Lugan, Bernard
Contents |
Biographie
Fils d'un officier de marine installé au Maroc après la Seconde Guerre mondiale, pendant la période du protectorat français, Bernard Lugan effectue sa scolarité chez les oratoriens à Meknès. Il quitte le Maroc en 1959 pour Paris où son père a ouvert un cabinet d'avocat. Il poursuit ses études secondaires au lycée Claude Bernard puis au lycée de Saint-Cloud avant d'entamer des études de droit à l'Université Paris II et de s'orienter vers des études d'histoire à l'université de Paris X-Nanterre. En 1968, il est membre de l'Action française (Restauration nationale), chargé des « commissaires d'AF », service d'ordre qui mène des opérations contre les groupes-commando d'extrême gauche. Cette activité s'est poursuive après 1968, mais il met un terme à ses activités de militantisme politique au début des années 1970 en quittant la France pour le Rwanda.
Parcours universitaire
En 1969, Bernard Lugan est licencié d'histoire et de géographie à Paris X - Nanterre. Après avoir soutenu un mémoire de maîtrise sur l'histoire militaire coloniale sous la direction de Frédéric Mauro, il entame une thèse sur le soldat colonial au {{18e}} siècle sous la direction d'André Corvisier, thèse qu'il abandonne deux ans plus tard pour partir comme coopérant au Rwanda.
En 1971, sous la direction du professeur Frédéric Mauro, il soutient une maîtrise dont le titre est « La présence militaire française dans la vallée du Mississippi et dans le Centre-Ouest américain de 1699 à 1760 ». Éditée en 1994 sous une forme augmentée sous le titre Histoire de la Louisiane française (1682-1804) aux éditions Perrin.
De 1972 à 1982, il est coopérant au Rwanda, assistant d'histoire et de géographie à l'Université Nationale puis à celle de Butare dans l'équipe de Pierre Sirven et enfin à celle de Ruhengeri. En 1976, il obtient son doctorat de troisième cycle avec une thèse intitulée L'Économie d'échange au Rwanda de 1850 à 1914. En 1977, le CNU (Conseil national des universités) l'inscrit sur la Lafma (Liste d'aptitude à la fonction de maître-assistant).
En 1982, il est recruté à l'Université Jean-Moulin - Lyon-III, et passe l'année suivante sa thèse d'État Entre les servitudes de la houe et les sortilèges de la vache : le monde rural dans l'ancien Rwanda, sous la direction de Jean-Louis Miège (voir plus bas l'évaluation de sa thèse).
En 1985, il est maître-assistant à Lyon-III (promu maître de conférences de {{1re}} classe en 1990). Il entre au Conseil national des universités deux années plus tard.
En 1986, Bernard Lugan publie son premier ouvrage, consacré à l'Afrique du Sud.
En 1990, dans le quotidien Présent, il publie un Manifeste pour les libertés universitaires après que Bernard Notin a publié un article révisionniste :
- « À Lyon, l'une des Universités a été sommée de se prononcer sur les thèses exprimées par l'un des siens dans une revue connue et de bonne tenue scientifique. […] Injonctions et pressions ont contraint le Président de l'Université à saisir la commission disciplinaire, dont la compétence est en l'occurrence douteuse. Nous appelons nos collègues […] à défendre les libertés universitaires contre l'insupportable police de la pensée. »
Le {{date}}, le Conseil d'État condamne l'État à verser à Bernard Lugan 10000 francs de dommages et intérêts, et annule le recrutement de professeur d'histoire pour lequel sa candidature avait été indûment exclue (arrêt du Conseil d'État n°170341, rapporteur Valérie Pécresse).
En mars 2001, Bernard Lugan est promu « maître de conférences hors classe » sur le contingent de l'Université. Selon le rapport Rousso : {{Citation}} Ils affirment dans la pétition : {{Citation}}
Ces universitaires, qualifiés d'« africanistes tiers-mondistes » par Lugan, dénoncent une « vision racialiste » de l'histoire (ses livres sur le Rwanda, le Maroc et l'Afrique du Sud sont visés). Bernard Lugan a proposé un débat public et contradictoire aux signataires de la pétition, sans obtenir de réponse. Il a réitéré cette offre sur les ondes de Radio Courtoisie. Gilles Guyot, président de l'université Lyon III dénoncera une « querelle d'africanistes jaloux », « parisiens », reconnaîtra que Lugan « a beaucoup d'ennemis dans la profession » et soutiendra la promotion approuvée par 13 voix sur 19 au nom de la liberté de pensée universitaire (interview à M Lyon de novembre 2001). Lugan commente : « En France, la compétence n'est pas reconnue, il faut être pédé, franc-maçon, ou syndicaliste de gauche pour progresser. »
En 2001, Bernard Lugan est promu au dernier grade de la grille de « maître de conférences » sur le contingent de l'Université Jean-Moulin de Lyon.
