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Bredin, Jean-Denis (1929-....)

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Biographie

Origines et famille

Son père, d'origine alsacienne et de confession juive, portait le nom de Hirsch. Il décède le 10 mai 1939. Ses parents avaient divorcé alors qu'il n'était qu'un petit enfant. Il sera élevé dans la religion de sa mère, catholique. Cette dernière se remariera en 1939 avec Jean Lemaire. Il rentre en cinquième au lycée Charlemagne sous le nom de son beau-père car, écrit-il, {{Citation}}.

Par décret du 16 mars 1950, il obtient de changer définitivement son nom d'origine Hirsch en Bredin.

Il est le père de Frédérique Bredin et le demi-frère de l'avocat abolitionniste Philippe Lemaire.

Il est élu membre de l'Académie française le {{Date}} au fauteuil {{numéro}}, qu'occupait auparavant Marguerite Yourcenar.

Victime d'un accident vasculaire cérébral, il ne serait plus, selon un article du journal Le Monde paru en juin 2013, en pleine possession de toutes ses facultés.

L'avocat

Admis au barreau de Paris en 1950, Jean-Denis Bredin entre au cabinet de Jacques Isorni en compagnie de son demi-frère, Philippe Lemaire, fils du bâtonnier Jean Lemaire qui, en compagnie d'Isorni avait assuré la défense du Maréchal Pétain.

Il fonde en 1965 avec Robert Badinter un cabinet d'avocat qui est aujourd'hui considéré comme l'un des cabinets d'affaires français les plus prestigieux, le cabinet Bredin Prat, dans lequel travaillait Jean-François Prat.

Connu pour son intense activité d'avocat plaidant et son engagement pour les « grandes causes historiques », Jean-Denis Bredin s'est illustré en défendant la mémoire de Guillaume Seznec en 2006 pour sa réhabilitation devant la Cour de révision. Plus récemment, il était l'avocat du juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, entendu par le Conseil supérieur de la magistrature dans l'affaire Clearstream. Il est également l'auteur de l'ouvrage de référence sur l'affaire Dreyfus et a donné de nombreuses conférences sur le sujet à l'occasion du centenaire de son procès en réhabilitation en 2006.

Outre de nombreux ouvrages et articles juridiques, Jean-Denis Bredin a beaucoup écrit sur l'art de l'éloquence et sur la profession d'avocat. On retiendra notamment Convaincre, Dialogue sur l’éloquence écrit en collaboration avec Thierry Lévy (éditions Odile Jacob, 1997) et Mots et pas perdus : images du Palais (Plon, Paris, 2004).

L'arbitrage concernant Bernard Tapie

{{Article détaillé}} Le 11 juillet 2008, Jean-Denis Bredin est désigné arbitre par le Crédit lyonnais dans le tribunal arbitral composé de Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel lequel est désigné président dudit tribunal et Pierre Estoup, magistrat, désigné arbitre par Bernard Tapie dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais.

Formé de ces trois personnalités le tribunal arbitral, chargé de solder ce litige, a condamné le Consortium de réalisation (CDR) à verser 288 millions d'euros à Bernard Tapie qui s'estimait floué d'une plus-value conséquente réalisée par la banque lors de la vente d'Adidas en 1993. Les arbitres allouent aux liquidateurs du groupe Tapie la somme de 403 millions d'euros (243 millions d'euros de dommages au titre du manque à gagner, 45 millions d'euros de préjudice moral et 115 millions d'euros d'intérêts (calculés sur quinze ans). L'indemnité au titre de préjudice moral est la plus forte jamais versée.

Dans le cadre de cette affaire, le domicile de Jean-Denis Bredin a été perquisitionné le lundi 28 janvier 2013 au même titre que ceux de Pierre Mazeaud et Pierre Estoup.

Jean-Denis Bredin pour sa part touche des honoraires de {{unité}}, ainsi que Pierre Mazeaud et Pierre Estoup, ce qui est une somme "rarement atteinte" pour les arbitrages internes, si on en croit un article du Monde, mais cette source est elle-même inspirée par le professeur Thomas Clay, lui-même socialiste et conseil de Ségolène Royal. En revanche il n'est pas discuté que ce niveau d'honoraires est très fréquent pour les arbitrages internationaux. Selon un autre article du Monde, Jean-Denis Bredin a officiellement touché, "pour une somme de travail réduite", 398.000 euros.

Cet arbitrage et l'absence de recours de la part de l'État, engagé sur le paiement des dettes du CDR, font rapidement l'objet d'une polémique.

En avril 2014, Jean-Denis Bredin est placé sous le statut de témoin assisté (statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen).

Jean-Denis Bredin a été vice-président du Mouvement des radicaux de gauche de 1976 à 1980, parti dont Bernard Tapie a été membre à partir de fin 1993.

Repères chronologiques

  • Études supérieures à la Faculté de droit et à la Faculté de lettres de Paris (licencié ès lettres, docteur en droit)
  • 1950 : inscription au Barreau de Paris
  • 1951 : premier secrétaire de la Conférence du stage
  • 1957 : reçu premier à l'agrégation de droit privé ; nommé professeur à la Faculté de droit de Rennes
  • 1967 : professeur à la Faculté de droit de Lille
  • 1968 : travaille avec Edgar Faure à la réforme de l'enseignement supérieur
  • 1969-1993 : professeur à l'université Paris I
  • 1976-1980 : vice-président du Mouvement des radicaux de gauche (MRG)
  • 1981 : vice-président de la Commission d'orientation et de réflexion sur l'audiovisuel, dite « Commission Moinot »
  • 1982 : nommé président de la Commission sur la réforme du cinéma
  • 1982-1986 : président du conseil d'administration de la Bibliothèque nationale
  • 1985 : chargé de mission par le Premier ministre sur l'audiovisuel
  • 1989 : élu membre de l'Académie française
  • 1993 : nommé professeur émérite