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Bourgeois, Louise (1911-2010)

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Biographie

Enfance

Louise Bourgeois nait à Paris en 1911. Elle est la deuxième fille de louis Isidore Bourgeois (1884-1951) et de Joséphine Valérie Fauriaux (1879 -1932). Son prénom Louise selon ses dires est choisi par sa mère en hommage à Louise Michel, personnalité historique de la Commune de Paris. La famille habite à Choisy-le-Roi, dans la banlieue parisienne jusqu'en 1919, date à laquelle elle emménage au 11-13 rue d'Orléans ou Grande rue, aujourd'hui avenue de la Division-Leclerc, à Antony dans les Hauts-de-Seine.

Ses parents sont restaurateurs de tapisseries anciennes. Son père Louis Bourgeois tient une galerie au 174, boulevard Saint Germain à côté du Flore. Il y vend des tapisseries d'Aubusson et des Gobelins. Dans leur atelier de la maison familiale de Choisy, la mère de Louise Bourgeois, Joséphine, dirige la restauration et le retissage des tapisseries abîmées. Dès l'âge de dix ans, Louise commençe à aider ses parents pour les dessins des tapisseries et à faire les pieds manquants ainsi que d'autres motifs lorsque le dessinateur M. Richard Guino était absent. Ce travail de dessin est son premier contact avec l'art : {{Citation}} Louise a le sentiment d'être utile.

Les grands-parents paternels vivent dans une ferme à Clamart, et la famille y passe les dimanches. Les grands-parents maternels sont originaires d'Aubusson et la grand-mère de Louise avait son atelier de tapisserie. Ils sont adeptes des philosophes de lumières, ainsi que de Louise Michel et des communards.

En 1982, elle publiera dans le magazine d'art américain Artforum un récit illustré de photographies de son enfance et intitulé Child's Abuse, dont l'esthétique est proche de celle des revues surréalistes des années 1930. Elle évoque dans ce texte un épisode aujourd'hui devenu fondateur dans la critique qui se déploie autour de Louise Bourgeois : au cours de son adolescence, Sadie Gordon Richmond qui est l'enseignante privée d'Anglais des enfants devient la maîtresse de son père. Elle vit dix ans durant dans la maison familiale et la mère ferme les yeux sur cette relation{{,}}. C'est ainsi seulement à partir des années 1980 que les lectures à la fois biographiques et psychanalytiques vont profondément orienter la lecture de l'œuvre de Louise Bourgeois, elle-même parlant de son travail sur le modèle de l'association libre.

Formation

Elle est élève au lycée Fénélon, et selon Xavier Girard elle accumule les prix d'excellence et le zéros de conduite et est

« douée pour les maths et la géométrie descriptive, grande lectrice, passionnée de peinture et musique, sportive ».
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1932 au lycée Fénelon, elle étudie les mathématiques supérieures à la Sorbonne en géométrie, espérant trouver ainsi un ordre et une logique dans sa vie. Bourgeois s'écarta des mathématiques, trop théoriques à son goût : {{Citation}}

Elle commence des études d'art à Paris, d'abord à l'École des beaux-arts. Après 1932 elle se forme dans les académies libres de Montparnasse et de Montmartre: Colarossi, Ranson, Julian, La Grande-Chaumière et dans les ateliers de Lhote, Fernand Léger Paul Colin et Cassandre.

Plus tard aux États-unis elle s'inscrit aux cours du soir à l'Art Student League, et fréquente l'atelier de Vaclav Vytlacil.

Vie familiale

Après la guerre elle accompagne sa mère Joséphine en cure thermale, car celle-ci, qui a contracté la grippe espagnole en 1918 souffre d'emphysème. En hiver la famille habite à Nice de 1929 à 1932, dans la villa Pompeiana sur la colline de Cimiez. Elles ont pour voisine le peintre Pierre Bonnard qui a achèté en 1926 la villa « Le Bosquet » au Cannet. Louise soigne sa mère mourante et passe son bac par correspondance. Joséphine meurt des suites de sa maladie en 1932.

De 1936 à 1938 elle habite à Paris au 31 rue de Seine, juste à côté de la gallérie d'André Breton. Elle ouvre une galerie vendant des tableaux de Eugène Delacroix, Matisse, Odillon Redon et Bonnard. En 1937, elle rencontre l'historien d'art américain Robert Goldwater. Elle l'épouse et s'installe avec lui à New York dès l'année suivante. C'est là qu'elle entre en relation avec le milieu des surréalistes, dont la plupart ont quitté la France pour les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et présente sa première exposition personnelle en 1945.

Elle participe activement dans les années 1960 aux revendications du mouvement féministe.

Elle a eu trois fils : Michel qu'elle adopte en France en 1936 à l'âge de 3 ans, Jean-Louis né en 1940 et Alain né en 1941. À cette époque elle souffre du mal du pays, ce qui a des répercussions dans son œuvre. Elle déménage avec sa famille au 142 East {{18th}} street dans le Stuyvesant's Folly. Cet immeuble accueille des artistes ainsi que leurs familles et dispose d'ateliers sur son toit. Le couple achète une maison dans le Connecticut pour les vacances d'été.

Psychanalyse

En 1951, à la mort de son père, elle entame une psychanalyse qui dure près de 30 ans, tout d'abord avec Leonard Camer, puis avec Henry Lowenfeld{{,}}. Elle tente de dépasser le traumatisme qu'a causé en elle le fait de découvrir que son père trompait sa mère avec sa gouvernante et enseignante d'anglais. Elle voit son thérapeute 4 fois par semaine, ce qui ne sera découvert qu'en 2007 avant sa rétrospective au Tate Modern. À la mort de son thérapeute, après 30 années d'analyse, et alors qu'elle est désormais très au fait des théories de psychanalyse, elle écrit dans un essai en 1962 intitulé Freud's Toy

« La vérité c'est que Freud ne fit rien pour les artistes, ou pour le problème des artistes, le tourment des artistes(...) être artiste implique une forme de souffrance. Voilà pourquoi les artistes se répètent - parce qu'ils n'ont pas accès à un remède »{{,}}.
Elle vivait à New York dans le quartier de Chelsea.

Elle meurt le 31 mai 2010, à l'âge de 98 ans.