Blain, Gérard (1930-2000)
Biographie
Gérard Blain est issu d'une famille parisienne depuis plusieurs générations. Il est très jeune quand son père, architecte en chef de la ville de Paris, délaisse le foyer familial. Les relations de Gérard Blain avec sa mère et sa sœur deviennent alors conflictuelles. Il quitte l'école à 13 ans sans même avoir le certificat d'études primaires et commence une vie mouvementée d'enfant de la rue, livré à toutes sortes de difficultés dans le Paris de l'Occupation. À 14 ans, il fait un bref séjour dans les FFI. Il dira lui-même « Depuis mon enfance, je me considère avec la société en état de légitime défense ». Cette enfance malheureuse sera un des sujets récurrents de ses films, notamment Un enfant dans la foule, film aux accents autobiographiques.
Avec un physique entre Alain Delon et James Dean, il commence par hasard à faire de la figuration dans des films, remarqué pour sa « belle petite gueule ». C'est Julien Duvivier qui, en lui donnant enfin un rôle consistant dans Voici le temps des assassins alors qu'il a 26 ans, le lance définitivement dans le monde du cinéma. Il rencontre les réalisateurs de la Nouvelle Vague, notamment Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, nés la même année que lui, et devient vedette avec Le Beau Serge. Il joue dans le film hollywoodien Hatari aux côtés de John Wayne, mais ne pouvant s'adapter au vedettariat à l'américaine, il refuse de signer un contrat et revient en France.
Ses idées sur le cinéma se heurtent à un certain conformisme, qu'il rejette. C'est un acteur rebelle, moralement intransigeant, nostalgique des valeurs disparues, en révolte permanente contre son temps. Il s'exprime enfin en passant à la réalisation en 1971 avec Les Amis. Gérard Blain est un puriste du cinéma, préférant les acteurs amateurs aux professionnels, partisan de l'épure des plans et d'un son maîtrisé, hostile à tout effet artificiel. Son cinéma est extrêmement influencé par Robert Bresson, qu'il admirait. Sa carrière en tant que réalisateur produit une dizaine de films, dont deux sont sélectionnés pour le Festival de Cannes, mais n'arrive jamais à obtenir un véritable succès populaire. Certains considèrent Gérard Blain comme un « anarchiste de droite », de par son anticonformisme éthique.
Il a été marié avec les actrices Estella Blain (1953 à 1956) et Bernadette Lafont (1956 à 1959), puis à Monique Sobieski (1960 à 1966) avec qui il a eu un fils (Paul, 1960) et Marie-Hélène Bauret (1966 à 2000) qui lui a donné deux autres fils (Régis et Pierre).