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Le Roy Ladurie, Emmanuel (1929-....)

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Biographie

Famille

La famille Le Roy Ladurie est une vieille famille normande de la région de Domfront, installée peu avant la Révolution française à Verneuil. Emmanuel Le Roy Ladurie est aussi apparenté à la famille Delauney.

Le grand-père d'Emmanuel Le Roy Ladurie, le commandant Barthélemy-Emmanuel Le Roy Ladurie, est un officier de carrière destitué à {{nobr}}, lors d'un conseil de guerre, à Nantes, le {{date-}}, pour avoir refusé de participer, le {{date-}}, à la fermeture des écoles des congrégations catholiques ouvertes {{nobr}}, à Douarnenez, sous le gouvernement d'Émile Combes. Il fut réintégré avec son grade, mais sans avancement, au début de la Première Guerre mondiale.

Barthélemy-Emmanuel et Jeanne Le Roy Ladurie, issue d'une famille de l'aristocratie normande, ont eu sept enfants dont Gabriel, directeur de la banque Worms sous Vichy, et Jacques, père d'Emmanuel. Catholique social, Jacques a été un des fondateurs du syndicalisme agricole, ministre du ravitaillement sous le régime de Vichy en 1942, puis résistant et maquisard.

Marié en 1956, Emmanuel a eu deux enfants, dont l'un, François, devenu médecin, s'est spécialisé dans les transplantations pulmonaires.

Études

Il commence ses études au collège Saint-Joseph de Caen, puis au lycée Henri-IV à Paris et au lycée Lakanal à Sceaux. Élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion Lettres 1949), il est délégué du cartel des ENS au sein de l'UNEF où il s'oppose à plusieurs reprises de manière très vive à Jean-Marie Le Pen, représentant de la Corpo de Droit de Paris. Il est reçu à l'agrégation en 1953.

Carrière universitaire

Il obtint d'abord un poste d'enseignant au lycée Joffre de Montpellier (1955-1957), puis devint attaché de recherche au CNRS (1958-1960), assistant à la faculté de Lettres de Montpellier (1960-1963) et maître-assistant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

C'est durant cette période où il enseigna à Montpellier qu'il se lança dans la recherche. Il soutint son doctorat ès lettres Les Paysans de Languedoc (1966), et publia plus tard son succès mondial Montaillou, village occitan (1975). De 1973 à 1999, il occupa la chaire d'Histoire de la civilisation moderne au Collège de France.

Il devint administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1987 à 1994 {{Incise}} il est un lecteur assidu de la bibliothèque de la Fondation Maison des sciences de l'homme.

Sans doute l'un des historiens contemporains les plus féconds, il doit beaucoup à son mentor le grand historien de l'École des Annales, Fernand Braudel. Au début des années 1970, Ladurie participa au courant de la « Nouvelle histoire ». Il est un pionnier de l'analyse micro-historique. Son œuvre la plus connue, Montaillou, village occitan (1975), se fonde sur les notes de l'Inquisiteur Jacques Fournier évêque de Pamiers (1318-1325), traduit en français par Jean Duvernoy, pour reconstituer la vie d'un petit village du Languedoc à l'époque du catharisme. Il devint ainsi un spécialiste de l’anthropologie historique qui permet de saisir les hommes du passé dans l’ensemble de leur environnement.

Chercheur éclectique, il s'est également intéressé à l'histoire des régions (Histoire de France des régions, Seuil, 2004) et a joué un rôle pionnier dans l'histoire du climat par ses études de phénologie. Lors de ses recherches personnelles à la Bibliothèque de France il est le découvreur de l'« Arbre de Justice », premier organigramme de l’État français, réalisé par Charles de Figon au {{s-}} dont il fit personnellement l'analyse et la transcription en concepts modernes.

Engagement politique

D'abord membre du Parti communiste français, il rompt en 1956 comme sa consœur Annie Kriegel et ses collègues François Furet et Alain Besançon, après l'invasion de la Hongrie par l'Union soviétique. Il rejoint par la suite le Parti socialiste unifié. Il a depuis analysé et renié son engagement au sein du mouvement communiste dans Ouverture, société, pouvoir : de l’Édit de Nantes à la chute du communisme (en collaboration avec Guillaume Bourgeois, Fayard, 2004) et Les grands procès politiques ou la pédagogie infernale (Rocher, 2002). Il a évolué vers la droite libérale à partir des {{nobr}}.

En 1998-1999, il s'oppose à la création du pacte civil de solidarité (PACS) et relie homosexualité et pédophilie dans une tribune du Figaro, dans laquelle il explique : {{Citation}}.

En 2012, il soutient Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle.

Il fut membre du conseil d'administration du Centre Royaumont pour une Science de l’Homme.