Dumas, Alexandre (1802-1870)
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Biographie
Enfance
Alexandre Dumas naît le 15 thermidor an X (24 juillet 1802) à Villers-Cotterêts (Aisne) de l'union du mulâtre Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, général d'armée ayant fait une brillante carrière pendant la Révolution française, et Marie-Louise-Élisabeth Labouret, fille de Claude Labouret, aubergiste à lÉcu d'or à Villers-Cotterêts, commune où la maison natale est visible au 46 de l'ancienne rue Lormet, rebaptisée Alexandre Dumas.
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L'enfant a pour marraine sa sœur, Aimée-Alexandrine Dumas (son aînée de neuf ans) et pour parrain le maréchal d'Empire Guillaume Brune.
Entre 1804 et 1806, c’est au château des Fossés, loué par son père, qu’Alexandre Dumas a fixé ses tout premiers souvenirs : {{citation}}
On retrouve ces tout premiers souvenirs dans son œuvre : {{citation}}
Le général Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, père d'Alexandre Dumas. Le général Dumas meurt le 26 février 1806, quatre ans après la naissance de son fils. Alexandre Dumas a pour aïeuls un marquis désargenté qui immigra en 1760 à l'île de Saint-Domingue et une esclave ou affranchie noire du nom de Marie-Cessette Dumas. Sa mère revient chez ses parents dans l'ancien hôtel de l’Épée à Villers-Cotterêts. Les grands-parents maternels élèvent Alexandre et sa sœur.
Jeunesse
Il a neuf ans lorsqu'il entre au collège de l'abbé Grégoire à Villers-Cotterêts. Il y reçoit les bases de l'instruction primaire. Il y restera élève jusqu'en 1813.
À treize ans, le petit Alexandre ne sait presque rien, il a pour seule éducation ses lectures de la Bible, de récits mythologiques, de l’Histoire naturelle de Buffon, de Robinson Crusoé et des Contes des mille et une nuits. Cependant, sa calligraphie est exceptionnelle. Il est engagé comme coursier dans une étude de notaire, celle de maître Mennesson. {{citation}}. Cependant l'abbé Louis Chrysostome Grégoire, vicaire de Villers-Cotterêts et directeur du collège qui porte son nom, l'aide beaucoup, et il lui en sera toujours reconnaissant au point de le faire paraître sous un beau jour de tolérance religieuse et d'ouverture d'esprit en 1854 dans un de ses romans, Catherine Blum.
Alexandre fera la connaissance d'Adolphe de Leuven qui l'initiera à la poésie moderne. Ils auront également l'occasion d'écrire ensemble des vaudevilles, dont les premiers seront tous refusés.
Le départ pour Paris
Alexandre Dumas fils. Château de Monte-Cristo. Jusqu'en 1822, Dumas vit à Villers qu'il quitte pour Paris avec 53 francs en poche, pour échapper à la pauvreté et aux humiliations que sa mère et lui connaissent depuis la mort du général et plus encore depuis celle de Claude Labouret, son grand-père maternel.
Là-bas, il trouve une place de clerc de notaire et découvre la Comédie-Française. C'est le début d'une vie nouvelle pour Alexandre lorsqu'il fait la rencontre d'un grand acteur de l'époque, Talma. L'année suivante, grâce à la protection du général Foy, il travaille dans les bureaux du secrétariat du duc d'Orléans et peut enfin faire venir sa mère à Paris.
Un an après, le 27 juillet 1824, c'est la naissance de son fils Alexandre, fruit de sa liaison avec Laure Labay, couturière et sa voisine de palier place des Italiens. L'enfant est illégitime jusqu'à ce que Dumas le reconnaisse le 17 mars 1831, quelques jours après la naissance de sa fille Marie-Alexandrine (le 5 mars 1831) qu'il a eue de Belle Kreilssamer. Alexandre Dumas épouse en février 1840 l'actrice Ida Ferrier (née Marguerite-Joséphine Ferrand, 1811-1859) et s'installe avec elle à Florence. Il a de nombreuses autres liaisons et au moins deux autres enfants naturels, Micaëlla-Clélie-Josepha-Élisabeth Cordier (née en 1860, fille d'Émélie Cordier) et Henry Bauër (fils d'Anne Bauër).
