de Galéas Visconti. À ce mariage étaient aussi présents deux autres auteurs qui marquèrent cette époque, Chaucer et Pétrarque.
Après la publication de ce premier livre, et après la mort de Philippa, il bénéficie de la protection du duc Venceslas et de Jeanne de Brabant, puis du comte de Blois jusqu'en 1391, ou encore d'Aubert de Bavière et de Guillaume IV de Hainaut qui lui permet de poursuivre le travail touchant aux Chroniques. Il reçoit en récompense le bénéfice ecclésiastique d'Estinnes, un village près de Binche et devient ensuite chanoine de Chimay, ce qui le libère des soucis financiers. Mettant en valeur les prouesses des chevaliers de ses protecteurs, il espère par là atteindre à une renommée comparable à la leur.
Il revient en Angleterre en 1395 mais semble déçu par des changements qu'il considère comme la fin de la chevalerie. La date et les circonstances de sa mort sont inconnues, il semblerait avoir fini ses jours à l'abbaye Sainte-Monégonde de Chimay.