Entre 1990 et 2002, Bernard Lugan a intenté et gagné plusieurs procès pour diffamation à l'encontre de diverses publications et personnalités qui l'avaient qualifié notamment de « révisionniste » ou de « négationniste ». Il a déclaré à ce sujet : {{citation}}
Le premier procès fut en effet celui intenté à Ivan Levaï, qui avait interdit, comme directeur de France Inter, la rediffusion d'un entretien de Bernard Lugan avec un journaliste de cette radio, en octobre 1989, et s'était justifié en ces termes sur La Cinq : « Si vous soutenez cette position, cela signifie que vous acceptez qu'un Faurisson s'exprime sur les antennes de service public plusieurs fois par jour ». Le 10 janvier 1990, Bernard Lugnan assigna Ivan Levaï au civil, et obtint, le 23 mai 1990, un franc symbolique de dommages et intérêts et six mille francs au titre des frais de justice. De même, par jugement du 8 juillet 1992, la {{17e}} chambre correctionnelle du tribunal de Paris a condamné Alain Guédé et Roger Fressoz (directeur du Canard enchaîné) à dix mille francs d'amende chacun, à verser solidairement cinquante mille francs de dommages et intérêts ainsi que huit mille francs au titre des frais de justice, aux dépens et à consigner 75 000 francs pour la publication du jugement dans trois journaux. Alain Guédé avait publié, dans Le Canard enchaîné du 8 janvier 1992, un article affirmant : « Lyon-III est une plaque tournante où se rencontrent enseignants lepénistes et révisionnistes. Parmi eux, Bruno Gollnisch, ex-député du Front [national], Pierre Vial, une des têtes pensantes du GRECE, Bernard Notin, connu pour ses écrits révisionnistes et membre du conseil scientifique du Front national, Bernard Lugan, autre révisionniste célèbre, etc. ». La {{17e}} chambre a jugé que l'auteur a échoué dans son offre de preuve, que l'article n'était pas fondé sur une enquête sérieuse, et que le terme révisionniste, dans le contexte de l'article, désignait forcément la négation de l'existence des chambres à gaz, une imputation diffamatoire. Plus récemment, l'Union nationale des étudiants de France a été condamnée pour avoir rangé Bernard Lugan parmi les enseignants de Lyon-III qui nient la Shoah.
Bernard Lugan a aussi fait condamner Lyon Mag pour diffamation, après que cet hebdomadaire l'eut présenté comme un partisan de l'Apartheid.
Tribunal pénal international pour le Rwanda
En novembre 2003, Bernard Lugan témoigne en tant qu'expert appelé par les avocats de la défense des génocidaires présumés au Tribunal pénal international pour le Rwanda siégeant à Arusha (Tanzanie). Il est cité par la défense de plusieurs accusés Hutus : le colonel Théoneste Bagosora (ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense et considéré par l'accusation comme le cerveau du génocide), le colonel Tharcisse Renzaho (ex-préfet de Kigali) ou encore Emmanuel Ndindabahizi (ex-ministre des finances). Ils ont tous les trois été condamnés à l'issu de leurs procès pour leur implication dans le génocide des Tutsi{{,}}{{,}}.
Sensibilité politique et influence
Bernard Lugan se dit de sensibilité monarchiste mais a appartenu brièvement au Parti républicain (PR){{quand}}, ancêtre de Démocratie libérale (DL). Devant le TPIR, accusé par le procureur d'être un anarchiste de droite, il admet cette qualification en y ajoutant une {{Citation}}.
Bernard Lugan est président, depuis 1990, de l'Association pour le rétablissement du duel en matière de presse, qui compte parmi ses membres Dominique Venner et Vladimir Volkoff{{,}}.
En 2001, il est élu conseiller municipal sans étiquette (SE) de Charroux, dans l'Allier.
Des auteurs se sont inspirés des ouvrages de Bernard Lugan : Jean Sévillia dans son livre à succès Historiquement correct : pour en finir avec le passé unique (2003), Pierre Péan pour son enquête sur le génocide rwandais, ou encore l'ancien ministre de la Coopération Bernard Debré.
En octobre 2014, dans la revue L'Afrique réelle, il critique fortement la politique africaine de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012.