Métis quarteron, Dumas fut souvent en butte aux sarcasmes racistes de ses contemporains qui s'attirèrent des répliques cinglantes :
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On rapporte également que Mademoiselle Mars s'écria après avoir reçu chez elle l'écrivain : « Il pue le nègre, ouvrez les fenêtres... »
La consécration
Cette même année 1824, Dumas se remet au vaudeville avec de Leuven et La Chasse et l'Amour connaît un grand succès. C'est aussi la période où Dumas découvre les « Romantiques » et va beaucoup au théâtre. Il écrit son premier drame historique, Henri III et sa cour en 1828. Bien que qualifiée de « scandale en prose » (en référence à Hernani, la pièce de Victor Hugo qualifiée de « scandale en vers » à sa création), la pièce présentée à la Comédie-Française connaît un énorme succès. Il connaît la notoriété en tant que dramaturge mais dilapide ses revenus, il écrit alors beaucoup de pièces médiocres si bien que le public se lasse. Il passa aux romans-feuilletons dont le succès est tel qu'il est payé 3 francs la ligne (alors que les pigistes sont payés 30 sous la ligne).
C'est un auteur prolifique, avec l'aide notoire de « nègres », et en particulier d'Auguste Maquet, qui a participé à la plupart de ses réalisations. Il signe des grandes fresques historiques telles Les Trois Mousquetaires ou Le Comte de Monte-Cristo en 1844. La même année, alors qu'il gagne bien sa vie ({{Référence nécessaire}}), Dumas achète un terrain à Port-Marly et fait bâtir le « château de Monte-Cristo », une bâtisse de style composite, à la fois Renaissance, baroque et gothique.
En 1846, il fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, qu'il baptise « Théâtre-Historique ». Le théâtre est inauguré en 1847 et accueille les pièces de plusieurs auteurs européens (Shakespeare, Goethe, Calderon, Schiller) avant de faire faillite en 1850. C'est dans ce théâtre qu'il fera jouer pour la première fois une de ses pièces tirée de son roman Le Chevalier de Maison-Rouge dans laquelle est entonné Le Chant des Girondins, devenue un an plus tard l'hymne national français sous la seconde République.
En 1848, il est candidat malheureux aux élections législatives qui suivent la révolution. Il soutient ensuite Louis Eugène Cavaignac contre Louis-Napoléon Bonaparte.
Ruiné par la faillite de son théâtre, Dumas est obligé de vendre aux enchères son château qu'Honoré de Balzac admirait tant. En 1851, poursuivi par plus de cent cinquante créanciers, Dumas doit s'exiler un temps en Belgique.
Dumas ne cessera jamais de s’engager : en 1852, il s’exile momentanément, comme Victor Hugo, pour protester contre le coup d’État de Napoléon III, et en 1860, il vend ses biens pour acheter des armes pour l'armée de Garibaldi.
Dumas est un ami et un admirateur de Garibaldi et pendant l'expédition des Mille, il se rend en Sicile pour lui livrer les armes achetées. Il est le témoin de la bataille de Calatafimi qu'il décrit dans « Les Garibaldiens », publié en 1861. Il est aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples puis il est nommé Directeur des fouilles et des musées, charge qu'il occupe pendant trois ans (1861-1864) jusqu'à ce que, à cause du mécontentement des Napolitains qui acceptent mal qu'un étranger occupe une telle charge, il préfère démissionner et rentre à Paris. Durant la même période, il dirige le journal L'Indipendente auquel collabore le futur fondateur du Corriere della Sera, Eugenio Torelli Viollier.
Dumas ne ralentit pas pour autant sa production littéraire. Fin gourmet, il est même l'auteur en 1870 d'un Grand dictionnaire de cuisine, publié après sa mort en 1873. {{citation}}
En septembre 1870, après un accident vasculaire qui le laisse à demi paralysé, Dumas s'installe dans la villa de son fils à Puys, quartier balnéaire de Dieppe. Il y meurt le {{date-}}.
Le transfert au Panthéon
Sa dépouille est transférée au Panthéon de Paris le 30 novembre 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.